Un soir alors que je rentrais d'une soirée chez des amis, une monstruosité sans nom de redressa devant moi. C'était quelque chose comme le croisement d'une mante religieuse géante et d'un lézard non moins démesuré. Et ça suintait le mal par tous les pores de sa chitine verdâtre. Les deux lames terminant ses mains hideusement griffues croisées devant sa poitrine, la bête émit un sifflement. De toute évidence, j'étais sa proie.
Sans prendre le temps de réfléchir je me mis à courir. Je couru comme jamais avant ce jour, poursuivie par le sentiment de malfaisance se dégageant de cette... Chose.
Par chance, à environ une centaine de mètres de moi, je vis une porte dans un des bâtiments qui bordaient la rue qui avait l'air ouverte. Une lumière bleue filtrait des interstices entre elle est le mur.
Sans hésiter, je saisis la poignée, tirai la porte vers moi, la franchit et la refermai un coup.
Je restai adossée à la paroi en bois quelques secondes les yeux fermés le temps de reprendre mon souffle. Je priais pour que la chose ne m'ait pas vue partir ou qu'elle ne pouvait pas ouvrir les portes.
Puis j'ouvris les yeux afin d'explorer mon nouvel environnement.
La pièce était vide, avec les murs peints en rouge. Seule une petite commode était placée contre le mur en face de moi. Un sandwich était posé dessus.
Mais ce qui me surprit, ce fut lu vue de la fenêtre à ma gauche : un ciel d'un bleu étincelant, le plus pur que j'avais jamais vu, sans le moindre nuage. J'étais au premier étage de ce qui semblait être une grande maison biscornue digne d'un film. Seule une grande prairie verdoyante s'étendait à perte de vue.
Je ne comprenais plus rien. Il faisait nuit quand j'avais franchi la porte, et je me trouvais en pleine ville.
Cela n'avait aucun sens. Plusieurs portes s'ouvraient sur les murs, je choisis au hasard une des deux qui étaient en face de moi, celle de droite, en espérant trouver des réponses à mes questions, ou au moins des gens qui devaient habiter là. Un long couloir s'étendait devant moi, plutôt sombre, je me mis donc en marche à la recherche d'un escalier pour sortir de la maison. Je voulus utiliser la lampe torche de mon téléphone mais me rendis compte que ce dernier ne fonctionnait plus. J'avais dû tomber en panne de batterie sans m'en rendre compte.
J'explorai la maison pendant des heures, ne tombant que sur des pièces vides ou des portes que je ne pouvais pas ouvrir. Je failli me perdre plusieurs fois. Je tombai à un moment sur un salon meublé de différents canapés et fauteuils, bordé d'une grande baie vitrée. La sortie !
Je couru à l'extérieur, sur la terrasse et allai jusqu'au bout du ponton en bois. Je tenais toujours mon téléphone à la main par habitude, et celui-ci m'échappa pour aller se perdre dans l'herbe grasse qui bordait la maison de tous côtés. Je pilai et m'apprêtai à aller le récupérer quand je vis des brins d'herbes plus gros que les autres s'enrouler autour et... digérer l'appareil. Il n'y avait pas d'autres mots. Deux craquements retentirent et il ne resta plus traces de mon mobile. Ni qu'une quelconque activité avait agité la prairie autre que le vent.
Je laissai immédiatement tomber l'idée de partir par cet endroit, je résolu donc de retrouver la porte par laquelle j'étais entrée. Ce que j'aurais dû faire dès le début en fait.
Comme j'avais un peu tourné en rond, le chemin pour revenir dans la pièce dans laquelle j'étais arrivée fus assez court.
Le sandwich posé sur la commode rappela à mon estomac que cela faisait plusieurs heures que je n'avais rien mangé, et je le pris, n'ayant croisé personne dans la maison. Puis je posai la main sur la poignée avec appréhension : et si elle ne s'ouvrait pas ?
Par chance, mes craintes étaient infondées, la poignée s'abaissa et la porte pivota sans résistance. Je débouchai à nouveau sur la rue où j'avais vu "la chose" et glissai un œil discret par l'embrasure. Une fois certaine que la voie était libre, je sorti complètement. Le soleil était en train de se lever. J'avais donc réellement passé plusieurs heures... ailleurs.
Je décidai de ne pas parler de cette histoire à qui que ce soit et de rentrer chez moi. Personne ne me croirait de toute façon.

YOU ARE READING
Gwendalavir
FanfictionIci, je mettrais tous mes propres écrits sur le monde de Pierre Botero. Chaque chapitre ne suit pas forcément le précédent, au contraire, donc ne vous attendez pas à une cohérence ! Dans chaque chapitre, il est soit fait référence à un passage d'un...