Fin de soirée

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La nuit était fraîche, et la veste en cuir qui recouvrait les épaules de la jeune femme ne suffisait pas à la protéger de la froidure ambiante. Elle frissonna, et Martin accentua son étreinte afin de tâcher de la réchauffer du mieux qu'il pouvait. Un sourire se dessina sur le visage de la jeune femme, tandis que les talons claquaient sur le sol pavé. Elle suivait le jeune homme, sans se soucier véritablement de leur destination. La pénombre recouvrait dorénavant toutes les artères parisiennes, et l'humidité pénétrait les cœurs enthousiastes. Martin marchait en réalité vers son appartement, et ils arrivèrent au pied d'un splendide immeuble haussmannien. La stature du bâtiment était très impressionnante. Elle fut surprise de découvrir le lieu de vie de Martin, dans un quartier plus qu'huppé. Alors qu'il s'approchait de l'interphone, Lou se mit à réfléchir à toute vitesse. Devait elle monter si il lui proposait, ou décliner ? Elle n'avait toujours eu rien à faire des qu'en dirait on des filles de bonnes familles sur l'interdiction formelle de coucher le premier soir. Elle avait toujours suivi son instinct, sans avoir à le regretter. Mais la situation était un peu différente. Il venait d'un milieu très avantagé, et malgré son aspect ouvert, ne serait il pas choqué de la voir monter dans son appartement alors qu'ils ne se connaissaient que depuis quelques heures ? Tandis que son cerveau turbinait à une allure folle, elle sentit un souffle au creux de son oreille :

- "Tu veux monter boire un dernier verre ?"

Son air penaud compensait bien l'impétuosité de la demande, et Lou se glissa dans l'embrasure de la porte, qu'il lui tenait ouverte. Il se dirigea vers l'ascenseur, mais suivit Lou qui entamait l'ascension à pied. Arrivés au troisième étage, il enfila fébrilement les clés dans la serrure, et ouvrit la porte.

Elle pénétra dans le couloir, tout en longueur, et Martin lui ôta sa veste avec douceur, et la pendit à un porte manteau rouge métal, derrière la porte d'entrée. Elle pénétra dans un grand salon cosy, de style norvégien, avec un grand tapis immaculé, qui faisait face à une belle baie vitrée surplombant les plus beaux quartiers parisiens

Elle n'était guère étonnée de découvrir un tel appartement, à l'image du bâtiment, elle longea la baie vitrée avec calme et volupté. Martin s'approcha d'elle,

"- Si j'étais un séducteur talentueux, je t'aurais fait une description complète de ces constellations" murmura t'il avec un sourire à tomber. 

Lou commençait à paniquer. Indéniablement, il lui plaisait, et elle semblait supposer que la réciproque était véridique. Elle se retourna vers lui, prête à l'enlacer, quand ses yeux se posèrent sur une photo encadrée au dessus du canapé. Ses yeux s'écarquillèrent, elle s'écarta vivement de lui, et dans un sanglot, s'empara de sa veste, et s'échappa rapidement de l'appartement.

L'air était vif à l'extérieur, et les mains de Martin n'étaient plus là pour réchauffer la fraicheur nocturne. Son téléphone vibrait, le jeune homme tentait de l'appeler, en vain. Elle ne répondrait pas. Plus. Plus jamais.

Elle arrivait près d'une bouche de métro, pourvu qu'elle puisse monter dans le dernier avant leurs fermetures. Elle s'engouffra dans les escaliers, évitant un SDF défoncé au sol. Mais arrivée en bas, elle découvrit les grilles fermées. Elle ressortit et se mit à marcher vers son appartement, la déception et la rage au ventre.

J'avouerais toutOù les histoires vivent. Découvrez maintenant