La fugue

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Après avoir violemment claqué la porte de ma chambre, je m'effondrai sur le lit en pleurant.

Au bout d'un moment, j'entendis ma mère sortir pour aller à la grande foire annuelle. Je saisis cette occasion. Il y avait longtemps que je projetais de partir, et cette dispute était la goutte d'eau qui fait déborder le vase.

Je pris mon sac de voyage, fourrai quelques vêtements et objets dedans avant de descendre doucement l'escalier, pour m'assurer qu'elle était bien partie. C'était le cas, aussi je me rendis dans la cuisine pour prendre des provisions.

J'attrapai ensuite ma bourse sur l'étagère de l'entrée et la fixai à ma ceinture avant de sortir dans la rue. Je me dirigeai vers les portes de la ville et passai sans encombre devant les gardes, aussi immobiles que des statues.

En entrant dans la foire, je fus immédiatement happée par la foule, mais je m'efforçai de sortir au plus vite de cette marrée humaine, autant pour ne pas risquer de croiser une connaissance que parce que j'ai toujours été claustrophobe.

En passant devant un marchand qui vendait divers objets d'art en bois, je le vis couvrir sa marchandise précipitamment, en poussant le cri de plus en plus courant "Marchombre !".

Je continuai ma route sans m'en préoccuper (je n'avais que quelques pièces sur moi, rien d'intéressant pour un voleur), juste avant de croiser un couple de jeunes gens d'à peu près mon âge, que je remarquai à cause de leurs vêtements un peu particuliers, sans que je sache définir pourquoi. Les étrangers étaient nombreux à la foire, et j'imagine que les gens d'ailleurs ne s'habillent pas comme nous.

Mais ce qui attira le plus mon attention, c'est que le garçon avait la peau aussi noire que celle d'un Faël...

Je les oubliai la seconde d'après, concentrée sur l'endroit où j'allais aller après être sortie d'ici.

Je ne savais pas que je venais de croiser deux futures figures de légende...

GwendalavirWhere stories live. Discover now