Chapitre 7.

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Iwaizumi regrettait déjà d'être sorti, l'envie de prendre les jambes à son cou ne lui ayant jamais tant tiraillée les entrailles qu'à cet instant. Il baissa lentement sa main tenant le téléphone, tentant de gagner le plus de temps dans le but trouver une excuse pour s'éclipser, en vain. Il finit donc fatalement par se retourner, plus rigide qu'un bâton, n'osant encrer son regard dans celui de l'homme posté devant lui. Il savait -ou plutôt sentait- qu'il allait passer l'un des pires moments de sa vie, voire le pire, ou du moins si la discussion allait se baser sur ce qu'il pensait. Un long silence pesant prit place entre les deux, seulement entrecoupé par les bip du combiné -attendant d'être raccroché-, et le bruissement des feuilles perçant les murs par l'entrebâillement d'une baie vitrée ouverte. Oikawa se rapprocha d'un pas muet, contrastant avec l'aura de supériorité et d'autorité qu'il dégageait à cet instant précis, jusqu'au point où leurs souffles auraient pu se mêler si le plus petit ne gardait pas ses yeux encrés sur le sol, en inclinant la tête vers ce dernier également. Le châtain hésita à lever son visage pour forcer leurs regards à se croiser, mais l'idée d'obliger l'autre à le faire de lui-même lui sembla sournoisement fort plus plaisante. Il resta donc immobile, laissant un sourire prendre place sur son visage étonnement encore innocent, contrastant avec ses yeux qui pourraient presque réussir à tuer sur place -ne laissant aucune hésitation quant à ses intentions-.

"Tu trouves le sol plus beau que moi ? Méchant, Iwa-chan !"

Le dénommé sursauta quand le plus grand prononça ces mots, semblant préférer ce silence, qui pourtant s'apparentait au calme -éphémère- avant la tempête. Il détourna alors son regard de plus belle, bégayant inaudiblement quelques mots tout en reculant doucement. Un petit rire -bien que froid- passa les lèvres du plus grand, amusé de cette réaction, même si cette situation semblait avoir broyée le peu de patience qui lui fut donné.

"Mes yeux sont plus haut."

Mais encore une fois, le brun articula un refus silencieux.

"Regarde-moi."

Tout était énoncé de façon à être sans appel, comme repoussant au loin la possibilité d'une quelconque rébellion. Pourtant, celui qui demeurait silencieux ne semblait pas céder à cette pression, comme s'il en était comme qui dirait, immunisé, à force d'avoir passé tant de temps en compagnie de celui qui l'exerçait.

"Hajime."

Le dos ardent du plus petit heurta le mur froid à force de reculer, si bien qu'il se retrouva coincé contre Oikawa , qui pressa ses mains sur le parpaing autour de sa tête, réduisant à néant -et surtout une bonne fois pour toutes- le médiocre espoir de fuite encore présent. Sa respiration devint rapidement hachée, et la lutte qui s'exerçait en lui prit une place plus important, envahissant tout son être. 

"Tu me fuis encore."

Mais quel choix avait-il ? Avouer qu'il aurait pu abuser de lui s'il ne s'était pas endormi comme un con ? Impossible. Inventer un mensonge ? Et puis quoi encore. Rester muet en espérant lasser l'homme devant lui ? C'est beau de rêver. Iwaizumi se sentait totalement dépassé par les évènements, ayant scellé son contrôle de la situation quand il eut succombé à Oikawa. Et avant d'avoir pu le remarquer, il glissa lentement le long du mur sur lequel il s'appuyait, finissant à terre, et entoura sa tête de ses mains.
Perdu. Sali. Triste.
Honteux.
Ces mots résonnaient dans sa tête, tandis qu'il se recroquevillait sur lui-même, enfouissant sa tête entre ses genoux et sous ses mains. Il se ne cessait de se questionner silencieusement, une migraine naissant inéluctablement aux milieux des "Que dois-je faire ?" et des "Putain, comment m'en sortir ?". Des larmes commencèrent à se dévoiler aux coins de ses yeux, troublant les verdoyantes couleurs de ses pupilles qui s'y mélangeaient d'ordinaire, mais sans non plus se mettre à couler, manquant d'intensité.
Et la seule chose qui réussi à percer ce flot confus de pensées emprisonnant Iwaizumi fut un triste et profond "merde", s'apparentant néanmoins plus à un gémissement témoin de son désespoir profond, qu'à un quelconque mot.

Remember, Cap'tain. [IwaOi]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant