Quelques heures ont passé, sûrement une nuit, quand Anaëlle se réveille dans les cris qu'elle entend à travers les murs, qui viennent se joindre aux siens. Des cris de douleurs, elle n'a jamais eu autant mal, cela fait bien longtemps qu'elle n'a plus eu mal. Elle ne peut pas s'empêcher de crier, c'est incontrôlable. Elle essaye de reprendre le contrôle, ouvre ses yeux, autour d'elle des murs d'un vert fatigué qui tire vers le jaune. Un vieux allogène marron, elle cligne des yeux trois fois pour s'assurer de cet objet interdit depuis des décennies qu'on trouve encore dans les endroits peu sûrs pour une personne, une jeune personne, une jeune fille, qui plus est, la jeune fille des présidents du comité. Elle tente de se souvenir du pourquoi et du comment est elle arrivée là. Mais encore une fois les questions qu'elle se pose depuis deux ou trois jours restent sans réponses. Elle reste troublée, petit à petit des souvenirs lui reviennent, pas ceux qu'elle aurait aimé se rememorer mais plutôt ceux qu'elle aurait souhaité à jamais enterrer. Elle n'a pas chaud, elle n'a pas froid non plus, elle est bien, sous son dras gris, où plutôt d'un blanc déteint. Cela encore prouve qu'elle est dans un endroit peu fréquentable, épuisée par son raisonnement elle tire son bras pour s'essuyer le front, mais elle était tenue, ses poignets sont enroulés dans des cordes, pourquoi, avait elle fait quelque chose de mal, un autre souvenir remonte à la surface de son crâne, son saut pour oublié pour s'échapper de l'enfer. La veritable question qui lui restait en suspens, mais où est elle donc, et maintenant personne viendra la sauver.
Comme si quelqu'un l'ait entendu, une main frappe à la porte, et l'ouvre directement, un homme d'une quarantaine d'année en chemise de bûcheron rentrée dans un pantalon marron entre. Anaëlle essaye tant bien que mal d'esquiver son rire, cela fait un bon bout de temps que cette tenue n'est plus à la mode, Anaëlle n'est même pas sûre d'avoir vu cet époque de ses propres yeux.
- Bon matin! Tu dois être Anaëlle, Anaëlle Zenda! Ce n'est qu'un homonyme ou il y a bien un lien de parenté.
- Je suis leur fille!
Annaël est encore plus troublée, elle ne voulait pas le dire, mais elle s'y est senti obligée.
- Alors c'est pour cela que tu as sauté.
Cette phrase ne l'a pas choquée plus que cela, du moins pour l'instant, elle n'a sans doute pas encore réalisé. Son principal intérêt, était l'homme, pourquoi était il là et tout simplement qui était il?
Annaël le trouvait étrange, en plus de sa tenue il parlait avec un vieil accent, et utilise des mots étranges, personne ne dit Bon matin, si? Mais elle ne peut juger, après tout, elle aussi est étrange en ce moment.
L'homme se rapproche d'elle, s'accroupi, au bord du lit, la jeune fille s'effraye seule, en s'imaginant toute sorte de scénarios. Elle se sent piégée, elle ne peut strictement rien faire. Il commence à la défaire des cordes tout en parlant aussi étrangement, mais plus il parle plus Annaël est réconfortée. Elle ne se sent pas bien mais mieux. Elle se sent déjà chez elle, sans savoir où elle est , ni pourquoi, mais elle sait qu'elle est mieux ici que n'importe où perdue sans ses parents. De son côté l'homme est concentré sur les noeuds qu'il défait, il fait une pause de discussion quand il finit de dénouer les cordes. Il y a donc un silence calme et non pesant, dans lequel on entend la jeune fille respirer en saccade. Plus le temps passe, plus elle cherche à savoir et moins elle comprend.
- Anna, ferme tes yeux... Dit-il sereinement, posement, calmement. Annaël ne peut pas ne pas écouter cette voix qui lui paraît pour la première fois normale. Une fois qu'elle a baissé ses yeux, il recule de deux, trois pas. Il prend la chaise derrière lui mais la jeune orpheline sort instinctivement de son absence.
- Y a de la place à côté de moi aussi! Elle lui désigne le côté du lit, il s'avance tout aussi calmement que sa voix précédemment, il veut faire baissé son niveau d'excitation qui cache son niveau de stress.
- J'accepte seulement si tu fais ce que je dit et que tu dis ce que je veux savoir pour que je sache ce que tu fais...
L'effet de cercle vicieux de cette phrase a pour effet de vexer la jeune fille, mais cela a aussi le mérite de diminuer son excitation en raison de sa reflexion qui s'enroule à l'intérieur de son crâne.
