Nouvelle - Le Rêve

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LE RÊVE



Cette nouvelle trace le parcours d'un désir passé mais qui n'a jamais été oublié. Un désir passé car arraché, détruit malgré soi, un désir qui parfois s'est avéré toxique, actif dans la pensée mais qui n'a cessé de stimuler le corps, l'esprit et les sens. C'est une histoire pour tous ceux qui n'ont pas été épargnés par la passion qui fait vomir ; celle qui s'est éteinte un jour où nous ne l'avons jamais voulu.


Sublime-moi. Rendors-moi et dis-moi que je ne rêvais pas, que tous ces instincts, ces semblances et ces notes qui dansaient autour de moi pour me faire vivre un ailleurs semé de mystère fécond et de bonheur amusé n'étaient que vérité. Je me suis endormi dans le mensonge pour me réveiller en brisant mes draps ; je les ai arrachés tant j'étais couvert par la sueur du désespoir, la transpiration d'avoir vécu dans un inconscient mitigé et totalement galéjade. De la frime, de la mystification, de la sournoiserie. Je suis sûr que tu as aimé me voir m'endormir en m'imaginant que tu étais à côté de moi à me caresser les cheveux et me dire que tout allait bien se passer ; que tu n'étais pas une illusion mais bel et bien le roman sur lequel j'avais toujours espéré écrire, l'encre qui manquait à ma plume ou l'avenir que mon passé redoutait. Tu m'as regardé fermant les yeux petit à petit, m'immiscent entre toi, me lovant dans tes bras et ne respirant plus que l'odeur que tu tentais de m'intoxiquer. J'ai cédé, j'ai été faible, j'ai laissé mon invention me rendre impuissant, se régaler de ma clownerie. Je nous ai vu danser la larme au coin de l'œil, se cracher les plus belles flagorneries à la figure ou se féliciter d'une peau charnelle et de virtuosités éclatantes que nous risquions l'un pour l'autre. Je commençais à trouver ce marchand de sable qui n'attendait que de m'étouffer et me maudire trouver exaltant le fait de t'obtenir quand plus rien n'était possible ou que la fête était finie avant même d'avoir commencée. Malgré moi j'ai tenu le chemin de la toxicité en m'évertuant à m'imaginer autour de toi, psalmodiant une comptine maladroite ou une folie permanente (celle que tu aimais tant). On pleurait dans nos verres de rouge, on mariait les drogues et la pollution de nos souffles pour remplir la salle de nos voix pinchardes amenuisées par des rires engloutis dans une averse de pitreries bouffant cette nuit qui n'était éclairée que par nos cœurs qui ne cessaient de battre l'un pour l'autre (tu sais, celui que tu as fini par vomir). Je n'arrivais toujours pas à m'endormir ; je refoulais ces larmes que je ne voulais pas faire couler devant ta pudeur aussi mal organisée que ton corps qui me collait l'esprit et qui ne demandait qu'à ouvrir mon âme pour l'écraser et la charger du poids de la consolation que tu voulais me faire valser. Mes draps s'échauffaient et la chaleur que je dégageais commençait à m'atrophier l'esprit ; mes sens se galvanisaient en un ensemble circonspect et douloureux et je me suis excusé en créant à nouveau tes baisers qui me corrodaient la peau en me cuisant comme une cendre qui partait déjà en fumée dans les airs. Du chaud sur du chaud, c'était tout ce que mon corps demandait. J'espérai juste que tu me fasses retrouver un semblant d'héroïne qui s'était perdu en moi, le dernier shoot de vodka qui m'avait liquéfié les organes et réchauffé le teint ou l'ultime cigarette de cette soirée que nous avions partagée en la salissant de nos doigts moites de désir. A partir de cet instant où j'ai senti tes mains me déshabiller, j'ai fini par m'endormir et l'intensité ne s'est recommandée que par l'incontrôlable ; un flottement dans une brume délicate mixée à une fumée sauvage. On aurait dit que le bien et le mal ne faisaient que s'embraser