Au clair de lune

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Je ne savais pas ce qui m'avait poussée à sortir cette nuit là, malgré le froid mordant qui enchâssait la capitale dans une gangue de glace.

Il n'y avait pas un centimètre carré qui était épargné par le scintillement blanc du gel. même les ombres paraissaient étinceler. C'était magnifique. Je savourais le paysage au gré des différentes rue, marchant le nez en l'air, les bras croisés pour me tenir chaud. Le froid me donnait une énergie que j'avais rarement connue, bien que l'heure tardive m'enjoigne de retourner me coucher.

Soudain, une pomme tomba devant et éclata en atteignant le sol. Je levai les yeux, surprise. Une haute tour se dressait sur ma droite, là d'où venait le fruit. Elle avait la forme d'un lisse sablier de verre et de glace.

Au sommet, deux silhouettes, accroupies ou assises, qui ne paraissaient pas souffrir du froid dans leurs tenues légères.

L'escalade paraissait impossible, pourtant c'était le seul moyen d'accéder au toit. Leur identité éclata dans mon esprit : marchombres. Je décidai de ne pas les observer plus longtemps, ne voulant pas percer des secrets qui ne me concernaient pas, et je repris ma route.

Je ne les connaissais pas, je ne les reverrai probablement jamais. Cela m'était égal bizarrement. La vision de ces deux ombres se découpant au clair de lune m'avait suffit. Et je savais que, même si j'essayais, je n'apprendrais rien de plus. Je ne réussirais au contraire m'attirer l'inimité d'une des guildes les plus secrètes et les plus puissantes - ou dangereuses - de l'Empire.

Je poursuivit donc ma route, mais l'image de ces deux êtres ne me quittait pas. Je compris en me glissant dans mes draps quelques heures plus tard qu'elle ne me quitterait sans doute jamais.





Quelques années plus tard, on entendit parler d'une troupe de braves gens qui, entre autres exploits, éveillèrent les Figés. Parmi eux, un nom attira mon attention. Celui d'une marchombre aux capacités exceptionnelles. Était-ce elle ? L'une des deux silhouettes que j'avais aperçut ce soir là ? Celle dont les longs cheveux retenus par une tresse avaient volés au gré d'un brusque coup de vent ?

GwendalavirWhere stories live. Discover now