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comment fait-on pour oublier ? pour s'en remettre après une fin brusque, violente et injuste ? jihoon ne le savait pas. il avait tellement pleuré, tellement souffert. mais finalement, ce qui lui fit plus de mal fut le fait de savoir que soonyoung n'était pas l'être parfait qu'il s'imaginait. il n'était qu'une vipère, un être pervers profitant des faiblesses d'autrui.
on était début septembre, et le brun arrivait à son bureau. après cette brusque séparation, il ne réagit pas comme une personne normale. il ne déprima pas, il ne s'osa pas à l'alcool ou à la drogue. il fit juste ce qu'il avait évité depuis des années : il rentra pour de bon dans le système. il était maintenant un robot, un de ces êtres qu'il avait tant insulté auparavant. maintenant, c'était 'métro-boulot-dodo', même le samedi.
enfin, pas tout à fait. en réalité, il sortait -ou plutôt couchait- avec sa collègue, chaeyoung. ceci étant interdit dans leur contrat, les deux individus avaient une légère impression de ce que c'était de transgresser les lois, de s'aventurer vers l'interdit. ils avaient l'impression d'être des rebelles.
après des jours, des mois, des années à regarder la pluie tomber sur sa fenêtre, l'œil absent ; après des heures à signer des papiers, à faire des calculs ; après des décennies à agir comme un bon toutou de la société, jihoon était un citoyen modèle.
pourtant, il ne trouva jamais l'amour. ses voisins émirent des hypothèses : certains étaient sûrs que sa timidité y était pour quelque chose, d'autres disaient juste qu'il ne serait jamais capable d'aimer qui que ce soit.
mais seul jihoon savait que derrière ce malheur se cachait un sourire chaleureux surmonté de cheveux bleus.
