Chapitre 1

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Avertissement: Mentions de suicide

Kokichi Ouma POV

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Les doux rayons du soleil matinal faisaient ressortir sa peau d'une grande pâleur, silhouette immobile bercée dans un sommeil profond. Le silence de la pièce était presque gênant. La silhouette semblait anormalement minuscule, pour la chambre dans laquelle il se trouvait. Tout d'un coup, elle remua en gémissant. La voix aigüe d'un enfant appelant sa figure maternelle sembla résonner dans la pièce à moitié sombre. Il ouvra enfin ses grands yeux d'une couleur violette tirant sur le pourpre, assez original et accordé à ses courts cheveux un peu plus sombres. Ses yeux innocents étaient remplis d'étonnement vis-à-vis de la grandeur du monde. Il devait se sentir si petit, enroulé dans son futon immaculé.

Il osa lentement bouger, sa peur semblait s'être évaporée du monde. Il marchait maladroitement jusqu'à la porte entrouverte. Il ne manqua pas de tomber par terre une ou deux fois, le temps de trouver son équilibre précaire de jeune enfant. Mais, contrairement à la plupart des enfants de son âge, il ne pleurait pas pour qu'on vienne le récupérer. Il n'a pas pleuré non plus en voyant qu'il était seul dans ce lit trop large pour un seul enfant. Il avait toujours préservé ce visage à la fois inexpressif et expressif. Une fois qu'il pu ouvrir la porte seul, il posa ses fesses à terre et éclata de joie en tapant des mains. C'était la première porte qu'il avait pu ouvrir une porte seul, sans que maman ne l'ennuie en disant que c'est dangereux de l'autre côté.

Il se releva tant bien que mal pour avancer dans un couloir faisant deux fois al distance qu'il venait de parcourir. Il ne semblait pas découragé pour autant. Au contraire, il semblait heureux d'avoir un tel défi devant ses yeux. L'atmosphère était pourtant étrangement pesante. Une atmosphère lourde, qu'un enfant de son jeune âge ne pourrait pas discerner. Les êtres innocents ne voient que la joie, et le bonheur car ils ne font pas la différence entre le bien et le mal.

Après de longues minutes de combat, l'enfant était arrivé au bout du couloir. Mais la porte était fermée cette fois. Le visage bouffi fronça les sourcils et sauta de toutes ses forces pour attraper la poignée bien trop haute à son goût. Maman faisait toujours tout son possible pour qu'il ne puisse pas se déplacer, décidément.

La porte s'ouvrit magiquement. Mais, au lieu de crier son habituel cri de joie quand il réussissait quelque chose, il était resté silencieux, inspectant la pièce du regard. Il ressentait un sentiment qu'il n'avait jamais perçu de toute son existence. Cela le fit retrousser son nez court. Il ne connaissait pas ce sentiment, et n'avait appris aucun mot pour le définir. Après tout cela serait difficile de décrire une chose dont on ignore l'existence.

L'enfant raidit son corps. Il ne comprenait pas non plus pourquoi il avait obtenu ce réflexe, mais il savait qu'il était trop petit pour le comprendre. Et cela pouvait l'agacer, mais il ne percevait jamais de choses négatives, c'était la première fois.

Au fut et à mesure qu'il traversait la nouvelle pièce, il sentait les larmes monter, mais se retenait, toujours sans connaître la raison.

Ses pieds minuscules étaient à découverts, ce qu'il faisait qu'il senti un liquide étrange en-dessous de ceux-ci. Il dirigea ses grands yeux d'enfant vers le sol. Un liquide de couleur rouge jonchait le sol de la pièce à manger. Il pensa d'abord au coulis que sa mère lui servait des fois, même si la consistance semblait différente. Lorsqu'il renifla, il trouva la raison de ce sentiment étrange; l'odeur n'avait rien de ce qu'il connaissait, au lieu d'avoir un parfum doux et sucré le faisant saliver, c'était une odeur métallique plutôt forte. Il n'osa pas lécher le doigt qu'il avait posé sur ce drôle de liquide et hésita à continuer. Pourquoi? Il n'en savait rien, il ne comprenait rien à cette situation.

The Story of a Liar | L'histoire d'Ouma KokichiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant