Chapitre 3

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Il se passa trois jours. Trois interminables jours qui m'ont paru longs comme un siècle. 72 heures sans un signe de vie de Loïk : il ne répondait plus à son cellulaire, ne venait plus à l'école et même son téléphone résidentiel ne m'offrait rien de plus qu'un répondeur.

Au troisième jour, sur l'heure du midi, je fis un tour à la bibliothèque pour louer le tome trois de la passionnante trilogie que j'avais entamée. Alors que j'étais penchée dans une rangée et que j'effectuais mes recherches, quelqu'un vint se poster juste à côté de moi. À se fier à la paire de chaussures - la seule chose que je pouvais apercevoir étant donné de ma posture - que la personne portait, c'était un garçon.

Je trouvai finalement le livre que je cherchais et ne pus m'empêcher de sourire. Quelqu'un m'attrapa le bras, c'était le gars à côté de moi. Il posait de grands yeux inquiets sur moi.

- Heu, en fait c'est que je suis nouveau et je cherche un livre et j'ai aucune idée où chercher.

Il avait vraiment l'air perdu. Je lui répondis sans vraiment réfléchir.

- Bah tu peux demander à la bibliothécaire ou sinon il y a les ordis pour faire des recherches.

Je les pointai du doigt puis partis faire enregistrer mon prêt. Mon coeur battait à tout rompre , mais quel manque de tact! Je perdais tous mes moyens quand un beau gars me parlait. Je l'avais pratiquement envoyé promener! Bah de toute façon je le connaissais pas et il allait s'en remettre.

J'attendais la bibliothécaire depuis quelques minutes quand le gars vint à nouveau se poster à côté de moi.

Lorsqu'elle arriva finalement, elle avait l'air débordée et exténuée. Le pire c'est qu'elle ne m'aperçut même pas et servit le gars en premier.

- C'est pour quoi?

Troublé par son ton désintéressé, il hésita légèrement avant de parler.

- Pour , heu, je cherche un livre.

Elle le regarda par dessus ses lunettes , l'air de dire qu'à son âge il devrait être capable.

- T'es le petit nouveau hen?

Il aquiesca d'un mouvement d'un tête puis elle prit finalement conscience de ma présence.

- Tu peux l'aider s'il te plaît? m'envoya-t-elle, j'ai beaucoup à faire, beaucoup trop!

Je voulu protester, je lui montrai le livre que je voulais qu'elle enregistre, c'était pour ça que j'étais ici. Mais elle était déja partie, une boîte de livres sous le bras.

Je me retournai vers le nouveau, vaincue. Un léger sourire flottait sur ses lèvres.

- Finalement t'as pas réussi à te débarasser de moi !

J'haussai les épaules et lui demandai ce qu'il cherchait. Ce ne fut pas difficile à trouver, ça m'étonnait même qu'il n'ait pas pu se débrouiller seul. Il essayait de se faire des amis, peut-être. Je l'observai en douce, avec une apparence du genre, ça ne risquerait pas d'être difficile, surtout avec la société de nos jours beaucoup trop portée sur le physique.

- Merci pour ton aide, dit-il avant de partir.

Il ne me fit même pas un sourire. Je réalisai par la suite que moi-même je ne lui en avais pas accordé un seul.. Il allait penser que j'étais la pire antipathique de l'école mais de toute façon ça m'était égal, j'avais de plus gros ennuis en ce moment.

J'avais fini par arrêter d'harceler Loïk de sms et d'appels en comprenant que c'était peine perdue. Des larmes apparurent au coin de mes yeux alors que je sortais de la bibliothèque et je les essuyai du revers de la main.

- Je te fais pleurer?

Oh non. Le type de tantôt s'avança vers moi, je compris qu'il m'attendait. Une main dans sa poche, son regard bleu vrillé sur moi, son torse se soulevant doucement rythme de sa respiration, jétais à sa totale merci, hypnotisée par ce qu'il dégageait,cette sorte de bien-être et de confiance. Il posa des yeux inquiets sur les miens.

- Pourquoi tu pleures?

- De un je pleure pas et de deux tu me connais pas j'irai pas te raconter ma vie.

Il pensait vraiment que j'allais lui raconter mes problèmes? Je suis pas le genre de personne qui raconte ses troubles à n'importe qui juste dans l'espoir qu'il ait un peu de pitié pour moi.

- Je te raccompagne à ton casier alors.

Je le regardai. Il me rendit mon regard. Il semblait inquiet, vraiment. Je le laissai me suivre.

Donne moi ton âmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant