Chapitre 4

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Et puis il finit par revenir, une semaine plus tard. Il vint me voir par lui-même et lorsqu'il agrippa mon épaule par sa main et qu'en me retournant j'ai apercu son visage, mon coeur s'était presque arrêté.

- Loï.. , ai-je soufflé.

Je ne trouvais pas les mots pour m'exprimer.

Il esquissa un petit sourire, un sourire si empreint de tristesse que mon sang se glaça. Si j'étais si émue, c'était à cause de sa métamorphose catastrophique. Ses yeux autrefois illuminés n'inspiraient maintenant que le vide et ils étaient si creux qu'on aurait dit qu'il n'avait pas mangé pendant toute cette semaine. Justement, son corps était tout amaigri.

J'en avais des frissons. Qu'est-ce qui lui était arrivé?

- Comment tu vas? me dit-il.

Sa nonchalance me fit presque oublier mes inquiétudes, remplacées par un bref instant de colère, comment pouvait-il simplement me demander comment je vais? Croyait-il vraiment que j'étais en pleine forme alors que je me faisais un sang d'encre pour lui?

- Doux seigneur mais qu'est-ce qui t'arrive?

Il se mit à sourire, comme si tout allait bien.

- Je suis ok ma douce, t'en fais pas.

Ma douce? Je partis sans lui accorder un regard, un poignard planté au coeur. Il était encore drogué. Mon meilleur ami était tombé dans la drogue et pas juste d'une petite chute, c'était de toute une falaise.

Dans mon empressement, j'ai basculé sur le pied d'une personne qui marchait en sens inverse et je me suis affalée de tout mon long, échappant le café que je m'étais acheté à la cafétéria sur ma blouse blanche. Quelques personnes ont accouru pour voir si j'allais bien mais une seule m'aida à me relever. Le petit nouveau.

Quand il me tendit la main, je ne savais même pas qui offrait son aide, je ne pensais qu'à agripper les doigts devant moi pour me sortir de cette humiliante situation. Puis quand je fus à sa hauteur, je ne pus m'empêcher de sourire. Une faveur pour une faveur hen! On était quittes.

- Tu vas bien?

Deux fois en trois minutes qu'on me posait cette question. J'en étais presque irritée mais mon premier réflexe était de répondre oui, pour la forme, ce que je fis d'un mouvement de tête, perdue dans ses yeux. Puis son regard se porta sur ma poitrine et j'en fus horriblement scandalisée jusqu'à ce que j'y regarde à mon tour. La brûlure de ma peau fut aussi une alarme. Bref, je me suis à paniquer. Je partis en trombe à la salle de bain en prenant soin de recouvrir la partie avant de ma blouse avec mon sac, que mon café avait rendu transparente.

Il n'y avait rien à faire, ma blouse était irrévocablement tachée et je n'avais aucun vêtement de rechange.  La cloche sonnait dans une minute à peine donc je n'avais pas le temps de trouver Maëva ni ma soeur pour lui demander si elle n'avait pas quelque chose à me passer. En désespoir de cause, je sortis de la salle de bain et tomba nez à nez avec mon sauveur.

- Viens, je te raccompagne chez toi.

J'arquai un sourcil sans le suivre.

- Tu vas pas aller en cours comme ça tout de même? Je t'amène chez toi, tu te changes et on revient.

J'aimais la proposition. En fait c'était ma seule option. Je le suivis. La cloche sonna en même temps que nous sortions de l'école et nous nous mîmes à courir pour ne pas qu'un surveillant nous aperçoive. Justement, il y en avait un qui était dans la direction même où nous allions. Je découvris à ce moment les réflexes de - c'est quoi son nom au juste? - mon sauveur. Il m'empoigna le bras, me fit basculer par dessus un petit muret qui entourait un des stationnements et nous nous couchâmes derrière, cachés par l'herbe qui était due pour une coupe.

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⏰ Dernière mise à jour : Aug 04, 2014 ⏰

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