I: Kalistra

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L'espace. Un lieu sans limite, un lieu où le silence et le froid règnent en maîtres absolus. En ce lieu se trouve une infinité de galaxies, et en ces galaxies une multitude de nébuleuse, d'étoiles et de planètes gravitent tranquillement, insensibles au temps. Sur ces planètes, parfois la vie avait jailli, grouillant en leurs surfaces telle une multitude d'insectes allants et venants, évoluant dans des milieux tous différents les uns des autres, dans un brassage d'espèce permanent. Aujourd'hui, l'espace était peuplé un peu partout d'êtres en tout genre, de toutes les couleurs, de toutes les tailles. La voyage interstellaire étaient devenus une banalité, une nécessité pour certains. Les peuples qui, du sol, avaient pendant si longtemps scruté les cieux en étaient désormais les conquérants. De fantastiques vaisseaux fendent désormais le vide, emplis de passagers et de marchandises. Et qui dit marchandises dit richesse et qui dit richesse dit opportunité. Oui, c'est peut être ainsi que l'on pourrait me définir: une opportuniste, une voleuse, une pilleuse. Mais avais-je réellement le choix au fond? Car malgré les avancées fulgurantes faites dans le domaine des technologies en tout genre, il fallait bien dire que les inégalités entre riche et pauvre, puissant et faible n'avait cessé de se creuser d'avantage. Peu importe le nom que l'on me donnait et la manière dont on me considère. Je survivais, voilà ce qui comptait.

Mes pensées furent perturbées par une voie familière qui avait prononcé mon nom. Quittant des yeux le minuscule aperçu de l'espace que je pouvais apercevoir depuis l'énorme vaisseau des Ravageurs, je me retournais, à l'écoute. Devant moi se tenait un homme Centaurien, à la peau bleue caractéristique. Il avait un visage dur, une mâchoire quelque peu avancé et des yeux rouges perçant. Sur sa tête était implanté une crête de contrôle, lui permettant d'utiliser son arme la plus puissante. Vêtu d'un long manteau de cuire, on ne pouvait pas lui refuser un certains charisme. Quiconque avait face à lui ce Centaurien tremblait, mais pas moi. Je le connaissais trop bien et depuis trop longtemps pour qu'il me face ressentir ne serai-ce une crainte minime. Je lui souris, lui faisant comprendre que j'étais toute ouïe.

"Oui? Tu m'as appelé, Yondu?"

"Kalistra... Toujours la tête dans les nuages hein? C'est la troisième fois que je t'appelle!"

"Ah, excuse moi, fis-je d'un ton gêné, Je pensais à... plein de trucs"

Yondu Udonta, car tel était son nom, s'approcha de moi afin de me donner une petite tape affective sur la tête, soupirant d'un air faussement désespéré. Je lui tirai la langue d'un air revancharde. Avec lui, je me sentais en sécurité. Il avait été le premier, en dehors de mon peuple, à me considérer pour ce que j'étais, un être doué de pensée et d'intelligence, comme n'importe quelle autre personnes. Il m'avait pris sous son aile, m'avait nourrit, élevé, aimé. Je lui devais ma renaissance. Lorsqu'il m'avait  trouvé, il y a de cela bien des années, je n'étais qu'une esclave, une moins que rien, vivant sur ma planète d'origine, Raknar... Cette planète qui avait été jadis pleine de vie et de forêt... Et mes parents, et mon peuple! Des flashs virent assaillir ma mémoire. Je secouais vivement la tête pour m'en débarrasser, ne voulant pas replonger dans ces souvenirs ô combien douloureux.

"Kali', j'ai besoin que tu effectue une petite mission pour moi, reprit Yondu"

"Oh? Quoi comme genre de mission? Meurtre, kidnapping, vol..."

"J'aimerais que tu retrouve quelqu'un. Un quelqu'un qui m'a causé du tort... "

"Mouais, je vois... Encore un qui s'est cru au dessus des Ravageurs, hein?"

"Et oui, soupira Yondu, Il a cru bon de me voler et de me mentir... Je crois qu'il mérite une punition, tu ne crois pas?"

"Mmmh je pense que c'est entièrement mérité! Qui est ce type?"

"Un trafiquant de grande réputation, du doux nom de Stulk. Il peut te fournir tout ce qui se trouve dans la galaxie moyennant finance, fit il en esquissant un rictus de colère maîtrisé, malheureusement pour lui, il a préféré garder pour lui ce que je lui avais demandé."

"Et puis-je savoir ce qu'il était sensé te donner?"

"Une nouvelle flèche en Yaka, plus performante, plus équilibrée. Une véritable semeuse de mort."

J'avais de nombreuse fois pu observer le vol de ses flèches, qu'il contrôlait par des sifflements d'une maîtrise et d'une beauté incroyable, mais jamais je ne m'étais lassée de les voir virevolter en tout sens, transperçant n'importe quel matériaux, faisant des ravages dans les rangs adverses. Oui, il avait raison, de véritables et sublimes semeuses de morts, aussi agiles que et légères que le vent lui même. Je hochais la tête, sans reprendre la parole.

"Tu le trouvera sur Machinery, l'ancienne planète-usine où tout se perd et où tout se trouve, fini-t-il par annoncé en me tendant une photo 3D de ma proie, Je te fais entièrement confiance pour le retrouver. Une fois que tu l'aura sous tes yeux, fait le souffrir et tue le. Et revient avec ce qu'il me doit. Je n'aime pas vraiment te savoir loin d'ici, mais  tu es la meilleure traqueuse que j'ai."

Mes joues rougir légèrement lorsque j'entendis ce compliment et ne sachant comment réagir, je m'emparai de la photo et la glissai dans ma poche avant de répondre.

"Ne t'inquiète pas pour moi voyons! Je suis une grande fille tu sais?"

Le Centaurien souris doucement puis me prit dans ses bras. Je pouvais sentir en lui une légère inquiétude, une appréhension. Je ne pouvais que le comprendre, après tout, j'étais rechercher par bon nombre d'organisation de différentes tailles, dont une des plus puissante de la galaxie: la flotte de Xandar, véritable arme et défense de l'empire éponyme. Mais après tout, qui n'était pas recherché dans le métier? Ne sont-ce pas là les aléas de la pirateries?

"Va, et revient nous vite, petite Raknarienne!"

"A vos ordre capt'aine!"

À ces mots, je le saluai d'un geste de la main, et sorti de la pièce où je m'étais trouvée jusque là afin de me rendre dans mes quartiers. Ce que je pris avec moi était léger: quelques vivres, une arme de tire, un bâton télescopique à laser et mon fidèle coutelas que je gardais toujours sur moi, juste au cas où. Une fois mes préparations finies, je me rendis dans la salle d'amarrage du grand vaisseau des Ravageurs. J'optai pour une petite navette simple mais rapide, qui ne demandais pas trop de carburant et que je savais pouvoir maîtriser à la perfection. J'entrai dans le cockpit, allumant les réacteurs puis demandai l'ouverture du sas. Lorsque celui-ci fut ouvert et que j'eus l'autorisation de décoller, je mis les plein gaz et partis à toute vitesse, seule dans l'immensité intergalactique. Prochain arrêt, Machinery!


Le secret des RaknariensOù les histoires vivent. Découvrez maintenant