Satellite || EXOxSHINee || TaeKai [TERMINÉE]

Fragment 22.

Jong In et Tae Min étaient assis dans le salon de Kwang Ho. L'homme leur servit un café, boisson venue d'une autre planète vu que Mrak était loin d'être fertile afin de cultiver de quoi faire du café. Jong In but sa tasse, et voyant son stress, Tae Min hésita à lui tendre la sienne. Le café, ça requinquait, mais ça énervait aussi et Jong In n'avait pas besoin de ça. Doucement, il caressait le bras de son amant. Jong In ne le repoussait pas, cette fois. Tae Min admettait qu'il soit perturbé et l'était tout autant, donc il ne lui en voulait pas.

Kwang Ho commença à parler :

« Jong In, je comprends ta colère. Mais tu ne dois pas t'y laisser aller avant d'avoir écouté. Ça vaut aussi pour toi, Tae Min. Avant d'en vouloir à ton père, laisse-moi t'expliquer. La colère est le chemin vers le côté obscur, les enfants. N'y succombez jamais. »

Jong In se taisait, mais Tae Min vit sa mâchoire se tendre. La sienne se tendait également. Kwang Ho but et dit :

« Tout d'abord, il est vrai que tes parents étaient des Jedis Noirs, ou des Sith, Jong In. Toi et tes sœurs n'aviez rien à voir là-dedans, évidemment. Quand on l'a découvert, un escadron de Jedi a été envoyé contre eux.

—Ils ont attaqué à plusieurs un couple seul avec des enfants ? »

Tae Min avait parlé, indigné, tandis que Jong In se taisait.

« Les parents de Jong In avaient aussi appelé du renfort. À cet âge, vous n'étiez que des nouveau-nés, vous ne pouvez pas vous souvenir du chaos dans lequel la ville a été plongée. Même les très jeunes enfants ne s'en souviennent pas. Il n'y a que la génération de jeunes adultes, celle de tes parents, ou la mienne, qui s'en rappellent, Tae Min. Il y a eu une bataille, dans la maison. Ça été long et mouvementé. Mrak est devenu dangereux, ce jour-là. Tes parents, Jong In, vous avaient caché dans une chambre, toi et tes sœurs. J'étais sur place en renfort, j'avais un pistolet-laser, même si je ne suis pas un Jedi. Je ne sais pas ce qui s'est passé, mais les jumelles en sont sorties. Ça tirait de partout, ça s'entendait les tirs lasers et les épées s'entrechoquaient, personne ne peut savoir qui a tiré et qui les a tuées, mais elles étaient mortes. Toi, tu étais dans un berceau, caché dans un placard fermé, elles ne t'ont pas prise avec elles, alors tu as survécu. C'est le père de Tae Min qui t'a sauvé après la bataille, il t'a entendu pleurer et t'a sorti de la maison. »

Jong In déglutit, écarquillant les yeux, tandis que Tae Min ne put se retenir de soupirer de soulagement. L'espace d'un instant, il avait eu peur que son père soit directement responsable de l'assassinat de petites filles. Il n'aurait jamais pu lui pardonner ça.

« Bien sûr, il y eu une enquête sur la mort des enfants. On a pas pu trouver de coupable entre les Siths et les Jedis. Une bataille, c'est difficile. Ça tire de partout, ça tape. C'étaient des enfants, elles se sont trouvées au milieu, elles ont été touchées. Malheureusement, ça arrive. Si vous devenez Jedis, vous verrez que ce n'est pas facile de réagir et qu'il y a parfois des pertes non intentionnelles. C'est ce qu'on oublie souvent avec le boulot de soldat, que ce soit au service des bons ou des mauvais, il y a des pertes innocentes. Rien n'est excusable, rien n'est acceptable, mais ça arrive et ce n'est pas pour autant le but recherché. Ce n'est pas toujours évitable. Elles ont été incinérées, comme nous avons coutumes de faire avec nos morts, et il y a un mémoriel en leur honneur, une croix plantée à l'endroit où elles ont brulées, en compagnie des chefs guerriers reconnus, où les Jedis ont l'habitude déposer des fleurs et de prier. On ne vous en a jamais parlé pour ne pas vous perturber. Voilà, Jong In. Tu sais tout. »

Jong In toisait le vieillard. Il prit une inspiration, regarda Tae Min et se leva.

« Je vois. J'ai besoin d'être seul. Il faut que je digère. J'peux prendre ton vaisseau ? Il faut que je m'isole. »

Kwang Ho acquiesça mais Tae Min protesta.

« Attends, Jjong, tu vas pas partir ? »

Jong In le regarda.

« Ecoute, Tae Min, ce n'est pas contre toi, mais il me faut du temps seul.

—Je viens avec toi. »

Tae Min était décidé. Jong In regarda Kwang Ho. Le vieillard sembla comprendre et quitta la pièce, les laissant tous les deux. Jong In se pencha rapidement sur Tae Min et l'embrassa. Le blond retenait ses épaules, se voulant persuasif. Ça ne marcherait pas sur Jong In.

« Je ne veux pas. Min, je t'aime, mais ce n'est pas d'amour dont j'ai besoin, c'est de solitude. Je veux être seul. »

Tae Min secoua la tête. L'éclat de la blessure explosa dans son regard. Il ne comprenait pas pourquoi Jong In le rejetait.

« Si je suis là, on pourra parler, je pourrais t'aider. Je ne pense pas qu'après ça, tu doives être seul...

—J'ai dit non. »

Surpris par sa froideur, Tae Min recula.

« Hé, Jjong, j'y suis pour rien, moi. Je veux juste t'aider.

—Laisse-moi et ça m'aidera. »

Sur ces mots, Jong In attrapa sa veste et s'approcha de la porte. Tae Min déglutit bruyamment, sentant les larmes monter.

« Jjong, je veux juste être là pour toi. »

Jong In arrêta sa main sur la poignée.

« J'apprécie ça, Tae Min, je te le jure, et je le sais. Mais il vaut mieux que je sois seul. S'il te plaît. Comprends-le. »

Tae Min s'avança et enlaça Jong In. Longuement. Ce dernier ne chercha pas à se dégager. Puis, Tae Min le libéra. Jong In l'embrassa une dernière fois.

« Je pars. »

Tae Min sentit un sanglot mourir dans sa gorge.

« Tu reviendras quand ?

—Je sais pas. »

Sans plus de mots, il ouvrit la porte et s'en alla. Tae Min le respectait assez pour ne pas insister et le suivre alors qu'il ne le voulait pas, mais il éclata en sanglots. Depuis qu'ils se connaissaient, depuis qu'ils étaient proches, c'était la première fois que Jong In refusait sa proximité. Ils s'étaient bien disputés plusieurs fois, mais même en s'étant faits la guerre, ils trouvaient toujours un moyen d'être ensemble, au moins pour s'engueuler. Ils n'étaient jamais l'un sans l'autre. Tae Min n'était pas assez égoïste pour ne pas comprendre qu'il fallait de la paix à Jong In et qu'il avait besoin de se recentrer lui-même. Il comprenait que son ami traversait une crise existentielle et était perdu. Mais il voulait l'aider et qu'il ait refusé, même si c'était une réaction normale et compréhensible, ça faisait quand même très mal. Les larmes coulèrent longtemps sur son visage.

Lui qui avait toujours cru que tout serait simple, facile et que tout irait pour le mieux... Qu'est-ce qu'il était con ! Il le réalisait amèrement.