stupid test - nick robinson

trente sept

❦ pdv anja

Je troque mon short pour un jogging que j'enfile rapidement avant de dévaler les escaliers pour rejoindre ma mère et mon frère. Je dépose un bisou sur la joue de ma mère qui est en train de défaire les courses et je me pose sur une des chaises de l'îlot centrale, en face de mon frère qui sirote son jus d'orange, après avoir tapé dans son poing qu'il me tendait.

J'ai passé la journée d'hier à dormir, j'ai réussi à m'endormir vers seulement huit heures du matin donc forcément ma journée n'était pas très constructive, et celle-ci n'annonce rien de bon non plus car il vient d'être seize heures et je viens tout juste de me lever de mon lit. Mais de toute façon, les vacances pour moi riment avec dormir toute la journée et vivre la nuit donc ça n'étonne plus personne.

— Alors les enfants, quoi de beau ?

Je jette un coup d'œil à ma mère qui range des bouteilles dans le frigo et hausse les épaules en même temps que mon frère, même si elle ne peut pas nous voir le faire.

— Anja, comment ça se passe avec Nick ?

Je ferme les yeux et souffle, parler de ça avec ma mère et mon frère est la dernière chose dont j'ai besoin, sérieusement. En parler tout court en fait, je veux pas en parler. Ma mère penche sa tête sur le côté en me regardant quand elle se rend compte que je ne vais pas lui répondre, mon frère lui aussi me regarde attentivement et j'ai juste envie de me barrer en courant dans ma chambre.

— Elle voit deux mecs en même temps cette cachotière, lâche Tom.

— Quoi ? s'exclame ma mère.

— Mais n'importe quoi putain ferme la un peu toi, dis-je en lançant un torchon qui trainait sur la table sur mon frère.

Je lève les yeux au ciel à l'entente de son rire et me retourne vers ma mère, qui ne m'a pas lâché du regard et je comprends vite qu'elle ne me laissera pas tant que j'aurais pas parlé.

— Je vois personne maman.

— Et Nick alors ? demande-t-elle.

— Et bah rien.

— Oh.. j'avais cru comprendre que tu l'aimais bien.

Je hoche la tête silencieusement, sous les regards brûlants de ma mère et mon frère et je tente de garder mes yeux baissés parce que je sais qu'à la seconde où mon regard croisera celui de ma mère, elle pourra lire en eux.

— Tu sais Anja, commence ma mère, je comprends pas le fait que tu me dises rien, je te parle pas forcément de ce garçon mais d'en général. Tu gardes vraiment tout pour toi et ça me fait peur, tu veux jamais me parler, ça me fait du mal.

Mon cœur se serre à l'entente des mots qu'elle prononce, cette discussion a pris une allure un peu trop sérieuse à mon goût et la seule chose que j'ai envie de faire c'est me sauver. Savoir que je fais de la peine à ma mère en refusant de lui parler de ce qu'il se passe en moi me fait l'effet d'un coup de poignard mais j'y peux rien, c'est ma façon d'être. Je garde la tête baissée, tripotant mes ongles, ne sachant pas quoi répondre.

— T'as toujours essayé de garder tes émotions pour toi, je sais que c'est ton tempérament mais tu t'enfermes dans ce que tu penses et si tu fais pas sortir tout ça à un moment ça explosera et tu te feras du mal ma chérie. Tu comprends ?

Je daigne enfin lever le regard vers elle, les yeux brillants. Elle le remarque et se rue vers moi avant de me prendre dans ses bras, je laisse échapper quelques larmes qui roulent silencieusement le long de mes joues. Elle desserre son étreinte et prend ma tête entre ses mains après avoir essuyé mes joues humides.