Chapitre 5.

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Adossée contre la porte, elle avait écouté chacun des mots que l'élu de son cœur avait prononcés. Elle ne voulait pas les écouter pourtant inconsciemment elle avait été incapable de bouger. Elle avait simplement laissé, silencieusement, ses larmes coulées le long de ses joues. Son cœur lui criant d'ouvrir cette porte qui l'a séparé de l'amour de sa vie, l'amour d'une vie. Tandis que sa raison l'a supplié afin qu'une nouvelle vie loin de lui commence. Et même si son cœur souffrait, elle ne pouvait pas continuer ainsi. Cette relation était devenue un poison mortel, la tuant de jour en jour.

- Je me sens désolée Jaewon et pourtant tu es si loin de moi One.

C'était la première fois qu'elle prononçait son nom de scène ainsi. La dernière fois qu'elle l'avait fait dater du premier concert qu'il avait fait. Elle se souvenait de toute cette foule criant le nom de son petit ami, le bonheur se lisant sur son visage. La gloire l'avait submergé et les avait peu à peu séparés. Malgré la douleur qui s'emparait d'autant plus de son cœur à cette pensée, elle savait. Elle savait que désormais plus jamais elle ne verrait Jaewon mais One. Ce soir, lors de leur dernière rencontre, de leurs derniers mots, elle ne le nommerait pas Jaewon mais One comme le fait chacune de ses fans, comme le ferait une personne normale. Car à partir de maintenant, plus aucune intimité lui permettait de l'appeler ainsi.

Désormais devant le miroir de sa salle de bain, elle retirait le mascara ayant coulé le long de ses joues. Même si elle savait qu'il allait, dans quelques heures coulait de nouveau, elle en remit. Elle connaissait les goûts du jeune homme. Elle savait pertinemment qu'il aimait quand elle ne m'était aucun artifice sur son visage. Toutefois, elle ne désirait pas être ce qu'il aime le plus ce soir. Elle voulait lui montrer une femme forte, ce qu'elle n'était pas. Elle prit des habits simples, faisant attention à ne prendre aucun vêtement qu'il lui avait offert.

Les heures passées, la nuit tombée tandis que son cœur la faisait souffrir un peu plus. Comment dire au revoir à un premier amour ? Comment se relever d'une telle chute ? Etait-ce possible de rebondir après cela ? Peu importer les réponses à vrai dire, elle voulait juste lui montrer qu'elle était bien mieux sans lui. Elle voulait prouver au monde entier qu'elle pouvait vivre sans attendre une stupide rose ou la venue de son prince charmant. Elle voulait être une femme libre, une femme avec une force infaillible. Une femme qu'on ne pouvait pas terrassé avec une simple rupture.

Pourtant tout ceci n'était qu'une illusion. Le mensonge allait s'emparer peu à peu de sa vie et elle ne pourra plus jamais s'en passé. Tout simplement car une personne comme elle ne peut pas survivre dans ce monde. Son avenir allait être basé sur le mensonge et même si ce sera dur, elle était prête. Du moins, elle espérait de tout cœur à être prête à commencer une toute autre vie.

Munie d'un manteau, elle marchait dans les rues de Séoul vers le lieu de leur rencontre. Un sourire, synonyme de nostalgie, s'installait sur son visage à cette pensée. Comment aurait-elle pu imaginer en arrivé là par cette simple rencontre ? Comment aurait-elle pu penser, ne serait-ce qu'une seconde, qu'il serait l'homme que l'on a qu'une seule fois dans sa vie ? Un homme si parfait et pourtant rempli d'imperfection.

Elle l'aperçue au loin, assis dans l'herbe près du Fleuve Han, non loin d'un banc. Il était à l'endroit exact de leur rencontre. Elle savait qu'il n'avait pas oublié le lieu de leur première rencontre, cependant, elle aurait préféré qu'il ne soit pas là. Cela faisait des semaines qu'elle ne l'avait pas vu. Et elle comprenait désormais les personnes qui rompaient par téléphone.

Durant tout le trajet, elle avait préparé ses mots, les mots exacts qu'elle dirait pour rompre avec lui. Malgré qu'elle ne les oublié pas, une boule se formait dans sa gorge, lui indiquant que la tâche n'allait pas être facile.

Elle était désormais debout à ses côtés. Le silence régnait entre eux. Aucun d'eux ne parlait, sans doute attendaient-ils chacun que l'autre prenne la parole. Ce fut elle qui brisa la glace. Ce fut elle qui brisa leur monde à eux, leur amour.

- Bonsoir One.

Et même si l'amour rime avec bonheur, il rime tout aussi bien avec tristesse. N'est-ce pas le sentiment qui rime avec tous les autres ?

La rose est désormais fanée, aucun pétale n'a survécu.

Rose.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant