— Oh, c'est pas vrai ! Mais qu'est-ce que je fous là ?
Je viens d'atterrir dans une ruelle à l'hygiène douteuse, si je me réfère aux sacs-poubelles éventrés qui gisent sous mes fesses.
Je commence à en avoir ras le bol des gages choisis par ces satanés anges gardiens !
Je m'explique.
Mon âme poireaute depuis une éternité devant la porte céleste et à chaque test d'entrée imposé par ces blondinets ailés, j'échoue.
Résultat, ils m'envoient sur terre le temps d'un été, pour étudier la bonté qui niche au fond de chaque être humain, afin de m'en inspirer.
C'est mon troisième passage sur la planète bleue depuis ma mort par overdose et je dois dire que certaines créatures doivent bien cacher leur sagesse, car je ne la décèle pas chez elles.
Je sais que je suis mal placé pour juger ces Hommes en perditions, mais que voulez-vous, je ne suis qu'un spectre errant sans scrupule.Pourtant, je dois modifier mon attitude, sans quoi je risque de griller en enfer.
— Vous avez besoin d'aide Monsieur ?
Je lève la tête et étudie la créature qui ose me déranger en pleine réflexion.
Tiens, une Donzelle...
Jolie frimousse et blonde de surcroît. J'adore les blondes.
Je glisse mon regard sur ses courbes et ce que je vois ne me déplaît pas.Je dirais même : « bien balancée la minette ! ».
Je me mets debout, ajuste ma chemise noire légèrement entrouverte, époussette mon jean délavé et surplombe de vingt bons centimètres l'appétissante femelle, afin de lui montrer qui est le boss. J'éclaircis ma voix en toussant à trois reprises, passe la main dans ma tignasse ébouriffée et l'honore de mon organe grave.
— Oui ma belle et je suis persuadé que tu vas pouvoir faire quelque chose pour moi.
Zut... elle grimace.
Ma phrase suggestive semble lui faire peur. Je dois vite rattraper le coup avant de me réveiller au beau milieu d'un barbecue géant.
Pour commencer, je lui souris et ensuite, j'adoucis mon élocution verbale.— Pardon Mademoiselle. Je ne suis pas dans mon état normal. Je suis un homme blessé par la vie et ma détresse m'a poussé à arpenter les rues de cette ville durant toute la nuit. À bout de forces, épuisé, mon corps a lâché prise au milieu de ces détritus.
J'ai tout donné lors de cette représentation théâtrale ; les yeux humides, les mains tremblantes, les petits gémissements pour rythmer mes dires et le clou du spectacle, le regard de chien battu capable d'attendrir la veuve et l'orphelin.
Les gouttelettes qui perlent sur les joues de la belle poupée, me confirment que le poisson a mordu à l'hameçon. Elle semble moins méfiante et me gratifie même d'un léger sourire.
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Un pass pour le Paradis (Terminé)
Historia Corta- Oh, c'est pas vrai ! Mais qu'est-ce que je fous là ? Je viens d'atterrir dans une ruelle à l'hygiène douteuse, si je me réfère aux sacs-poubelles éventrés qui gisent sous mes fesses. Je commence à en avoir ras le bol des gages choisis par ces sa...