Et si la prophétie était fausse et autres récits

Ouroboros

Public mature. Drame. Visions. Torture. Non slash. Amitié. Famille. AU. 2840 mots.

Notes: Beaucoup de références à la mythologie nordique et aux vieux comics car il y a un personnage existant uniquement dans les comics, j'espère que cela ne gênera pas les néophytes. Il n'y a pas une once de thorki, j'aime toujours ce couple, pour celles et ceux se le demandant. Cependant je préfère aller de manière progressive, il me reste trois nouvelles à terminer pour ce recueil, dedans se trouve la nouvelle phare présente dans le titre étant très drama, une nouvelle un peu plus légère avec du thorki l'étant tout autant et la troisième c'est du thorki aussi brûlant que Muspelsheim. Donc je me dois de bien équilibrer tout ça. Et ne vous inquiétez pas l'achèvement et la publication des nouvelles que j'ai cité ne signifie en rien la fin de ce recueil. Juste la fin de la première phase, la deuxième étant de tirer un bilan, lire les idées de nouvelles que j'ai marqué.

Voilà, cela devrait vous éclairer, au passage Ouroboros a été en partie écrit avec Amon Amarth dans mes oreilles, encore une anecdote inutile. ^^ Bonne lecture !

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Acculé, même en étant meilleur stratège, un sorcier hors pair, il fut attrapé. Discuter, négocier avec ces dieux, ces guerriers, flatter leur égos, promettre monts et merveilles, ce n'était plus possible. Une main calleuse avec force le saisit, il la mordit de toutes ses forces, il ne provoqua qu'un rire moqueur. Ce n'était pas pour si peu que Tyr perdrait l'usage de sa main.

Il fut dépouillé de ses vêtements, injurié, roué de coups et l'ultime humiliation fut lorsqu'il sentit Gleipnir : le ruban indestructible, son idée, obstruer sa bouche. Tiré par les cheveux il fut jeté sur un rocher froid. Il se débattit, grognait, griffait, en vain. Ses yeux s'emplirent d'horreur lorsque deux bêtes sauvages entrèrent. Ses yeux gonflés en deux hématomes douloureux distinguaient à peine les deux formes s'entredéchirant, la peur d'être dévoré vivant, le contact désagréable de la pierre agitaient son corps nu en spasmes fiévreux. Inutilement, il retenait ses larmes, ses forces l'abandonnaient pas sa fierté, ses mains sur sa peau le brutalisant l'intimant à l'immobilité comme s'il était un vulgaire roturier étaient insoutenables. Il n'était pas une possession, pas du bétail qu'on effraie puis marque au fer rouge, il est Loki le trickster ! Pourtant une voix mentale le corrigea: « Il était Loki », le père de tout tolérait non avait décrété ses traitements. Cette déduction faite, il ne put pas même en prendre l'ampleur, sa tête se remplissait de douleurs sourdes, des rires et des hurlements des loups –visiblement- se battant pour leur survie. L'odeur du sang, des tripes versées sur le sol, les émanations ne tardèrent pas à arriver à ses narines, sa vision décrocha les silhouettes s'abaissant pour recueillir les boyaux.

Il comprit : un rituel. Une ancienne magie provenant des runes, le doute n'était plus possible : Odin l'avait condamné à être attaché pour une éternité. Il eut un haut de cœur, lorsque dans un bruit immonde, ils firent de la chair des lanières improvisées, il recula lorsque celles-ci se posèrent sur son épiderme ce qui lui valut une remarque moqueuse.

Si on ne l'avait pas forcé au silence, il aurait imploré qu'importe son orgueil. Car il savait que le supplice durerait jusqu'au Ragnarok. « Inspirer pitié, attendrir, être l'agneau sacrificiel de trop » songea-t-il en levant les yeux, il détailla chaque visage tous radieux, se réjouissant de sa mauvaise fortune, il chercha du regard le seul ayant tenu à lui.

Absent, désespéramment absent.

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Il cessa de considérer les visions nocturnes comme de mauvais rêves lorsque la magie ne l'empêchait pas d'y mettre fin. Étaient-ce des présages funestes ? Il essayait concoctions de tous types, breuvages des plus fades aux plus infects, somnifères et tueurs d'esprit. Rien n'y fit. Alors il prit la décision d'écourter ses nuits. Dormir le jour ou séjourner au Alfaheim aurait pu être une solution si bien évidemment les visions étaient soumises à un horaire précis. Il commença à compiler ses visions, lorsque éreinté il ne pouvait se reposer, luttant contre les sensations cauchemardesques il n'avait rien de mieux à accomplir. Loki releva rapidement les contradictions entre ceux-ci, pas une incohérence propre aux rêves plutôt une divergence infime influant tout l'univers voire le multivers. Dans une vision, il était un vieil homme aigri par les années et dans une autre les pommes d'or étaient les possessions personnelles des ases le faisant en bénéficier.