Chapitre V

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J'ouvre les yeux sur le plafond de ma chambre, je suis encore fatigué, je veux dormir, sauf que maintenant que je suis réveillée, autant bosser un peu. Je me redresse sur mon lit, je me suis endormie toute habillée, maintenant ma robe est froissée, je suis trop forte.
Je pose mes pieds sur le parquet froid alors que nous sommes en été, et je me dirige vers mon bureau. J'ai reçu des plaintes, une demande de baisser les impôts, et quelques projets de missions. Normalement les missions seraient ce que je regarderais en premier, sauf que maintenant il faut que je me concentre sur ma ville, sinon ce que j'ai réussi à construire s'écroulera. Je récupère la demande pour les impôts et je sors mon tabouret pour m'assoir dessus. J'écarte les autres courriers que j'ai reçu, et je sors un encrier et un carnet de note. Celui des impôts...
Selon les dernières notes que j'ai prise, ça fait déjà 3 fois que cette personne me demande de baisser les impôts, je dois aller la voir, elle doit avoir des problèmes financier.
Ensuite, j'ai aussi reçu un revenu des marchés de la ville, 473 387 210 009 DG, en sachant qu'il y a 78 marchés dans la ville, et qu'il y a minimum 102 stands dans chaque marché, et quelques boutiques souvenirs, ce n'est pas beaucoup. Il va falloir que je questionne quelques vendeurs sur leurs nombres de produits vendues.
La suite on verra après une douche, je me sens sale, après ne pas avoir pu me laver véritablement depuis une semaine. Je me lève et j'ouvre le placard pour prendre une tenue propre, pas envie de me casser la tête, une chemise noir cintrée à la taille er qui s'arrête aux niveaux des genoux, ce sera très bien et ça convient à la saison.
Je sors de ma chambre et je vais dans la salle de bain. J'enlève ma robe et je me regarde dans le miroir. Mes cheveux roux frisent un peu de tout les côtés de ma tête, mes fines lèvres rose pâle peuvent être confondu à celle d'une morte, mes yeux argentés collent parfaitement avec mon teint si blanc.
C'est fou quand même, j'ai l'impression d'être toujours malade alors que c'est mon teint naturelle...
Mon petit nez que maman qualifie de tout mignon, et mon petit visage qui s'emboîtent bien avec mon corps si fin et si petits...
Quand je baisse les yeux vers mon ventre, je pose une main sur ma cicatrice en forme de H qui fait toute la taille de mon estomac. Un souvenir de l'orphelinat où j'étais, les garçons ont voulu tester le fer rouge sur moi, ils n'avaient pas prévu ça, mais le fait est que maintenant c'est énorme et bien voyant.
J'ouvre le robinet d'eau tiède et je me met dessous, j'en rêvais depuis si longtemps, mes cheveux se plaquent contre mon corps tandis que je me lave. Ce que je préfère dans cette douche, c'est le parfum que ma mère met dans chaque citerne d'eau. Aujourd'hui pour l'eau tiède c'est citron et amandes, mes préférés. Je t'aime maman.
Je me sèche rapidement et je met un soutien gorge pour enfiler ma chemise noir qui glisse presque sur moi tellement je suis maigre. Je sèche vite fait mes cheveux et je sors de la salle de bain avec ma robe sale sous le bras. Je traverse le couloir et je descend l'escalier qui mène à l'auberge. Ma mère est au comptoir, en me voyant, elle vient vers moi en se nettoyant les mains sur son tablier usé.
⁃ Je dois l'amener au lavoir?
⁃ Oui, s'il te plait...
⁃ Et tes affaires de voyages?
⁃ Je vais te les chercher, il n'y a pas beaucoup de monde, pourquoi?
⁃ Tu as dormi 4 heure, il est normal qu'il n'y est plus beaucoup de monde à 22 h, non?
⁃ Pas faux...
Kyoro me fonce dessus et je le stoppe en l'attrapant par la taille et en lui mettant la tête en bas.
⁃ Laisse tomber petit frère, tu es né 100 ans trop tôt pour espérer pouvoir m'attraper.
⁃ Mais c'est pas juste, un jour je t'aurais!!!
⁃ C'est ça, c'est ça, tu veux ton histoire où? Dans ton lit ou près de la cheminée?
⁃ ... Cheminée...
Je lui souris et le repose par terre, il court pour aller me prendre une chaise et va s'assoir sur le tapis. Pendant ce temps, je regarde autour de moi, l'auberge est pleine de gens nouveaux, mais ils ne sont que 10. On a déjà vu mieux... Je soupire et me dirige vers la cheminée.
La porte d'entrée s'ouvre rapidement et je me tourne pour savoir qui vient d'entrer et pour le saluer. C'est un garde, et un haut gradé si j'en crois l'étiquette qu'aborde son col.
Que fait il ici? Qui c'est? Il ne semble pas être venu pour boire?
⁃ Bienvenu, que puis-je pour vous? je lui demande en lui souriant.
⁃ Êtes vous Toah Garré?
⁃ Euh, oui, enfin on va dire que ça dépend pourquoi...
⁃ J'aimerais vous parlez en privé...
⁃ Revenez plus tard, dis-je en me tournant vers mon petit frère qui vient de s'accrocher à moi.
⁃ Plus tard, il sera trop tard...
⁃ Quelqu'un a volé une pomme dans un cageot? C'est pas moi!
⁃ C'est pour une mission...
⁃ ... Je refuse, j'ai décidé de me consacrer à ma ville...
⁃ Si vous n'acceptez pas la mission, il se peut qu'il n'y est plus de ville dans très peu de temps...
Je me tourne vers lui, il plaisante, c'est pas possible.
⁃ C'est une menace?
⁃ Elle ne vient pas de nous... Mais de quelqu'un d'autre.
Je regarde mon petit frère, il me demande ce qu'il se passe en me regardant. Je m'accroupi pour me mettre à sa taille.
⁃ Je te raconterais l'histoire demain soir, d'accord?
⁃ Il veut quoi le monsieur?
⁃ Rien qui ne te concerne Kyoro. Va te coucher, je viendrais te dire bonne nuit.
⁃ ... D'accord...
⁃ Merci mon chou. Maman! J'ai un client, tu veux bien coucher Kyoro?
⁃ Demande à ton père ma puce.
⁃ Papa! T'as entendu?!
⁃ J'arrive.
Mon pere descend les escaliers 4 par 4, et prend mon petit frère dans ses bras pour remonter. Je me dirige moi aussi vers l'escalier, et d'un signe de la main, je dis au garde de monter avant moi.
⁃ Une collation, ou ce n'est pas la peine?
⁃ Du vin... Pas trop fort.
⁃ Maman, tu amèneras du vin doux dans ma chambre s'il te plait?
⁃ Oui.
Je monte les marches à la suite du garde et je lui dis où se trouve la chambre, quand il ouvre la porte, je vois à son regard qu'il est étonné. Je ne vois pas pourquoi, elle a quoi ma chambre, elle est des plus banale, non?
⁃ Vous n'avez pas de cabinet pour recevoir?
⁃ Vous croyez que je suis blindée? Asseyez vous sur le tabouret, pour que je vous écoute...
Je ferme la porte derrière moi et le voilà qu'il est déjà assis droit comme un i sur le tabouret. Ça m'amuse, mais je ne veux pas le déconcentrer, alors je m'assois par terre et je le regarde, les coudes sur les genoux.
⁃ Vous n'avez même pas le budget pour deux chaise? Avec toutes vos missions?
⁃ L'argent n'est pas pour moi...
⁃ Ah oui? Mais pour qui est-il alors?
⁃ Je suis le chef de cette ville, je donne la plus grande partie de mon argent aux gens qui en ont besoin dans la cité, et je trouve ça normal... Le reste va à ma famille quand ils en ont besoin, sinon je le garde pour m'acheter des objets utiles pour mes missions...
⁃ ... Vous ferrez une reine magnifique...
⁃ C'est un compliment? Je ne l'apprécie pas.
⁃ Pensez ce que vous voulez, mon camarade ne devrait plus tarder, et il se peut qu'il passe par la fenêtre.
⁃ S'il la casse, il la repaye et je compte les intérêts dans la note. Il fait plus chaud dehors que dedans.
⁃ C'est pour cela que je vous conseillerais de l'ouvrir... Ce que je vois il le voit, donc il attendra que la fenêtre sois ouverte.
⁃ De la magie? Intéressant, j'ai toujours voulu en voir. Mais votre camarade peut se gratter, je ne lui ouvrirais pas car il ne va pas tarder à passer par la porte.
⁃ Il ne va pas passer par la porte... Mais par la fenêtre...
⁃ Voyez vous ce qu'il voit?
⁃ Non, il n'y a que lui qui voit ce que je vois....
⁃ Donc votre magie à un point faible. Attendons... Dis-je en me relevant et en me posant à côté de la porte.
Même pas 30 secondes après, quelqu'un toque à ma porte. Je regarde le garde d'un air triomphant. Il m'ignore totalement,,il doit être vexé.
⁃ Oui? je demande.
⁃ Toah, c'est Dylan, un homme tournait dehors, il est avec moi, j'en fais quoi?
⁃ Tu me le passes, j'ajoute en ouvrant la porte.
Dylan, qui ne doit pas être loin des 2 mètres tient dans sa main Phil, le garde du pont.
⁃ Pose le Dylan, on dirait qu'il va avoir une attaque cardiaque.
⁃ Tiens.
Il me le tend, et je pousse gentiment Phil dans ma chambre en lui désignant le lit pour s'asseoir.
⁃ Merci Dylan.
⁃ J'avais reçu ta demande, c'est une proposition de mission?
⁃ Ben écoute, il semblerait.
⁃ Tu n'avais pas dis que tu te consacrerais à la ville?
⁃ Si, mais l'un d'eux m'a dit que la ville risque de disparaître, je vais donc les écouter, et si je trouve mieux à faire pour aider ma ville, je les envoie balader.
⁃ Bon, bonne nuit, Toah.
⁃ Bonne nuit, Clément.
Mais je sens que ma nuit va être longue avec les deux hommes dans ma chambre. Alors que je vais fermer la porte je vois ma mère qui monte les marches, j'attend donc qu'elle soit la pour qu'elle puisse donner le verre de vin, un peu d'eau, des verres vides et quelques biscuits à l'amende. Je prend le plateau qu'elle me tend et je la remercie avant de rentrer dans ma chambre. Les gardes se sont tout les deux assis sur le lit, ils sont en train de lire un parchemin et de discuter à voix basses, je pourrais lire dans leurs pensés, sauf que ce ne serait pas drôle.
Je pose donc le plateau sur mon bureau et donne son verre de vin au garde.
⁃ Tu veux de l'eau Phil?
⁃ S'il te plait... Traumatisant ton ami...
⁃ Vous vous connaissez?
⁃ Je me suis rendue à la capitale aujourd'hui même, c'est lui qui m'a fais traversé...
⁃ ... Je vois...
⁃ Donc, pour en revenir à mon ami, ils sont tous comme ça, mais ils sont incapable de violence, à part si on s'en prend à leurs amis ou leurs famille.
⁃ Je ferais attention. dit il en prenant un gâteau.
⁃ Je suppose que nous sommes au complet maintenant?
⁃ Oui. acquiesce le garde.
⁃ Alors, qu'elle est cette mission que tu m'offres, Phil?
⁃ Elle ne vient pas de nous, mais du lieutenant-colonel.
⁃ De lui en personne? Quel honneur! Et il me veut quoi?
⁃ Il voudrait que tu...
⁃ Il veut que vous veniez étudier pour faire partie de l'armée.
J'en oublie d'avaler l'eau comme il faut et je m'étouffe, Phil se lève et me tape gentiment le dos.
⁃ Il compte tester vos capacités pendant le recrutement de nouveaux demain. continu le garde sans me laisser de répit.
⁃ Oh, oh, oh, temps mort! Vous voulez que je fasse votre entraînement barbant pendant 3 ans de ma vie? J'ai 17 ans, je suis trop vieille!
⁃ Vous rentrerez juste directement en troisième année.
⁃ Troisième année, mais il veut ma mort, le vieux! Je le respecte mais faut pas pousser, non plus!
⁃ Il fais ça pour vous...
⁃ Pardon? je m'étrangle.
⁃ Il me semble vous avoir dis que la ville risque de disparaître, nous avons reçu une menace de guerre d'un de nos pays ennemis.
⁃ Si vous voulez faire du recrutement, vous êtes à la mauvaise adresse.
⁃ Toah, tu ne sais pas la récompense de la mission...
⁃ N'importe quoi ne me feras pas bouger pendant un an de chez moi!
⁃ C'est un renard bleu... continu Phil.
J'en reste sans voix, ils ont un renard bleu, mais si j'accepte ce sera une requête égoïste de ma part. Pour me convaincre, il sort une photo de son uniforme et me la tend, je la prend d'une main tremblante, et ce que j'y vois me fais perdre la force de mes jambes.
⁃ Pip, comment as-tu pu?
⁃ Oh, vous le connaissez?
⁃ C'est mon renard bleu, je l'ai trouvé en mission à la frontière Sud-est, je ne pouvais pas le prendre, je l'y ai laissé et je comptais le récupérer au retour, mais il avait disparu... C'était vous?
⁃ C'est possible...
⁃ Je vous déteste...
⁃ Alors? Pour la mission? Demande le garde en ignorant ma phrase.
⁃ ... Je le ferais pour protéger Pip et la ville, mais j'y mettrais mes conditions, qu'importe ce que le vieux en pense...
⁃ Bien, vous viendrez donc demain pour passer l'examen qui vous permettra l'accès à la troisième année dans notre académie.
⁃ Très bien, très bien, j'y serais... Si vous avez terminé pouvez vous vous en allez?
⁃ Bien sûr Toah, n'oublie pas de prendre soin de toi... me dit Phil l'air inquiet.
Trop mignon.
⁃ Oui, oui, maintenant dehors. S'il vous plaît.
Le garde pose son verre de vin sur le plateau et se dirige vers la porte suivi de Phil. Quand ils sont tout les deux sortis, je recommence à respirer en m'ecroulant sur mes genoux.
Stressant le mec, avec sa tête impassible on dirait qu'il a commis des meurtres toutes sa vie.
On toque à la porte. Marre, je repond dans un grognement, et c'est justement la tête du garde que je vois. Il me regarde intensément, mais plutôt mourrir que de perdre dans un combat de regard, alors je le fixe moi aussi.
⁃ ...Très bon ce vin...
⁃ ... Hein?
⁃ Je pense devenir un habitué si le vin doux est toujours aussi bon ici...
⁃ C'est nous qui le faisons, il est toujours comme ça...
⁃ Considérez moi comme un habitué alors maintenant, au revoir...
Il ferme la porte sur ses paroles, tandis que moi je bloque comme une ahurie par terre. Il est pas net ce mec... Bon au moins ça fera des renseignements en plus sur l'armée... Pourquoi je me dis ça moi? Suis je aussi bizarre que lui?

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