Chapitre 5.

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Depuis maintenant trois semaines, Iwaizumi refusait tout contact avec Oikawa, ne répondant ni aux appels ni aux messages laissés sur le répondeur, se plongeant dans son travail pour oublier ce qu'il s'était passé. Le châtain avait tenté de s'expliquer et de s'excuser de nombreuses fois, mais finissait toujours par se faire ignorer du plus petit. Il ne savait plus quoi faire, et était incapable de se déplacer en personne, malgré que l'envie ne le lui manque pas. Il était désespéré, et s'en voulait d'avoir gâché une si bonne journée, alors qu'il voulait juste bien faire. Il ne pensait pas que le brun le prendrait si mal, et s'enfuirait en courant, sans même le frapper -c'est d'ailleurs ce qui permit au châtain de se rendre compte qu'il avait vraiment merdé-. Il avait essayé de lui courir après, mais que ce soit niveau endurance ou vitesse, il se faisait battre à pleine couture, d'autant plus avec son genou. Il ne supportait plus ce silence radio qu'Iwaizumi lui infligeait, et cherchait à tout prix comment régler ce qu'il avait fait. Mais rien ne lui venait en tête, à part de se la vider pour arrêter de se torturer. C'est pour ça, qu'un soir, malgré qu'il ne soit pas alcoolique et qu'il sache que ce n'était pas la solution, il se mit en tête de se bourrer.

Iwaizumi, alors qu'il s'occupait en lisant, se fit interrompre par un bruit de freins de voiture, suivit de sa sonnette. Il se leva en soupirant se demandant qui pourrait bien venir sonner chez lui à une heure si tardive, en se faisait également la note mentale qu'il avait déjà vu cette voiture quelque part. Et quand il ouvrit sa porte, il n'eut pas le temps de dire quoique ce soit qu'un corps semblant inanimé lui tomba dans les bras, sous l'air débarrassé d'une jeune femme. Il reconnu directement la chevelure si singulière du modèle, et alors qu'il levait un regard blasé en entamant une manœuvre pour rendre le truc -comme il l'appelait mentalement- sur lui à la manager, elle se recula, et lui dit de but en blanc :

"Excusez-moi de vous déranger, mais j'ai cru comprendre que vous étiez son ami, et je ne peux pas le garder, j'ai un rendez-vous très important. Et même si il semble à moitié mort, il n'en est rien, il a juste, disons, légèrement abusé sur la boisson ?"

Au fur des mots, le brun avait ouvert et fermé la bouche à de nombreuses reprises, et sembla réfléchir avant de lâcher à son tour :

"Je suis occupé, vous ne pourriez-pas l'emmener chez un autre de ses amis ? Il doit en avoir à la pelle, ça ne devrait pas être compliqué.
- Excusez-moi, mais d'après les dire d'Oikawa, vous vous connaissez depuis un moment n'est-ce pas ?
-Oui, on peut dire ça, rétorqua suspicieusement Iwaizumi ne sachant pas ce que l'autre idiot pourrait dire sur lui.
-Eh bien, je sais pas comment était ce mec avant, mais sachez que depuis que je le connais, c'est à dire à peu près deux ans, c'est un garçon renfermé et solitaire. Désolée, mais vous êtes son seul ami."

Iwaizumi reste abasourdi devant cette remarque, pensant qu'Oikawa l'aurait remplacé, et serait plus populaire que jamais grâce à sa réputation.

"Je me permets aussi de vous remercier, j'ai l'impression qu'il s'ouvre de plus en plus depuis qu'il vous voit de nouveau. Même si dernièrement, il était un peu déprimé... d'ailleurs, s'il vous plait, ne soyez pas trop méchant avec lui. Je ne suis pas spécialement proche de lui, mais je peux dire qu'il vous apprécie beaucoup, et qu'il est très fragile. En tant que manager, je vous dit qu'on ne peut pas prendre le risque de perdre une perle comme lui, mais, surtout, en tant que personne qui s'inquiète, je vous demande de prendre soin de lui."

Akka avait tout déblatérer d'un coup, son regard encré dans les yeux verts d'Iwaizumi, pour lui faire bien comprendre qu'elle était très sérieuse. Elle n'attendait pas de réponse, mais savait que l'homme en face d'elle ne la décevrait pas. Elle les avait vu en ville le mois dernier, et, comme n'importe quel spectateur de cette scène, elle y avait déceler quelque chose d'incassable, quelque chose d'inimitable, comme si les deux seuls se suffisaient à l'autre. Comme si les deux avaient besoin de l'autre. Peut-être se trompait-elle, peut-être pas, elle n'en savait rien. Mais pour rien au monde elle essaierai de casser cela, préférant laisser une chance à cette "relation".

Remember, Cap'tain. [IwaOi]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant