Chapitre 24

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Aujourd'hui c'est le jour J .Le jour de mon exécution morale , le jour de mon détachement mental . Et pourtant , je suis toujours assise sur ce carrelage froid , dans un coin de cette pièce sombre qui me sert de chambre , le regard perdu dans les réflexions. Moi qui trouvais que c'était banale et super cliché que les gens faisaient ce genre de renfermement, je les comprends totalement à cet instant.

Qu'est-ce qui se passe vraiment ? Qu'est-ce qui se passe autour de moi ? Que va-t-il réellement se passer ? Qu'est-ce que la vie ? Qu'est-ce que la mort? Pourquoi vivre si ce n'est pour mourir après ? Que nous apporte nos sentiments ? Que sont les fonctions de Dieu ?

Le grincement de la porte attira mon attention, et la silhouette de ma tante apparu dans l'entre bâillement de celle-ci. Elle soupira fortement , me voyant toujours au même endroit. D'un geste brusque et sec , elle ouvrit les rideaux. Je grimaçai , dû à l'éclairage auquel mes yeux s'étaient déjà déshabituer. Elle revint vers moi , regarde l'assiette que je n'avais pas touché , puis me regarda à mon tour.

Une semaine que j'étais enfermée dans cette bulle invisible , aucune nouvelle de ma mère , de mes amis , ou encore de Patrick , ou du moins , je ne voulais avoir aucune nouvelle, l'envi de voir ma mère était bien enfouit en moi.

Sans piper mot , elle me releva . Me dirigea dans la toilette, me déshabilla avec soin. Je me laissai faire , je n'avais aucunement la force , ni de me rebeller, ni pour l'aider. C'était comme s'occuper d'une poupée .

Elle me baigna littéralement. À ma sortie de la salle de bain , une robe tuyautée , noire , était étendue sur le lit. Ma tante continua à s'activer, en me coiffant en un chignon serrer que j'allais sûrement défaire après. Elle m'habilla et me pomponna légèrement.

-Tu veux mettre tes souliers noirs ?

Je secouai doucement la tête négativement, le visage assombrit . Je pris l'initiative d'enfiler mes éternelles convers blancs il aimait ses convers blancs .

Ma tante me tourna vers le miroir. Je me retrouvai en face d'une inconnue au teint blafard, aux joues creuses , et au corps maigre . En à peine une semaine, j'avais déjà perdu du poids , c'était lamentable.

-Tu ne veux pas manger avant de partir ?

Je ne bronchai point , et elle comprit que ma réponse était négative, à son plus grand désespoir.

Dix minutes plus tard, on était tous ici , semblable à des idiots, à entendre le pasteur jacassé . Mon regard restaient fixer sur ce corps , qui ne bougeait pas d'un yota. Tout cela n'était qu'une illusion, un cauchemar sans fin . Ce n'étais qu'une farce , oui une grande farce.

Un grand éclat de rire interrompit le pasteur dans son discours , et alors touts les regards se tournèrent vers moi. Je continuai à rire , Tellement, que mon ventre se tordait. Je me mis de bout face à la salle étant à la première rangée.

-Il nous a eu hein ? !C'est vraiment la blague du siècle.

Il me regardait tous , soit avec tristesse, sois confus.

-Vous ne comprenez donc pas qu'il nous fait marcher ? Demandai-je en riant de plus belle.
-Catalia... Tenta mon oncle.

Je me tournai vers lui.

-Le pasteur est dans le coup avec lui j'en suis sûr.

Un silence mortel régnait dans la salle , Quelle ironie.

-Arrêtez avec ces visages de chien battu . C'est bon Charly, on n'a compris - Dis-je en n'approchant du cercueil.- Tu peux te lever , on a compris la blague.

Confusion [TERMINE.]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant