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Elle me regarde dans les yeux avec une impressionnante détermination. À ce moment là, je ne vois plus la veuve éplorée, mais plutôt une lionne assoiffée de vengeance.
Pourquoi ce revirement de situation ? Je n'y comprends plus rien.

- Du père de mon fils.

Mes sourcils dessinent des accents circonflexes et mon visage s'affaisse de stupéfaction.

Sur ce coup, je veux bien le mode d'emploi de cette femelle, car j'avoue bloquer au niveau "rayon compréhension".

- Mais...

- Je comprends que tu sois choqué, mais tu dois savoir que je remercie ce délinquant chaque matin que Dieu face, pour avoir sauvé la vie de mon fils et la mienne au passage.

Sauvé la vie ? What ? Cette femme est une totale énigme pour moi et je commence sérieusement à douter de son état mental. Toutefois, je ne désespère pas de trouver la clef de ce coffre à secrets.

- Éclaire-moi ma belle, car là, je sèche.

Elle glisse ses mains vers ma cuisse collée à la sienne et la caresse en effectuant de petites arabesques. Progressivement, la température élevée de ses doigts transperce l'épaisseur de mon jean et vient se répandre sur mon épiderme. J'apprécie de plus en plus son contact et je dois redoubler d'effort pour ne pas l'allonger sur le canapé.

- Quand ce tueur a planté son couteau dans l'abdomen de Marc, il se dirigeait vers notre appartement. Il m'avait téléphoné quelques minutes auparavant en m'affirmant qu'il allait nous tuer, mon bâtard, ce sont ses mots, et moi-même. J'étais terrorisée. La seule chose que je réussissais encore à faire, bercer mon fils contre moi comme pour conjurer le sors.

En m'expliquant ce souvenir noir du passé, son corps se balance comme s'il revivait ce moment traumatisant. Sa souffrance me touche profondément. Doucement, j'effleure sa joue du dos de ma main et la câline jusqu'à ce que son corps s'immobilise. Puis, de retour parmi nous, elle pose ses lèvres sur mes doigts passés trop près d'elles. De douces petites flammes me caressent alors les articulations et je m'étonne d'avoir envie que cette charmante torture ne cesse jamais. J'apprécie, de façon platonique, la douceur de sa peau sous mes phalanges, quand subitement elle pose sa bouche sur la mienne.

Dans un premier temps, je n'ose bouger comme un puceau du baiser, puis dans un second, je me ressaisis en me délectant de ses bijoux roses pulpeux. La sensation que cet échange buccal me procure, allume un nouveau mécanisme dans mon corps. Mon cœur s'emballe en cognant contre ma cage thoracique comme s'il voulait en sortir, ma respiration prend le TGV et ma peau s'embrase. J'adore la sensation de ces flammes qui me lèchent de part en part et ne peux contenir de petits gémissements de plaisir.

Victoire, trop longtemps en apnée, décolle ses lèvres des miennes afin d'avaler quelques goulées d'air et moi, pauvre idiot, je ne rêve que d'une chose, goûter de nouveau à son gloss.

Mais, que m'arrive-t-il ?

Un pass pour le Paradis (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant