Chapitre 3

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Deux heures après être sorti de L.E.F.A., elle s'était éclipsé, prétendant avoir des courses à faire. Je m'installai dans un Italie repensai à ce que venait de nous dire Michaël. Joué un couple avec elle...

Après qu'elle soit sortie, Michaël m'avait attrapé par le bras pour me retenir.

- Romain, veille bien sur elle, d'accord ? Depuis le temps, je la considère presque comme ma fille, alors, qu'il ne lui arrive rien, tu m'entends ?

- Oui, monsieur, m'étais-je contenté de répondre.

- Tu savais, qu'elle non plus, n'avait plus de famille, mais depuis ses six ans. La pauvre petite, grandir sans famille... Mais bon, tu connais ça, toi aussi.

-Je savais que l'agent Ringer n'avait plus de famille mais j'ignorais qu'elle l'avait perdue si tôt. Oui, je sais ce que c'est, de grandir dans les foyers mais moi, ma mère est décédée lorsque j'avais dix ans... J'étais un peu plus vieux... Mais elle ne semble pas vouloir parler de sa famille, au lycée, personne n'est au courant. À part peut-être ce Will Solace...

Je pensais ce que j'avais dit. Une fille comme elle ne voudrait surement pas faire pitié à une quelconque personne. Elle a un trop fort caractère. Je continuais de penser à elle lorsque je reçu un appel. Numéro inconnu. J'hésitai à savoir si je devais répondre ou non lorsque mon instinct me dictait que oui, que c'était urgent. Je finis par décrocher.

- Allô ?

- C'est Annaëlle.

À la prononciation de son nom, je me redressais. Sa voix était tellement apeurée, comme celle d'un chiot.

- Hum... J'ai un petit problème à la superette qui fait l'angle avec la rue de L.E.F.A...

- Qu'est-ce qu'il se passe ? T'as plus d'argent pour payer ? Ce n'est pas mon problème !

- Tu ne comprends pas ! Il y a un homme qui me suit !

- Ta mère ne t'a jamais appris à ne pas te promener seule lorsque la nuit tombe ou après ?

Elle ne répondait pas. Pendant ce temps, j'eus le temps d'envisager une infinité de possibilités, qui feraient qu'elle soit blessée, soit physiquement, soit mentalement.

- J'arrive.

Cinq minutes plus tard, j'étais devant la superette. Je n'eus aucun mal à la voir, elle était là, devant la caisse, me regardant avec, au fond de ses yeux, de la peur panique. En arrivant, j'avais vu un homme, la quarantaine, les cheveux grisonnants. Et dans ses yeux, j'avais vu de la sauvagerie à l'état pur.

- Désolée... J'ai beau connaître les techniques d'auto défenses, c'est bizarre, je n'arrive pas à m'en rappeler quand je le vois..., dit-elle avec une voix tremblotante de peur.

- Ce n'est pas grave, de toute façon, tu n'aurais pas pu le vaincre, il semble avoir plus de force que toi, répondis-je en détournant les yeux, ne supportant pas de la voir apeurée comme ça. Depuis que je la connais, je déteste toujours autant qu'on lui fasse du mal. « J'ai une idée pour le faire partir mais tu vas devoir faire comme si c'était normal.

- C'est quoi ton idée ?

- Tu vas l'adorer.

Sans lui demander son avis, je mis mes mains sur ses hanches et nous dirigeais vers la sortie. Je vis du coin de l'œil l'homme s'approcher de nous, avec son regard sauvage. Et toujours sans demander à Annaëlle, je l'embrassais. Au début, ce ne devait être qu'un baiser pour obliger l'homme à partir, mais ne n'avait pas prévu qu'elle embrasserait si bien. Son corps se rapprocha du mien de telle sorte que mon cœur se mit à battre de plus en plus vite, comme lors d'une montée d'adrénaline. M'apercevant que l'homme était parti, je mis fin à ce baiser. Et c'était aussi pour reprendre mon souffle. Annaëlle avait les joues en feu, je ne devais pas être beaucoup mieux qu'elle et avait visiblement du mal à reprendre son souffle, également. Comment une fille comme elle peut-elle me faire ressentir tant de chose juste en m'embrassant ? Elle essaya de me claquer mais j'arrêtai sa main à temps, l'emprisonna dans la mienne, me penchai sur elle et recommença. Cette fois, pas pour faire fuir un autre homme mais simplement pour... moi. C'est dingue comme elle me fait ressentir des choses pas très... gentleman... J'avais envie de plus, alors je l'embrassai plus fortement, et bougeai ma main au creux de son dos, sous ses vêtements. Elle avait la peau douce et chaude. Je ne pus m'empêcher de la ramener encore plus contre moi, à tel point qu'il ne restait plus un millimètre nos séparant. À cet instant, je n'avais plus qu'une envie : aller chez elle puis faire l'amour avec elle. Ses baisés étaient digne d'une princesse. Alors, elle me repoussa, la respiration haletante, les joues couleur de la braise. Ses lèvres tremblées et elle avait les larmes aux yeux. Je ne pus m'empêcher d'être en colère car elle venait de mettre fin à un magnifique moment puis me rappelais que c'était peut-être beaucoup pour elle.

AnnaëlleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant