Poésies - Toxine

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TOXINE


Deux poèmes qui amènent au voyage valsé, au silence de la mer et de l'oubli de soi pour un autre. Un autre difficile, égoïste, parfois bon. Deux histoires qui rappellent notre sensibilité, l'idée qu'à la fin il vaut mieux vivre, se tenter et tenter l'autre mais ne jamais s'oublier.


Trip & Lypémanie


Accoudé dans cette décapotable, le bras envoûté par la rafale,
Ma bouche cognait contre cette brise, mes yeux anéantissaient la lumière,
Tu étais à côté, tu ne me voyais pas pleurer,
J'étais bercé par les tropiques, assoiffé par les kilomètres,
Tes virages avaient le goût de fureur, les routes un goût sempiternel


Roulons, jouons, courrons, ne t'arrête plus,
Aime-moi, prends-moi, aide-moi, fais-moi mourir
Crève, sombre, atterris, lâche, pends-moi
Je cabote, tu sais que je souffre, alors arrête, arrête-toi !


Je m'égare, cheveux au vent, dans ta voiture, à regarder l'horizon,
Je sirote ta marijuana, je tombe dans ce mauvais trip accessible,
Ma tête breloque, siphonne, te tient tête, te prends dans ma bouche,
Mon rire t'atteint, avise ma bêtise, te crie ma mésintelligence,
J'apostrophe les allées, je fulmine tant je veux sauter, prisonnier


Écrase, swingue, navigue, fais-moi souffrir,
Respire-moi, déteins-moi, caresse-moi, claque-moi
Dégage, reviens, souris, vaincs, triomphe-moi
Je t'ai calculé, tu m'as maudis, tu voulais me punir !


C'est la route qui décide, elle nous cogne d'aller à droite,

C'est la mélodie qui nous attrape, elle nous invite à gauche,

C'est tes paroles qui me bercent, elles vont droit dans le mur,
C'est cette odyssée qui me profite, elle va tout droit,

C'est notre relation qui chavire, elle adore reculer


Un circuit, un trajet, une aventure, une escapade,
Avec toi, je veux encore tout vivre,
Tu me donnes la haine mais me rend un vide polarisé,

Mes sentiments empestent l'animal écrasé sur le côté,

Et mon corps vole,

                                       Vole au loin,

                                                                  Plus loin,

                                                                                         Trop loin,


Je me bousille sur cette route,
Laisse mon corps s'échapper,
Toutes ces voitures me rouler dessus,
C'est séraphique, céleste,
Car tu sais, au fond, que je n'ai jamais existé.


Je n'ai été que la courtisane de ta défonce,
Et te remercie de m'avoir laissé vivre à travers ces pages,
Car tu sais que je n'existerais plus,
Nul par ailleurs.


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Prison Ivre


Poison chassé,
Poison malmené,
Poison maltraité,
Poison chanté,


Entre deux balafres tu m'as tiré la gorge,
Tu m'as égoutté et étouffé de ta sueur,
M'as liquéfié de ta semence pour m'habiter,
A tout jamais


Prison désolée,
Prison trouée,
Prison fleurée,
Prison hantée,


Entre deux noirceurs je t'ai redemandé,

Je t'ai supplié de me secouer les yeux de ton visage,

T'ai lové de m'envoyer si haut que j'en exigerais dextrement,

A tout jamais

Plus fort, plus dépossédé, plus assoiffé de me faire boire ton nectar


Poison douloureux,
Poison goûteux,
Poison orageux,
Poison anxieux
Et je t'étreignais jusqu'à l'infini, Je t'épuisais de me consommer avec débâcle


Je,
Je n'arrivais plus à m'arrêter,
A faire taire ces fausses notes,
Elles me démangeaient pour me briser,
Pour.


Mon seul poison c'était tézigue,
Toi,
La consécration quand tu m'engloutissais,
Toi,
L'ennui que tu faisais combler,

Toi,

En me nourrissant de chaque orgasme qui me faisait disparaître.

Prison Noire.

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