- Annaël referme tes yeux, et inspire doucement...expire....inspire....expire....
Annaël ne voulait pas continuer, elle ttouve cet exercice totalement idiot, mais elle est le fait néanmoins, elle ne pense qu'elle ait le choix. Elle continue donc de suivre les instructions de l'homme dont elle ne connait pas le nom.
- Anna, tu peux rouvrir tes yeux, dis moi, tu sais pourquoi tu est ici?
- Parce que j'ai glissé de la terrasse!
- Donc tu as glissé?
- Bah oui, pourquoi j'aurais sauté?
-Tu te serais suicidée parce que tes parents sont morts.
Les mots suicidés et morts résonnent dans la tête de petite fille qui a tout perdu. Mais il faut faire bonne figure, personne ne doit savoir qu'elle se pose des questions.
- Ici, personne ne se suicide, il n'y a aucune raison, tout le monde est parfait!
- Et personne ne se pose de questions!
- Attendez comment vous savez ça vous et puis vous êtes qui et où on est?
- Nous sommes à l'asile Gardhyx, je m'appelle Nathanaël Rent, je sais tout ça car tu n'es pas la seule à te poser ces questions...
-Vous aussi?
-Pourquoi tu voudrais que ce soit le cas?
-Vous êtes psy je me trompe avec vos questions?
-En effet, je travaille ici, pour aider les personnes que ce monde ne considère pas comme normal...
-Comment vous avez su que je me posais ces questions?
-À ton avis?
- Oh ça, ça va vite m'énerver!
-Pourtant tu n'est pas prête pour sortir d'ici!
-Pourquoi?
-Où irais tu?
Le silence prend sa place, Annaël commence enfin à tout réaliser, mais comme son cher nouveau psy l'a dit, elle n'est pas prête de sortir de l'asile
- En attendant que tu mettes du tien pour te sortir de là, je vais répondre à ta première question, comment je l'ai su? Tout d'abord comme tu l'as dit, ici, personne ne se suicide, si c'est le cas c'est qu'il y a quelque chose qui n'est pas ordinaire, il me suffisait plus qu'à trouver qu'est ce qui n'était pas habituel et tu as dit, ici, tu as ensuite parler de perfection, ajouté à ton stress, il est evident que tu cherches à savoir. Au fait tu as raison si le haut comité apprend que tu a ces pensés, ils t'enverront dans des endroits comme ici, ou pire, mais mon but est bien de te lâcher dans la nature sans que tu craignes à nouveau de te faire prendre.
Annaël buvait les paroles de Nathanaël d'une traite, elle ne sait pas quoi penser, elle ne sait plus rien alors que lui sait tout.
- Bon pour cela, il va falloir qu'on travaille ensemble, et pour que tu n'es plus peur de te poser des questions tu dois en avoir les réponses, alors vas y commence avec ta première question.
Annaël est remplie de questions, mais une seule se dégage du lot.
- Pourquoi on vit, pourquoi l'humanité existe, pourquoi?
Nathanaël resta sans voix, ni surpris, ni en colère juste bouche bée.
- Alors là, ma chère, tu n'as pas pris la question la plus aisée, et elle regrouppe bien des sujets.
Il avait repris sa manière de parler du début, mais cette fois Annaël n'était pas choquée, au contraire elle admirait ce côté savant expérimenté qui lui expliquerait tout. Cette pensée fait rejaillir de l'excitation qui cache peut etre de l'appréhension.
- Je vois que tu as envie de savoir, mais je ne peux pas te répondre ce soir, tu dois être un peu perdue, ce qu'on va faire c'est que chaque jour tu me poseras une question, et on y répondra ensemble, pour ainsi savoir pourquoi toi, moi, nous existons sur la Terre.
Il partit sans un mot, sans un geste. Anaëlle est troublée, peut être un peu perdue comme Nathanaël lui a dit, mais aujourd'hui, ce soir, elle se retrouve comme un jeune bambin, coupée du monde, elle doit apprendre à le connaître dans ses bons et mauvais côtés, elle sait qu'elle ne doit pas penser ça, mais elle sait aussi qu'elle ne peut pas s'en empêcher. Comme un bébé qui fait confiance en ses parents, la jeune adulte fait confiance en son psy pour tout lui apprendre. Elle part à la découverte du monde!
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Un Thon Volant?
Ciencia FicciónAnnaël est une jeune fille normale dans un monde étrange ou bien est ce un monde normal et elle qui serait étrange... Où est la frontière de la normalité...la couleur des cheveux? Ici tout le monde a les cheveux chatains, personne ne porte de lunett...