L comme Luptia

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Ana tournait en rond dans la dans la pièce. Luptia l'avait avertie qu'elle lui rendrait visite aujourd'hui et elle trépignait d'impatience. Enfin, autant qu'une poupée vide de toute émotion pourrait l'être...

ー Elle a enfin dû comprendre que je disais vrai; soupira-t-elle.

Quelqu'un se mit à toquer à la porte. La chanteuse partit ouvrir avec laxisme pour dévoiler le visage de sa victime derrière la porte.

ー Entre; prononça-t-elle sans joie comme toujours.

Voluptia entra et admira encore une fois la salle de musique de l'artiste. Des trophées étaient posés sur des étages remplies de livres sur la musique, les poèmes, l'art oratoire et tous ces blabla... Un piano était posé au milieu de la salle ainsi qu'un violon et une guitare acoustique. Luptia rougit en pensant à ce qui s'était passé sur le piano, elle avait laissé du temps avant de parler à Any afin de pouvoir essayer avec un garçon de dix-sept ans qui avait craqué sur elle mais, elle avait un peu oublié ce que ça faisait avec Ana et elle voulait réessayer juste histoire de prendre sa décision finale. La même musique que la dernière fois résonnait dans la salle.

ー Je suis désolée Ana Anorexie, j'aurais dû t'écouter.

ー Je me fiche de tes regrets Luptia, fais juste ton choix, moi je n'ai fais que te conseiller; dit Ana, sa voix aussi dure que le roc.

Elle n'avait pas répondu avec son nom d'artiste, elle était sûrement fâchée et ça, la rousse s'en doutait mais elle se rapprocha quand même et saisit le visage de cheveux blancs en coupe pour plonger ses yeux marrons dans ceux gris de sa collègue.

ー Pardonne-moi s'il te plaît.

Elle se pencha et lui donna un baiser langoureux. Ana n'en croyait pas ses yeux et lui demanda :

ー Tu veux le faire ?

ー Hum hum; affirma-t-elle.

Ana partit fermer la porte à double tour et revint. Luptia remarqua entre temps que la musique jouait en boucle et elle s'imprégnait des paroles.

ー J'ai une idée pour que cette fois soit majestueuse! s'exclama-t-elle.

Quand Luptia lui demanda quoi, elle indiqua du doigt l'une des bibliothèques qui n'avait pas de trophée sur son sommet.

ー On va faire l'amour là-bas !

Pendant que Luptia manquait de s'étouffer, Any escalada rapidement et arriva au sommet bientôt suivie par sa collègue qui s'était assurée au préalable qu'il n'y avait aucun danger.

ー Aujourd'hui, c'est toi qui est en haut !

La peintre avala sa salive et se déshabilla, elle fit de même pour sa partenaire puis se mit à malaxer ses seins, lécher ses tétons et l'embrasser aussi bien qu'elle pouvait. Elle lécha aussi ses lèvres, les petites et les grandes. Les frotis-frotas ne manquèrent pas à l'appel et le doigté magique qui les avait rendues nostalgiques les ravivait de plus belle.

ー Parlons sérieusement Red, tu veux maigrir ?

ー Tu me conseilles combien de kilos ?

ー Trente tout au plus je dirais, mais on pourra descendre encore plus après si tu veux.

Luptia acquiesça, il le fallait si elle voulait garder son emploi. Elle commençait à réellement apprécier la chanson d'Ana.

ー Je ferais de ta vie un enfer, pour que tes os et ta peau en crèvent..., chantonna-t-elle.

03 Mars 2014

Tu sais quoi cher journal ? Je pense que je suis lesbienne. J'ai arrêté avec Isaac, il était au courant de ma situation sentimentale mais il avait encore un peu d'espoir de je l'aime. J'aime vraiment Ana et je pense que je vais lui demander de sortir avec moi...!

La mère soupira.

ー Non non ma petite, tu n'aurais pas dû. Ce Isaac était beaucoup mieux pour toi.

Elle apprenait que sa fille était lesbienne et sortait avec une fille beaucoup plus âgée. Aussi, qu'elle avait perdu sa virginité avant de mourir. S'était-elle encore disputée avec cette Anna pour avoir tout abandonné ?

Le journal s'arrêtait là. Sa dernière volonté n'était pas accomplie. Elle aurait voulu découvrir pourquoi sa fille était-elle morte.

Plus de mari

Plus de famille

Plus de sourires

Plus de fille...

Elle sortit au balcon, contemplant l'horizon d'un air ennuyé. Plus rien n'avait d'importance pour elle depuis onze ans. La rambarde fut assaillie par ses mains et elle s'y assit en fixant le vide.

ー Pardonnez-moi, je n'ai pas pu tenir... souffla-t-elle.

Et elle sauta.

Elle s'émerveilla de la sensation rapide mais palpable de voler.

Elle cria, se rendant compte qu'elle ne volait pas, qu'elle allait s'écraser.

Elle se résigna, le pas était déjà franchi. Pourquoi avoir peur de la délivrance ?

Elle sourit. Après tout, la mort est-elle une fin ?

Ana Anorexie (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant