Prologue

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Ton regard

Elle sortait de la maison en courant, un avion en papier tenus dans sa petite main fragile. Ses ailes se courbaient dans sa course effreiné jusqu'à la frontière entre le village et la forêt. Elle ne s'enfonça que de quelques mètres dans l'épaisse couche d'humus des bois, mais cela suffis pour qu'elle vienne trébucher sur une racine. Elle pleura, mais personne ne l'entendis. Ses mains écorchées l'a brulait, mais c'était pour son avion massacré qu'elle pleurait. Soudain, comme une présence fantomatique, elle sentit un souffle chaud glisser sur son visage. Puis quelque chose d'humide lui caressa la joue. Elle leva ses petits yeux gris larmoyant, pour les plonger dans ceux de la bête. Un loup imposant se dressait devant elle. Le pelage rouge feu, et des yeux vert émeraude. De petites émeraudes qu'elle aurait voulus avoir pour elle seule. Le loup huma le bout de papier froissé et salit, tout en émettant de petits couinements. Puis d'un bond qui l'a fit tressaillir, le loup recula en baissant les oreilles.

« Vas-t'en, sale chienne ! » Hurla sa mère pour faire fuir le loup.

Elle se releva, alors que sa mère se dressa entre elle et le loup pour la protéger. Mais, la protéger de quoi ? Elle ne comprit pas. Sa mère la pris dans ses bras pour s'enfuir, elle regarda le loup qui n'avais pas bouger d'un poil. Il baissa la tête comme dans un signe d'«au revoir », puis se tourna pour s'en aller. C'est à ce moment qu'elle le vis... le flanc amoché de la bête. Elle voulu pleurer, mais elle n'y arriva pas.

Un vide se créa en elle. Comme si quelque chose d'essentiel lui avait été volé ce jour là. Son cœur semblait seul. Bien qu'il fut toujours seul.

Chaque jour elle revenait à la lisière, espérant en vain revoir la bête de feu. Mais le seul signe qu'elle eu un beau jour, fut un avion de papier finement plier, blottis dans l'humus des bois d'automne.

Sale Chienne : La meute et moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant