Chapitre 9.

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Elle pouvait entendre le jeune homme à ses côtés pleurer. Elle ne l'avait, que très rarement, vu pleurer. Elle savait qu'il était blessé et qu'elle était en train de le briser à petit feu. Elle essayait du mieux qu'elle le pouvait de retenir ses larmes face à lui. Ils ne pouvaient pas être deux à pleurer. Un d'entre eux devait rester fort. Un survivrait, tandis que l'autre sombrerait, elle le savait pertinemment. Égoïstement, elle aimait le fait que ce soit elle qui survive à cette rupture. Alors que lui sombrait lentement, ne réagissant toujours pas à ses paroles, elle continuait son monologue.

- Toute histoire à une fin...

Elle venait de dire cela tout en retenant ses larmes. Elle ne devait plus couler si elle voulait aller au bout de sa pensée. Alors que son regard restait figé sur le fleuve, elle attendait patiemment une réponse. Elle savait qu'il ne dirait rien, du moins elle l'espérait. Elle voulait qu'il la laisse disparaître de sa vie sans agir pour que le contraire se produise. Elle n'était pas assez courageuse pour réussir à rompre si le cas inverse se produisait.

- Sans doute...

Sa réponse était parvenue à ses oreilles. Elle était à la fois douloureuse car elle aurait voulu bien plus que cela mais elle était si soulagée. Soulagée car elle n'avait pas à lutter contre lui. Elle pouvait enfin le dire à vive voix sans personne pour l'en empêcher. Bien sûr, elle ne comptait pas son cœur comme une personne. Si elle n'écoutait que lui, et non sa raison, elle n'aurait jamais fait cela.

- Tout est fini entre nous.

Le livre était fini. Le point final avait été écrit. Elle voulait désormais écrire son nouveau livre. Un livre qui ne ferait aucune mention de lui, de son amour, de ses merveilleux moments passé avec lui. Tout simplement, elle voulait brûler ce livre, comme si rien ne s'était passé. Elle ne voulait plus jamais penser à lui. Ne plus penser à ses baisers, ses bras l'entourant, ses lèvres contre son cou, ses roses si belles et laides à la fois. Elle voulait voir le monde d'une toute autre manière. Elle voulait que les roses est une autre définition pour elle. Un jour, passant devant une d'entre elles, elle voudrait ce dire :

- Cette fleur est vraiment jolie.

Et non :

- Aurait-il continué à m'offrir des roses ?

Le livre était enfin fini. Plus aucun lien n'existait entre eux. Plus jamais elle ne verrait son sourire, ne caresserait ses cheveux lorsqu'il dormirait sur ses genoux. Plus rien n'existerait et pour la première fois depuis longtemps, elle arrivait à se sentir sereine pour son avenir, même s'il était loin de lui.

- HeaWoo...

Il venait de prononcé son prénom comme un appel à l'aide. Cependant, elle ne cèderait pas. Elle ne pouvait pas le laisser gagner une fois de plus.

- Jaewon, s'il te plaît, ne complique pas les choses. Elles le sont déjà assez.

Elle venait de se lever tout en disant ses mots. Elle était enfin prête à se détacher de son emprise, de partir loin d'ici, loin de lui. Instinctivement, le jeune homme se leva à son tour.

- Je m'interdis de te retenir car tu mérites d'être heureuse. Mais... Ai-je le droit d'être égoïste ?

- C'est trop tard.

- Laisse-moi une autre chance. Laisse-moi la chance de crier au monde entier que je suis amoureux de la fille la plus merveilleuse du monde.

- Preuve que tu ne te rendais pas compte de mon malheur.

- Hein ?

- Tu sais combien de chance je t'ai laissé Jaewon ? Peu importe le nombre que tu diras, ce sera toujours le double.

Elle était consciente qu'il ne s'en était jamais rendu compte et elle ne comptait pas lui dire. Pourtant, ces mots l'ont forcé à lui dire la vérité. Il avait un tant soit peu compris tout le mal qu'il lui avait fait mais il était incapable de la laisser partir pour toujours. Elle, elle était prête et ne ferait pas marche arrière face à lui.

- Adieu Jaewon.

Lentement, elle s'approchait de lui, plaçant finalement sa main contre sa joue. Même si elle le quittait pour toujours, elle ne pouvait pas se résoudre à juste partir. Elle voulait goûter une dernière fois au bonheur, à leur bonheur, à ses lèvres. Leurs lèvres s'unirent dans un dernier baiser. Un baiser de quelques secondes ayant tant de signification. Un baiser beau et laid à la fois. Un baiser empli d'amour et de haine. Les secondes passaient devenant éphémère. Tout était fini.

La princesse s'est délivrée de la bête.

Les roses ne sont plus que de simples fleurs.

Rose.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant