Chapitre 8.

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"TRASHYKAWA !"

Le dénommé se figea sur place, surpris une fois de plus par ce surnom qu'il détestait tant, ainsi que de par le ton employé. Des pas rageurs dans les escaliers ne tardèrent d'ailleurs pas à se faire entendre, obligeant Oikawa à bloquer son téléphone avant de se lever du lit sur lequel il restait à glander depuis le matin même -après avoir débarqué ici à l'improviste ayant décidé qu'il voulait y dormir la nuit précédente-. La porte s'ouvrit brutalement, claquant contre le mur, dévoilant le visage d'Iwaizumi avec les sourcils encore plus froncés qu'habituellement, ainsi que sa veine de la tempe bien visible, témoins de son énervement profond. Ce dernier s'avança rapidement d'un pas agacé, tenant fermement dans sa main une photo imprimée à l'arrache. Il la colla au visage du modèle encore en pyjama, l'obligeant presque à se rasseoir tant elle était proche.

"T'as intérêt à aller expliquer ça à la presse !
-Pff, de quoi tu parles Iwa-chan ? paniqua le modèle à la vue de l'image devant lui.
-De cette photo.
-Quelle photo ?
-Celle devant tes yeux.
-Quels yeux ?
-Oh mon Dieu, Oikawa.
-Qui est Oikawa ?

Inspirer. Expirer. Inspirer. Expirer. Ne pas s'énerver. Surtout pas. Inspirer. Expirer. Inspirer. Expirer.
Déjà qu'Iwaizumi n'était pas ce qu'on pouvait qualifier de calme à la base, mais alors parfois, son idiot -et le mot est faible- de meilleur ami le foutait vraiment à bout de nerfs, poussant le bouchon beaucoup trop loin. Il fit cependant un effort pour se détendre, sachant qu'un Oikawa vivant lui serait plus utile pour tout arranger qu'un Oikawa mort. Parce-que laisser les choses telles qu'elles se trouvaient dans l'état actuelle était tout simplement impensable, aux vus des répercussions qu'elles allaient avoir sur sa carrière, ainsi que sa vie privée.
En effet, il se trouvait que, depuis quelques temps, un scandale venait d'éclater. Tout cela n'avait commencé que par quelques rumeurs par-ci par-là, assurant que le modèle qui obtenait toujours la première place dans les concours de popularité venait d'entrer dans une relation amoureuse avec un homme de son âge, et qui de plus est, était son ami d'enfance. Mais le drama avait finalement explosé -en prenant une ampleur quasiment mondiale- quand le magazine people le plus prisé avait posté une photo des deux hommes en train de s'embrasser, causant moult chocs et tristesses. Les femmes se lamentaient sur l'homosexualité présumée du modèle, en venant jusqu'à détester ce photographe dans la fleur de l'âge, voire pour les plus extrêmes à découper l'image pour coller une de leur photo, donnant l'illusion qu'elles embrassaient Oikawa. Certains hommes aussi partageaient ce sentiment, et une vague de réactions ne tardèrent pas à se faire ressentir, que ce soit hashtags sur les réseaux sociaux, rassemblement dans les rues, ou encore appels à répétitions à l'agence des deux garçons.

"Ecoute moi bien Assikawa, tu as un mois pour arranger cette affaire, ou je t'explose la tronche.
-Méchant, Iwa-chan ! C'est à cause de ce genre de remarque que tu n'as jamais eu de succès !
-Ne t'inquiète pas je ne dis ça qu'à toi. se contenta de répondre l'intéressé, passant exceptionnellement l'éponge sur ce commentaire.
-Mais au pire, c'est pas si mal, on peut laisser passer ça, vu qu'on deviendra les figures officielles de la cause homosexuelle.
-C'est pas toi qui reçoit des lettres de menaces de tes fans hystériques. Et ne devient pas la figure d'une cause dont tu ne fais même pas parti !
-Eh, c'est pas parce-que je ne suis pas attiré par les hommes que je ne défends pas cette cause ! se défendit la le modèle.
-Dans tous les cas, on n'est pas ensemble, je n'ai jamais consenti à ce baiser, donc tu règles cette merde. Point barre."

Et il sortit de la chambre en laissant bien en vue la photo prise lors de leur sortie, faisant clairement comprendre qu'aucune discussion n'était possible, que cela ne servait à rien d'insister. Il redescendit de l'étage, sa colère ayant un peu diminué, sachant que le châtain ferait ce qu'il avait demandé -enfin plutôt ordonné-. Une fois son bureau retrouvé, il finit de décharger ses envies de meurtres en débranchant son combiné fixe qui ne cessait de lui casser les oreilles, ainsi que son portable où le vibreur pourrait presque réussir à faire trembler la maison tant les notifications s'enchainaient sans s'arrêter. Il soupira, lassé d'avance de son travail qu'il savait devenir horrible dans ce genre de moment, redoutant déjà le moment où il devrait se reconnecter aux réseaux et recevoir tout le spam. Il finit néanmoins par s'y mettre, les affaires restant les affaires -ainsi que le salaire qui allait avec-.
Le plus grand, quant à lui, continuait à faire les cent pas dans la chambre, trébuchant parfois sur ses propres vêtements au sol -pour ne pas dire s'éclater totalement par terre en faisant un boucan terrible-, comme depuis le départ de l'autre homme. Il avait beau être un génie du mal, il ne pouvait pas trouver de solution à tout en un claquement de doigt, et réussir à classer une telle affaire en un mois frôlait l'impossible. Du moins, si il essayait de faire ça seul... Un sourire pris doucement place sur son visage, remplaçant la moue qui y était fixée depuis quelques minutes, tandis qu'il fit rapidement son sac d'une main, se changeant de l'autre, et n'oubliant pas de se faire une note mentale lui rappelant de se doucher le soir.

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⏰ Dernière mise à jour : Jan 21, 2018 ⏰

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