Encore seul dans ma chambre, pas envie de jouer, un peu d'écrire mais sans passion. J'écris, sans vraiment d'âme, sans y mettre du coeur. Juste comme ça, comme on écrit un message aux parents pour qu'ils se sentent importants. Comme on écrit Bonne année à tout le monde machinalement alors qu'on n'a pas vu la moitié depuis plusieurs mois. Un texte sans âme, pire que tout. Quelque chose qu'on fait juste comme ça, comme un réflexe. C'est sans doute le cas en ce moment mais autant écrire. On aura pas toujours le temps de le faire. Et si je dois écrire en m'ennuyant, ainsi soit-il. C'est comme une panne, on voudrait avancer mais l'engin ne démarre pas. Alors on le pousse sur la route en espérant trouver une station service pour se ressourcer. Sauf qu'au final il n'y en a pas, on doit se débrouiller et créer le carburant. Enfin, ça on ne le sait pas, il réapparaît quand il veut et on a aucun contrôle dessus. Il faut s'y habituer. Même si ça ne m'arrive pas souvent, quand ça arrive je le ressens jusqu'au plus profond de mes tripes. J'ai pas envie de bouger, j'ai même pas envie de lire. Certains disent que c'est une dépression mais je ne pense pas. Sinon je n'arriverai pas à sourire ni à faire des blagues de merdes. Au final c'est juste un panne, un moment de vide où je n'écris plus vraiment. Mais c'est aussi agréable de se dire qu'on a rien à faire et qu'on peut continuer notre vie sans vraiment de problèmes. Sans avoir à se préoccuper de quoi que ce soit. Je crois que je l'aime bien cette panne. Plutôt que de chercher la station service, je pense que je vais camper dans la forêt près de la route.
Je déteste la prose. Vraiment.
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Laisse moi écrire
PoetryUn recueil comme un autre. Nan j'ai menti. Il y a le talent en plus.