Chapitre 8

126 23 11
                                    

Je me réveillais en sursaut ce lundi matin. Des bruits de portes des placards de la cuisine résonnaient à quelques mètres de moi. Je me levais méfiant, craignant de tomber sur un cambrioleur. Mais ce n'en était rien. Il s'agissait seulement de Clémence.

- Je peux t'aider ? Demandai-je en posant ma main sur son épaule gauche.

- Oui ... Je ... Je cherche ... Un verre ... J'ai ... Extrêment soif, me répondit-elle étrangement essouflée.

- Dans le placard du haut, à gauche.

- Merci ...

-Est- ce que tout va bien ?

Elle se servit de l'eau au robinet et bu d'une traite le verre rempli.

- Oui, ça va déjà mieux.

- Tu es toute pâle, tu veux que j'appelle un médecin ?

- Non ! Non surtout pas. J'ai l'habitude, ça m'arrive souvent, et j'ai tout ce qu'il faut pour que ça passe.

- Comme tu voudras ... Je vais bientôt partir travailler. Je vous laisserai la clé, mais soyez rentrés -si vous sortez- pour 18 heures, que je ne sois pas à la porte !

- Ne t'inquiète pas, je ne pense pas qu'on va sortir. Je vais me recoucher. Travaille bien.

Elle se mit sur la pointe des pieds et déposa un baiser sur ma joue. Soit. Pourquoi pas.

J'étais un peu en avance, mon réveil n'avait même pas encore sonné. Je regardais mon téléphone, toujours pas de réponse de ma maman. Elle n'est peut être pas levé. Ou alors elle m'en veut. Je m'en veux d'ailleurs moi aussi. Avec le recul, je me dis que j'aurais dû garder mon calme. Il doit bien être content au final que j'ai perdu mon sang froid. 

Bref, je me dirigeais vers la salle de bains, le réveil en sursaut m'ayant coupé l'appétit. Mais un bruit bizarre derrière la porte de la chambre où dormait Clémence attira mon attention. On aurait dit qu'il y avait quelqu'un avec elle. A moins qu'elle ne parle toute seule ...

- Clémence ? Ça va ? Fis-je en frappant à la porte.

La porte s'entrouvrit et elle laissa passer sa tête dans l'entrebâillement.

- Je vais bien, je suis juste un peu enrhumée, ça va passer.

- Tu veux que je te rapporte des médicaments en rentrant du boulot ?

- Non c'est gentil, mais j'ai ce qu'il faut.

Puis elle referma la porte. Elle est étrange ce matin. J'aimerais en savoir plus, mais je n'ai pas envie de lui forcer la main. Elle m'a dit hier soir qu'elle ferait comme moi, qu'elle me parlerait quand elle se sentirait prête. En attendant, je devais me rendre au travail avant d'être en retard.

La journée se passa comme toutes les autres. Si ce n'est mon collègue qui me trouvait "pas comme d'habitude". Je trouvais l'excuse de mon père, encore et toujours. Je lui expliquais que j'avais failli me battre avec lui la veille.

- Ça n'était jamais allé aussi loin, si ? Qu'est ce qu'il s'est passé ? Me questionna-t-il avec de gros yeux.

- J'héberge une femme et son gosse depuis samedi.

- Quoi ? Comment ça ?

- Elle est à la rue. Et elle a surtout passé la nuit de vendredi à samedi au Loft ! Voilà pourquoi j'ai pas eu le courage de la remettre dehors, je lui ai proposé de venir à la maison, "juste pour une nuit" mimais-je avec l'index et le majeur les fameux guillemets. D'ailleurs ça serait bien que tu fasses la morale aux gars concernant les clés, ça me fait chier de gueuler dans le vide.

Laisse moi t'offrir une vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant