stupid test - nick robinson

cinq

❦ pdv anja

— Putain Nick, c'est fermé à clef.

Il me lance un bref regard avant de s'avancer vers la porte pour tenter de l'ouvrir à son tour. Quand il s'aperçoit qu'on peut effectivement pas y accéder, il soupire et passe sa main sur son front puis dans ses cheveux.

— Merde, dit-il, hm écoute, on reviendra demain soir mais avant on devra prendre la clef.

— La prendre où exactement ? Je veux dire, le proviseur ne la garde pas toujours sur lui ?

— Probablement, mais il y a toutes les clefs en double dans la loge, on aura juste à la prendre là-bas ça va ? Pas trop dur jusque là ?

Je roule des yeux puis commence à me diriger vers la sortie, si on est coincé à cause de la porte, je veux pas rester une minute de plus ici. Nick me suit et arrive peu de temps après à ma hauteur. On aurait dû s'en douter quand même, c'est dingue comme on a rien préparé, déjà que c'est assez risqué de le faire une fois alors de revenir une deuxième fois, n'en parlons pas.

— J'aurais jamais dû accepter tes plans foireux.

— Mais pourtant tu l'as fait, et t'es pas près de t'en débarrasser tant qu'on aura pas ces sujets.

— T'es au courant que je peux encore t'envoyer te faire foutre et te laisser te mettre dans la merde tout seul j'espère ?

— Oui, il ricane, mais tu le feras pas, parce que t'en as autant besoin que moi.

J'acquiesce d'un lent mouvement de tête, même si je n'en ai pas envie. C'est aussi parce que maintenant que j'ai cette idée dans la tête par sa faute, elle me paraît merveilleuse. Dangereuse certes, mais si on réussit on est certain de réussir l'examen, sans avoir rien foutu cette année, c'est incroyable et on doit vraiment tester, ça passe ou ça casse, mais pour l'instant on est plutôt dans le côté qui casse.

Après avoir répété les mouvements de tout à l'heure pour rentrer dans le lycée, mais cette fois pour en sortir, on continue notre route qui allait bientôt se séparer mais je m'arrête brusquement. Putain de merde.

— Qu'est-ce que tu fais ? dit Nick en se tournant vers moi les sourcils froncés.

— J'ai un problème, il me fixe m'incitant à continuer. J'ai en quelque sorte prévenu ma mère que je dormais chez Ariana pour pouvoir sortir, qui est soit dit en passant chez son père, à l'autre bout de la ville.

Maintenant que je l'ai dit, ça m'a l'air plutôt débile de ne pas y avoir pensé plus tôt mais ce genre de chose me ressemble pas mal. J'aurais dû préparer mon plan d'évasion avant.

— Donc tu peux pas rentrer chez toi ? me dit-il simplement.

— Perspicace à ce que je vois.

— Bah écoute tu viens avec moi, qu'est-ce que tu veux que je te dise ?

Je m'attendais pas trop à cette réponse pour être honnête mais en y réfléchissant qu'est-ce qu'il aurait pu dire d'autre ? Je le regarde un long moment en pensant à ce que je dois faire, même si j'ai pas énormément de choix à vrai dire.

— On a pas toute la nuit Anja, bouge toi.

— Wow, je soupire, si on m'avait dit quelques jours plus tôt que je tenterais de voler les sujets d'un examen puis passerais la nuit chez toi, je me serais jetée d'un pont. J'aurais carrément préféré me payer une chambre d'hôtel plutôt que de te suivre.

Ce qui me paraît pas une si mauvaise idée d'ailleurs.

— Et plus maintenant ? me répond-il.

— Honnêtement ? J'y pense encore.

Il ricane comme à son habitude puis me fait signe de le suivre, ce que je fais. Après plusieurs minutes de marche, on arrive devant une maison semblable à la mienne, ce qui veut dire qu'il n'habite pas si loin que ça de chez moi, elles se ressemblent toutes dans le quartier. Il ouvre la porte et on entre.

— Il y a personne ? je demande.

— Non, tu peux aller dormir dans ma chambre, je prendrai le canapé.

— C'est tellement aimable de ta part, je suis étonnée.

— Première chambre sur la gauche à l'étage, t'as de la chance je l'ai rangé ce matin, dit-il en ignorant ma remarque.

Je hoche la tête et le remercie avant de me diriger vers les escaliers, mais il m'interpelle avant que je puisse mettre mes pieds dessus. Je me retourne et m'appuie contre le mur.

— Je peux te poser une question ?

— Oui, vas-y.

— Pourquoi t'as accepté de m'aider alors que tu m'aimes pas ? Je veux dire, tu détestes tout le monde c'est bien connu mais je pensais que tu me détestais encore plus alors pourquoi ?

Je pense que la seule réponse que je trouve sur le moment est qu'en réalité, je le déteste un peu moins que je veux me l'avouer... C'est vrai sinon j'aurais refusé quoi que ce soit qui demande d'être mêlée à lui. Pourtant je l'ai pas fait, j'en conclue que finalement, il se peut et c'est même très probable, que je ne le déteste pas. Puis j'aurais aucune raison d'haïr le Nick de cette nuit, il n'a absolument rien à voir avec le Nick habituel, du moins avec l'étiquette que je lui colle.

— Je peux te répondre par une autre question ?

— Non, répond-il.

— Bon, je la pose quand même. Pourquoi tu m'as demandé à moi de t'aider ?

— Très franchement, t'es la première à qui j'ai pensé en me demandant qui avait besoin de ces sujets plus que moi.

J'ignore le fait que si on analyse sa phrase, elle voudrait dire que je suis complètement une merde en cours et que le seul moyen pour moi de réussir l'examen est en volant les sujets. Ça me rassure qu'il se mette dans cette case aussi, au moins on est deux, faut voir le bon côté des choses.

— Donc je me suis dit que tu serais celle qui était la plus susceptible d'accepter.

— Même en sachant que je te déteste ?

— Je pense pas que tu me détestes, dit-il.

Un sourire en coin se forme sur son visage, ce qui me fait lever les yeux au ciel.

— Bon, et pourquoi t'as accepté ?

— J'avais pas pensé à ça, je hausse les épaules, et comme j'ai pas révisé, ça va m'aider donc j'allais pas refuser si ça m'aide aussi.

— Ouais, ça tient la route.

Je claque des mains pour annoncer la fin de la discussion puis commence à monter les marches mais je me retourne au dernier moment en appelant Nick.

— J'ai une dernière question, qu'est-ce que tu fous avec une fille comme Amber ?

— On a juste passé une nuit ensemble, il soupire tandis que je grimace de dégoût. On est pas ensemble.

— C'est pourtant ce qu'elle s'amuse à raconter à tout le monde.

Je m'apprête à enfin monter mais il prend la parole une nouvelle fois :

— Pourquoi ça t'intéresse ? Jalouse ?

— Pas le moins du monde, elle nous a vu entrer dans le placard à balais ensemble l'autre jour et s'est imaginée des trucs, je voulais juste que tu la préviennes qu'il s'était rien passé mais du coup je te préviens juste qu'elle est complètement cinglée, dis-je avant de monter les dernières marches afin de rejoindre sa chambre.

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