Chapitre I, Ombeline

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Je cours. Je ne dois pas m'arrêter. Ma poitrine est en feu. Je vais m'écrouler, mais je dois continuer, il le faut. Serait-ce leurs pas que j'entends se rapprocher? Oh non! Ils vont me reprendre! Je ne veux pas. Je ne peux plus respirer mais il faut que je cours plus vite. Jamais je ne veux y retourner. Mieux vaut mourir que de me retrouver dans cet endroit à nouveau.

Je monte l'interminable escalier, courant à perdre haleine. Je sais que je peux y arriver. Echouer n'est pas une possibilité. Echouer, c'est revivre l'enfer. L'enfer existe. C'est "là bas". C'est cet endroit. Jamais je n'y retournerai. Je dois y arriver.

Qu'est-ce, tout là haut? Serait-ce de la "lumière"? Est-ce que je suis entrain de voir? Ce minuscule point dans l'obscurité? Mon cœur fait un bon. Je m'élance de plus belle. Plus que quelques mètres. Je peux y arriver. Le faible point lumineux grandit au fur et à mesure que je me rapproche. Mon cœur bat à tout rompre, je suis en nage et respire à grand peine.

Ça y est, j'y arrive enfin. Face à moi se trouve une porte sous laquelle j'aperçois ce que j'imagine être un rai de lumière. Je tente de prendre une grande inspiration, sans succès. Alors, après une dernière hésitation, j'appuie sur la poignée et pousse le lourd battant de toute la force qu'il me reste.

Je suis projetée dehors et mes yeux sont instantanément pris d'une douleur brûlante face à la lumière éclatante et inconnue. Des larmes de douleur, de bonheur et de soulagement baignent mon visage. Je distingue une silhouette. C'est lui, j'en suis convaincue. Je fais un pas dans sa direction mais je sens mes dernières forces m'abandonner. Mes jambes se dérobent sous moi et deux bras puissants me rattrapent alors que je m'écroule. Je l'entends simplement murmurer "Ombeline" à mon oreille, et tout redevient noir.

OmbelineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant