PAS SI DIFFERENT // YoonMin / TS

02

   Les journées avaient défilé de manière régulière. Le temps resplendissait, pour le désespoir de Ji Min. La pluie lui manquait. Déjà parce qu'il avait toujours aimé les intempéries, mais encore plus depuis sa rencontre avec Yoon Gi. Son visage, sa voix, son rire lui hantait l'esprit. Sa présence lui manquait. Alors, naïvement, il pensait que s'il pleuvait, la silhouette de Yoon Gi allait apparaître une seconde fois, avec son doux sourire. Malheureusement, rien ne se passa depuis le départ du plus vieux.

   Ji Min s'était contenté de vivre ses journées, installé sur le même carton, attendant qu'un deuxième miracle ne se produise, pendant que le second avait vu ses jours débordés de travail. Il sentait qu'il allait prochainement exploser face à la surcharge de pression que son tendre Père lui mettait sur les épaules.

   Il était étrange de s'apercevoir que malgré l'éloignement, et leur quotidien qui se différait, que leurs pensées, elles, étaient semblables. L'un comme l'autre n'arrivait pas à supprimer la présence du second de leur mémoire. Ils se souvenaient traits pour traits de leur visage, leur sourire. Ça en devenait perturbant.

   Leur vie ne leur permettrait pas de s'unir de nouveau, et ça, Ji Min avait fini par se l'auto-persuader. Un soupçon de tristesse lui avait tirer ses jolis traits facials, mais surtout la colère lui déchirer le cœur. Alors, avec les souvenirs matériels de Yoon Gi sous les bras, qu'il ait décidé de se déplacer vers le Nord. Son état morose contrastait avec les magnifiques couleurs de la ville, et les sourires des Coréens.

   Ceux dont le regard se posait sur le jeune garçon aux cheveux gris, mettaient cette mine abattue sur sa situation sociale. Si seulement ils savaient qu'au final c'était ce qui le faisait le moins souffrir. Au-delà du fait que la température commençait à diminuer, lui offrant de courtes nuits glaciales, il n'appréciait pas le fait de se sentir faible face à l'absence de Yoon Gi. Il avait, au fil des années, construits une carapace, qui l'avait aidé à réprimer toute trace de sentiments envers quiconque. Jusqu'à l'arrivée de ce cher garçon aux cheveux verts.

   Punaise, qu'il le détestait. Au final, voulait-il vraiment le revoir, pour ensuite se sentir une seconde fois abandonné ?

   Il ne le savait pas vraiment. Tout ce qu'il savait de manière certaine, c'est qu'il ne voulait plus souffrir.

   Trois jours lui avaient suffi à trouver l'endroit parfait. L'abri était éloigné des rues bondées, des odeurs alléchantes des restaurants, ou des regards curieux mais dérangeant. La solitude lui manquait. De plus, son nouveau refuge accueillait le soleil durant toute l'après-midi, lui permettant de réchauffer son corps avant les douces brises brûlantes de la nuit.

   Heureusement pour lui, une bonne étoile lui avait souri il y a plusieurs jours, en lui amenant Yoon Gi sur sa route. Ce dernier, en partant, avait laissé tous ces achats. Ji Min avait pensé qu'avec ces préoccupations son ancien compagnon n'avait pas aperçue son oubli, seulement, après avoir fouillé curieusement, il s'était rendit compte que tout ce qui se trouvait dans les nombreux sacs lui appartenaient aujourd'hui. La gêne lui avait coloré les joues les premières secondes, c'était vrai qu'il n'était plus habitué à recevoir des cadeaux, puis, vint ensuite la reconnaissance. S'il y avait bien une chose qu'il aimerait faire c'était de remercier Yoon Gi, pour sa gentillesse.

   Car sans lui, il y avait de forte chance que le froid aurait pu avoir raison de sa vie. Des vêtements chauds, avec le doux duvet, et rien que des chaussettes suffisaient pour sa survie, ce que le plus vieux avaient réussi à lui offrir de bonnes grâce.

   Allongé sur son carton, le soleil au zénith, Ji Min laissait les rayons du soleil lui caresser tendrement la peau du visage. Il se sentait relativement bien, en oubliant le fait que la faim lui tiraillait l'estomac. Cela faisait maintenant deux jours qu'il se privait de se nourrir convenablement pour économiser un maximum ces provisions. Le choix lui avait été difficile, surtout lorsque les gâteaux lui soufflaient silencieusement de les manger.