Chapitre 1

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J'allais me décider une fois pour toute à rentrer.

La nuit venait de tomber, il faisait tellement sombre dans cette rue que je ne me sentais plus à l'aise. Chaque personne qui passait au coin de la rue attirait mon attention jusqu'à ce que je ne puisse apercevoir la moindre présence.

J'avais attendu des heures et des heures, du moins c'est ce qui me semblait, son arrivée qui ne me paraissait plus probable. Il fallait bien que je me fasse une raison...

Je venais de me faire poser un lapin !

Je consultai mon portable. Rien, absolument rien, il n'avait même pas daigné prendre la peine de me prévenir et de trouver une excuse. Et quelle idée de se donner rendez-vous dans une rue inconnue au milieu de nulle part !

Je bouillonnais de rage en rangeant mon portable au fond de mon sac. C'était bien moi ça ! J'étais trop gentille.

Je me mettais quoi qu'il arrive dans des plans galères pour des personnes qui n'en valaient pas la peine, Attendre dans une ruelle sombre, un « charmant » jeune homme qu'on m'avait conseillé de rencontrer.

C'était la première et la dernière fois que j'acceptais un rendez-vous arrangé.

Je me le promettais si fort que mon cerveau était sûrement sur le point d'imploser.

Je vérifiai pour la millième fois que je me retrouvais bel et bien dans la rue d'Aubresse, rue qu'il m'avait indiquée. Et non je ne pouvais pas m'être trompée, un panneau au coin de la rue m'indiquait que je me trouvais bien au bon endroit.

L'idiote que j'étais s'évertuait à penser que je m'étais peut-être trompée de lieu, qu'il m'avait attendu dans je ne sais quel endroit, qu'il se trouvait je ne sais où tout triste, dans le froid... Et bien non ! Je m'étais trompée il fallait bien que je me fasse une raison.

Mes messages et appels n'y avaient rien changé, il voulait tout simplement pas se pointer.

Quel connard ! pensais-je.

Je me détournai et me décidai à la hâte de quitter ce lieu trop angoissant à mon goût en rejoignant l'avenue principale aussi vite que les talons que je portais pour l'occasion me le permettaient.

La rue était plongée dans le noir, aussi sombre que mes pensées envers Elodie, ma colocataire.

Elle avait beau être gentille et vouloir démontrer son soutien, elle avait tout bonnement gâché ma soirée, ce n'était peut-être pas directement de sa faute mais elle avait tellement insisté pour que je rencontre un ami à elle « qui me correspondait en tout point » que j'avais fini par accepter, à contre cœur.

Eh bien je le regrettais amèrement. Et elle le regrettera à son tour, dès que je serai rentrée lui en toucher deux mots !

Au niveau de l'avenue principale, je pus respirer à nouveau, le brouhaha de la capitale me rassurait, je marchais à pas plus lent en observant les alentours. Les lampadaires produisaient une lumière douce qui rendaient les lieux romantiques, de nombreux jeunes de l'université à laquelle je faisais mes études se rendaient ici, les bars et boîtes de nuit environnants étaient leurs lieux de prédilection.

De nombreux couples étaient également présents, ils étaient assis sur des terrasses sirotant des cocktails, d'autres marchaient non loin de moi main dans la main en affichant pour la plupart un air béat. Ils s'amusaient, rigolaient, tandis que je n'avais qu'une seule envie, rentrer tranquillement chez moi et oublier cette soirée, non sans sermonner bien comme il faut ma voisine de chambre.

Le meilleur reste à venir ...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant