Chapitre 3

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PDV Harold

Un mois passa, pendant lequel je me creusais la tête pour essayer de trouver une alternative à cette armée. Je pourrais demander de l'aide à mon père et à Mala, mais celle-ci refuserait de faire combattre des dragons, et je ne voulais pas mettre Beurk en danger. Je ne demanderais de l'aide à mon père qu'en dernier recours.

Pendant ce mois, j'avais pu observer ce qu'il s'était passé à la Rive en notre absence. Malgré la surveillance des Parenvrilles, les jumeaux avaient réussis à faire exploser une forêt, soi-disant « sans le faire exprès », Rustik n'avait pas réussi à séduire Kognedur, car celle-ci se montrait totalement indifférente à ses avances pas très sincères. Des bébés dragons de toutes les espèces étaient nés sur l'île, et Varek s'était fait un plaisir de tous les répertorier, grand bien lui fasse. Dagur avait dressé de nouveaux Terreurs Terribles comme Aéropostaux. Ingrid avait découvert une île remplie uniquement par des Murmures Mortels, véritable gruyère.

En ce moment, je volais sur le dos de Krokmou, au-dessus de la forêt, et les Furies Nocturnes étaient rangées en formation en V derrière nous. Tous les adultes participaient, les jeunes, les nouveau-nés et les deux derniers œufs non éclos étant sous la bonne garde d'Elia, d'Ingrid et de Sonovent. Sheireen suivait l'entrainement avec nous, car elle avait beau avoir une dragonnière, elle n'était pas formée pour se défendre ou attaquer.

J'enseignais depuis un mois les ordres fondamentaux aux Furies sauvages plus si sauvages que ça.

- Dispersion ! criais-je.

Elles se placèrent aussitôt à des endroits aléatoires, s'éloignant le plus possible les unes des autres.

- Tirs plasmas !

Chacune tira sur les cibles que l'on avait placées au sommet des arbres.

- Tir groupé !

Dans ce moment-là, c'était à Krokmou d'indiquer la cible la plus appropriée. Pour un bateau, ce serait la coque. Il communiqua la cible choisis d'un grognement. Tous tirèrent en même temps, faisant exploser le sommet de l'arbre.

- Tirs chargés !

Les Furies commencèrent à charger un tir plasma plus puissant avant de le tirer d'un même mouvement sur d'autres cibles. Heureusement que celles-ci étaient en fer de Gronk, car sinon, nous devrions les changer tous les jours.

Le but final de l'entrainement était que les dragons, toutes espèces confondues présentes sur l'île, sachent attaquer aux endroits stratégiques, en groupe comme en solo. Nous leur apprenions à esquiver des boulets, des flèches et même des haches et des épées, à viser le plus précisément possible, et à être le plus rapide et foudroyant.

Le ventre d'Astrid s'arrondit, et je refusais qu'elle continue à dresser des Vipères, malgré ses protestations. Ingrid la remplaça dans cette tâche. Je passais voir ma petite amie tandis qu'elle s'était enfermée dans sa hutte. Je toquais contre la porte, et elle ne répondit pas, trop occupée à maugréer sur son « triste » sort. J'entrais, même si elle ne m'en avait pas donné l'autorisation.

- Astrid... soupirais-je en la voyant allongée sur son lit, me tournant le dos.

- Harold ?

- Je comprends que tu ne sois pas contente que je t'interdise de dresser des dragons, mais comprends moi aussi ! Je ne veux pas que tu prennes de risques. Si tu faisais une fausse couche par excès de travail je...

- Tu me quitterais c'est ça ! me coupa-t-elle d'un ton sec, me laissant choqué qu'elle puisse penser ça de moi.

- Astrid ! Comment oses-tu avoir de telles pensées !

La Grande Fury de la NuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant