I'm not Angel - Tome 1

Vouloir vivre

Corrigé : Sanogard.

Toi, couloir blanc, sain et calme du seul Hôpital près de ma petite ville tranquille, vas-tu être le dernier endroit que j'ai parcouru difficilement sur mes deux jambes ? Là où je me suis amusé pour la dernière fois à faire la course dans mon fauteuil roulant quand la force de mes jambes m'a quitté ? Deviendra-tu mon dernier endroit de liberté, le seul endroit que j'ai visité en 1 an ?

Vous l'infirmiere qui me parlez tous les jours, avec les yeux tristes depuis quelques semaines, allez-vous être le dernier sourire que j'aurais vu dans ma vie ? La dernière personne qui me regardait avec une lueur d'espoir dans les yeux ?

Cela fait 1 an que je me pose des questions dans ce genre-là. Et aujourd'hui elle se confirme, la réponse est malheureusement affirmative. Car en cette magnifique journée d'été, en plein milieu des grandes vacances, les toutes dernières forces qui me restent sont en train de me lâcher, mon cœur ralenti. Je le sens, je vais mourir.

Je m'appelle Lévi Leroy, j'ai 20 ans et je suis une fille. Je le précise parce que mon nom ne l'indique pas. Un an auparavant vous m'auriez vu encore toute souriante, les yeux brillants et respirant la joie de vivre qu'il pleuve ou qu'il neige. J'avais les cheveux brun mi- long me tombant sur les épaules, aujourd'hui on m'a rasé le crâne pour enlever le poids sur ma tête. J'étais ni trop grosse ni trop fine, ni belle ni moche, là aujourd'hui je suis beaucoup trop maigre et horriblement laide...je suis très malade en fait.

Cela fait 3 ans que l'on m'a diagnostiqué cette chose pourrie dont je n'ai jamais retenu le nom, c'est une maladie qui m'a diminué physiquement d'une lenteur affolente, je suis devenu de plus en plus fragile. Les médecins m'on donné des médicaments pour ralentir les effets. En 2 ans je n'ai eu que des vertiges, mais cela s'est vite dégradé d'un seul coup le jour de mon anniversaire. C'est la 1ere fois que mes jambes m'ont lâchés et c'était dans les escaliers. Je me suis retrouvé avec de nombreux hématomes, une jambe cassée et un traumatisme crânien, j'ai fini à l'hôpital. Mais jamais je n'aurais cru que c'était pour de bon.

C'est à partir de ce jour-là que ce fut le plus grand combat de ma vie, car pendant les 2 premières années il était facile de ne pas inquiéter ma famille. Mais après ma chute dans les escaliers c'était vraiment dur. Ma famille c'est toute ma vie, je n'ai pensé cas eux pendant 20 ans. Je ne les ai est pas vu pendant des mois et aujourd'hui me voilà, en phase terminal, impossible de me nourrit ou de respirer seule, je ne peux plus bouger, je n'ouvre même plus les yeux. Mais peu importe mon état physique je me bats tous les jours pour vivre, pour ma famille.

Mes deux mains sont fortement tenues par celles de mes deux parents, je les entends pleurer de toute leurs larmes, tous comme mon petit frère, Artur, 10 ans, qui s'est posé tous contre moi sur le lit, me prenant dans ses bras. Je ne vous dis pas le choque quand je me suis réveillé ainsi. J'aurais tellement voulu leur dire que tout allais bien, qu'il n'y avait aucun problème, mais il m'était impossible de mentir d'avantage vu mon état. Ils ont décidé que ce serait mon dernier jour...ils ont décidé de me débrancher.

J'entends ma mère retenir ses pleurs au fond de sa gorge pendant qu'elle me dit à quel point elle m'aime et quelle regrette que je les quitte si tôt, mais que c'était pour mon bien et que ça me fera du bien. Mais elle se trompe, je ne veux pas de ça, je ne veux pas que vous pleuriez pour moi, je ne veux pas vous faire souffrir, je ne veux pas de tout ça. Je veux vivre et rester avec vous !

Mais je n'ai pas mon mot à dire, pour les médecins je suis cliniquement morte, pour mes parents ils doivent abréger mes souffrances, mais je préfère encore souffrir plutôt que de les faire souffrir ou de mourir sous leur yeux, je ne veux pas qu'ils subissent ça, je ne veux pas leur faire subir ça et pour cela je dois vivre !!! Je dois vivre !!! Vivre pour eux...