Je regardai le film avec enthousiasme. Ce n'est pas pour rien qu'il est dans mon top 3 cinématographique, juste derrière Sherlock Holmes et Le Seigneur des Anneaux. Nous étions, Matthieu et moi, restés exactement dans la même position qu'au début du film. J'étais adossé contre le mur et des coussins, et Matthieu était avachi la tête posée sur mon ventre. A une scène plutôt calme, à peu près trois quarts d'heure après le début, je murmurai à l'intention de mon meilleur ami:
-Eh, Matt, c'est ta scène préférée juste après!
Seul le silence me répondit. Non ce n'était quand même pas possible!! Il ne s'était quand même pas...
Pour en avoir le coeur net, je me penchai le plus possible afin d'apercevoir le visage du grand brun. Effectivement, sa respiration était régulière, son visage détendu et ses yeux fermés. Il s'était endormi, non seulement en plein milieu d'un de ses films préférés mais de surcroît allongé sur moi! Je me dis à moi même:-Bah, laisses le dormir, tu le réveilleras à la fin du film.
Je repris ma position initiale et repris le visionnage de cette oeuvre monumentale.
Lorsque le générique de fin s'afficha à l'écran, je ne sus plus quoi faire. Devais je réveiller Matthieu ou bien le laisser dormir? Aarg...foutu dilemne...
-Eh, Matt!
Je lui secouai légèrement le bras. No réaction. J'entrepris alors d'éteindre la télé en attrapant la télécommande à mes côtés. Une fois cette tâche effectuée, je tentai de me sortir de là sans réveiller mon ami afin de gagner le matelas posé au sol qui devait normalement m'accueillir pendant la nuit. Peine perdue, dès que je faisais un léger mouvement, Matthieu grognait dans son sommeil. Ne sachant quoi faire, je restai planté là, comme un idiot en tentant de réfléchir à une solution.
Évidemment quand on se focalise sur quelque chose, notre cerveau dérive. J'en vins à me demander si j'étais confortable, si Matthieu savait dans ses rêves qu'il s'était endormi sur ma personne, et d'autres choses inutiles de ce genre là...
Soudain je sursautai lourdement en ressentant une vive douleur à la nuque. Ce que je craignais était arrivé: je m'étais également endormi. Je jetai un coup d'oeil désespéré au réveil à mes côtés, qui indiquait dix heures du matin. Et merde! Jennifer devait arriver dans cinq minutes, Matthieu et moi étions encore habillés de la veille, et pour compliquer la chose mon ami dormait toujours!
Cette fois ci, je fus sans pitié. Je secouai Matthieu jusqu'à ce qu'il soit définitivement réveillé, j'attrapai une serviette et je me ruai dans la salle de bain. Je me déshabillai, monta dans la douche et fit tourner le robinet. L'eau chaude qui coulait contre mon corps me fit du bien, détendant légèrement ma nuque endolorie de la postion inconfortable que j'avais dû emprunter cette nuit. Une fois totalement réveillé et savonné, je me rinçai une dernière fois et stoppai le robinet.
Soudain, je me rendis compte que je n'avais pas pris de vêtements de rechange. J'enroulai ma serviette autour de ma taille, attrapai mes vêtements sales et sortit de la salle de bain, pour faire un face à face avec Matthieu qui attendait vraisemblablement son tour. Son regard se fixa sur moi, il éclata de rire et me dit:
-Deuxième et troisième tiroirs à gauche. Boulet va!
Il s'engouffra dans la salle de bain sans un mot de plus. Le malaise se faisait étrangement ressentir. Je fonçai dans sa chambre et ouvrit les tiroirs indiqués. J'attrapai un tee shirt et un short lui appartenant, je les laverai avant de les lui rendre. Je remis malgré tout mon caleçon (il y a des limites à l'amitié et aux prêts) et finis de m'habiller.
Matthieu sortit de la douche au même moment. Il était habillé lui aussi d'un tee shirt et d'un short. Je ris.
-Depuis quand fais tu du placement de produits pour Adidas?
-Et toi pour Puma? Traître à ton frère va!
-C'est nouveau ça. Je suis ton frère maintenant?!
VOUS LISEZ
Le Sceau de l'amitié [Cover By blvckxdove]
General FictionDans la vie, rien n'est acquit. Mickael jeune homme de 17 ans, aurait dû s'en douter le jour où Loane débarqua dans sa vie, et chamboula jusqu'à la perception même qu'il avait de ses meilleurs amis. Quoi qu'il en soit, sa venue ne peut être que béné...