Chapitre 9

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La nuit passa ainsi assez vite, épuisés comme nous étions. A mon réveil, j'avais oublié que je ne dormais pas seule et donnai un coup de coude dans les côtes de Romain que j'entendis gémir de douleur.

- Bonjour aussi, Mio Amore.

Je poussais un soupir et enlevais ses mains de ma taille pour pouvoir me lever, ce que je fis aussitôt après. Je le sentais m'observer mais je décidai de l'ignorer, profitant une dernière fois de cette douce liberté avant de revêtir mon masque d'espion.

Je me dirigeai vers la salle de bain, prenant mes vêtements au passage et me dévêtis puis m'installai sous la douche, fermant les yeux et laissant l'eau tiède finir de me réveiller.

J'entendis quelqu'un toquer à la porte et rouvris les yeux, maudissant intérieurement cette personne. Je sortis enfin de sous la douche, m'habillais et ouvris la porte à la volée, peu aimable. Je me retrouvai devant un Romain tout sourire qui ne pu s'empêcher de faire encore une de ses remarques débiles.

- Et bah quand même ! Ca fait trente minutes que j'attends !

- T'aurais attendu plus longtemps que ça ne m'aurait pas déranger, idiot.

Mon ton était aussi froid qu'à mon habitude, n'exprimant que ma lassitude. Je sorti de la chambre, décidée à me changer les idées en ma baladant.

Lui

***

Depuis le trajet en voiture, je l'a trouvais étrange, comme si elle essayait de refouler quelque chose, en vain. Je n'avais cessé de l'observer, essayant de trouver ce qui clochait mais n'avais rien trouvé, cette fille continuait d'être un mystère pour moi. Hier soir, alors que nous étions allongés, j'avais fais le test de la prendre dans mes bras, pensant qu'elle allait me repousser mais elle n'avait rien fait, comme si elle n'y prêtait pas attention.

Il faut que je sache ce qu'il se passe, elle ne va pas bien.

Lorsqu'Annaëlle me laissa enfin la salle de bain, je pris une longue douche, repensant à cette fille qui obnubilait mes pensées depuis que je l'avais vu, entrant en retard en cours, se fichant de ce que le prof lui disait.

On était mardi matin, le lendemain de la rentrée, lorsque la porte s'ouvrit à la volée sur une jolie fille assez grande, élancée, une peau cuivrée, des cheveux ondulés, un mélange de blond et de roux les coloraient et des yeux magnifique. Je n'en avais jamais vu de tels, des yeux ambrés.

Malgré ses trente minutes de retard, elle avança comme si de rien n'était, n'affichant rien sur son visage, sûre d'elle, et s'installa au fond de la classe, comme si c'était naturel l'heure à laquelle elle venait d'arriver. Notre professeur d'histoire, M. McFrey la regarda passer, la bouche ouverte. Elle le snoba et commença à sortir ses affaires, alors que personne n'osait prononcer un mot. Qui était donc cette inconnue, au regard si déstabilisant ?

Après plusieurs secondes où rien ne se passa, M. McFrey lui demanda d'une voix on se mêlées surprise et colère :

- Qui êtes-vous, mademoiselle ?

L'inconnue releva la tête de son téléphone qu'elle avait sorti sitôt après s'être installée et pointa du doigt l'écran d'ordinateur du prof, où il avait d'afficher la liste des élèves. A priori, elle n'était pas très bavarde.

M. McFrey se racla la gorge, visiblement irrité par le comportement de la nouvelle et dit d'une voix assez forte, où perçait son agacement.

AnnaëlleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant