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- Jack... savez-vous où dormir ce soir ?

Ouf ! Je craignais que tu ne me le demandes jamais.

- Non.

Attention les gars ! Ceci n'est pas un simple mot articulé sans émotion. Non, dans cette négation, j'ai intégré du désespoir, de la souffrance et surtout l'essentiel, de la résignation.

- Tu peux dormir sur le canapé si tu le souhaites.

Tu es inconsciente ma belle. Tu ne me connais ni d'Adam, ni d'Ève et tu me proposes de passer la nuit chez toi. Mais... que vois-je sur ce joli minois qui fuit mon regard ?

Elle rougit.

Bon sang ce qu'elle est belle !

- Merci Victoire, c'est gentil de ta part.

Je ne contrôle plus ma diarrhée verbale et je suis trop correcte à mon goût.

Comme je deviens de plus en plus attentionné envers cette femme envoûtante, je m'interroge sur sa vie personnelle.

- Au fait, tu m'as parlé de ton fils. Il ne va pas trouver bizarre qu'un inconnu dorme chez sa maman ?

Son visage s'illumine à la fin de ma question, ce qui m'interloque.

- Ne t'en fais pas pour lui. Il passe les vacances d'été chez ses grands-parents en Bretagne.

Sous-entendu, cette nuit et les prochaines nous appartiennent. Je sens que cette mission terrestre va me plaire plus que prévu.

- Bien. Donc, si tu n'y vois pas d'inconvénient, je vais prendre une douche et m'allonger sur le sofa. Par contre, je...

- Je vais t'apporter des affaires qui appartenaient à Marc.

Une ombre de tristesse éteint les étoiles qui scintillaient dans ses magnifiques billes bleues.Une force invisible me pousse alors à l'envelopper de mes bras. Elle déverse quelques larmes sur mon épaule et reste ainsi blottie contre moi quelques minutes en gardant la bouche close. Cela me donne l'impression d'être une borne de recharge pour âme en détresse. Victoire se branche quelques instants sur mon énergie et une fois rassasiée, elle se déconnectera. Le pire dans tout cela, c'est que j'y prends un étrange plaisir.

-Merci pour ta bienveillance Jack. Tu es un homme bon. Susurre-t-elle.

Ces paroles me pénétrèrent telle une flèche décochée par un as de l'arbalète. Jamais personne n'a tenu tel discours me concernant. En général, j'entendais plutôt : « sale type », « macho »,« égoïste » et j'en passe des meilleures. Or, « homme bon », inconnu au bataillon.

J'esquisse un sourire et me dirige vers la salle d'eau pour à la fois me décrasser, mais également, refroidir mes ardeurs.

Un pass pour le Paradis (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant