stupid test - nick robinson

vingt neuf

❦ pdv anja

— Parce que c'est pas suffisant.

— Comment ça c'est pas suffisant ?

— Je sais pas, ça veut absolument rien dire, c'est sûrement pas parce qu'il se passe un truc quand nos regards se croisent qu'on va terminer notre vie ensemble.

— Qui a parlé de terminer nos vies ensemble ? Tu vois tu t'embrouilles toute seule et tu supposes des choses que j'ai jamais dites, ça prouve que tu cogites.

Je souffle bruyamment histoire de lui montrer que c'est clairement en train de me faire chier. Je m'énerve encore plus quand je le vois faire son habituel petit sourire qui me donne qu'une seule envie à chaque fois qu'il le fait : lui foutre mon poing dans la gueule.

— Je te jure que si on était pas coincé ici je me serai déjà barrée depuis bien longtemps.

— Et pourquoi ça, tu vas fuir ? Comme Amber le dit si bien ?

— Nick je vais vraiment m'énerver, arrête de parler.

— Bien sûr que non je vais pas arrêter de parler, pourquoi c'est si dur pour toi de parler de ce que tu ressens, ou de ce que tu penses tout simplement ?

— Mais de quoi tu parles...

— Pourquoi tu veux toujours faire croire que t'en as rien à faire de tout ?

— Peut-être parce que c'est le cas.

Ou peut-être pas. Peut-être qu'il a raison et que c'est tellement dur pour moi de partager mes pensées et mes sentiments que je finis par faire croire aux gens que j'en ai pas. Alors que là en l'occurrence, c'est tout le contraire.

— Ah ouais, c'est le cas ? T'en es certaine ?

— Ça se pourrait bien.

— Putain Anja, t'es insupportable. Fais des phrases claires et nettes bordel.

Je fronce les sourcils et j'ai comme un déclic, qui dure seulement quelques secondes, mais j'en profite rapidement avant de changer d'avis et continuer à tourner en rond pendant des heures et des heures.

— Il se peut que je veux pas te dire que tu me plais vraiment bien parce que j'ai peur que ce soit pas réciproque.

— Tu viens de me le dire tu sais.

— Ouais... et hm je voudrais bien que tu me répondes, dis-je beaucoup plus doucement que je ne le voulais.

Il me regarde, je le regarde et il ne répond absolument pas. Il ne laisse même pas apparaître une quelconque émotion sur son visage.

— Bon tu sais quoi ? je reprends en furie. Oublie ce que je viens te dire et surtout va bien te faire foutre.

Je soutiens son regard une misérable seconde après mes paroles puis me retourne pour m'en aller mais je l'entends ricaner derrière moi.

— Tu me plais aussi si tu veux savoir, finit-il par avouer.

— D'accord, dis-je sans me retourner.

Il ricane une seconde fois, et je ne peux pas m'empêcher de lever les yeux au ciel.

— D'accord ? C'est tout ce que tu trouves à dire ?