pour finir par m'enflammer et m'incendier la peau. Oui je pensais à toi, je ne faisais que ça, je n'arrivais pas à faire autrement ! J'étais prisonnier, c'était terminé, j'avais commencé à m'imaginer un tout autre scénario à tes côtés et je devenais embastillé dans un songe qui allait parvenir à distiller une irréalité cruellement merveilleuse associée à une chimère élégiaque. J'étais plongé dans une hémorragie ; vous savez, ces rêves que nous continuons de parfaire alors que nous souhaitons à tout prit nous en dépêtrer. Je savais que le cauchemar n'allait être que l'hallucination du réveil qui me ferait prendre conscience cinq minutes trop tard que ça n'allait pas être une hallucination. En attendant, j'étais parti pour explorer un opium enivrant qu'il allait bien falloir redescendre à la fin de cette passion dissoute dans une étoile poisseuse qu'on n'ose même plus observer là-haut. J'ai commencé à te dessiner loin de moi, environnant, pataugeant dans une soirée figée dans du whiskey bon marché ou des chips écrasées ; tu étais loin de moi mais nos yeux semblaient ne se mouvoir comme de l'eau dans une prise ; plus qu'électrisés, l'énergie se suspendait en un atome doré par la lumière de nos auras diabolisées. Je crois que je ne te rêvais et ne te saignais que pour mieux te voir me faire partir à la dérive dans une essence qui se répercute sur une rive abusive et déboussolée d'une lenteur excessive car oui, déjà là, tu me rendais obsédé. J'étais détraqué par tes lèvres qui ne parlaient que pour mieux assujettir les miennes dans les prochaines minutes ou rongé par tes excès alcoolisés qui te faisait ricaner avec cette populace que nous détestions. Tu revenais toujours à moi, j'avais le pressentiment que j'allais finir mais souffrir dans tes bras, que j'allais retrouver cette rose noire qui cette fois-ci allait se faner et n'allait jamais repousser car cette fois j'allais partir, partir avec elle pour te laisser me poignarder de toutes ces épines qui ne cessent plus de m'entraver le corps. Tu t'es rapproché, cette danse endiablée nous a fait perdre la tête, nos corps presque l'un dans l'autre, tes mains qui se baladaient dans mon cou et les miennes qui leur répondaient en accrochant tes cheveux, nos lèvres qui se frôlaient et nos yeux qui s'abaissaient vers ces dernières sans jamais les trouver pour déchiffrer cette tension qui nous entravait la peau. Tu as porté ton verre à tes lèvres pour qu'elles soient mouillées et respirent tous les possibles sauf la sobriété et j'ai porté ma cigarette à mes lèvres, fumant cette dernière latte pour laisser mon empreinte et mortifier mes poumons de ce que tu m'étouffais. A travers toi j'ai su me perdre, cacher mes instincts et parier sur une surface inhumaine que tu me faisais languir, passionné et dévoré de me voir hors de contrôle, de me voir comme un vrai pantin, prêt à t'obéir dès lors que tu m'enverrais paître et reviendrait souriant de malices. J'avais l'impression de rêver mon être quand celui-ci mourrait déjà d'envie de se réveiller pour ne pas rendre le cercueil dans lequel j'écumais mes nuits encore plus squelettique qu'il ne l'était déjà. Je me suis susurré à l'oreille de me réveiller, d'arrêter cette mascarade qui n'allait finir qu'en un pathétique drame mais j'ai continué, continué à revivre ce que nous avions vécu dans une grotesque hyperbole. J'ai senti les minutes s'égrener et les heures doubler. Je me suis revu, marchant dans cette rue violentée par le pouvoir des salissures et du vécu violenté par ces passants qui se sont entretués des décennies plus tôt et j'ai accueilli ton baiser par une caresse funeste qui semblait recoller les morceaux pour mieux les déchirer des heures après. J'ai attendu, fouetté par le vent et la brisure de tes lèvres flétries par l'alcool que tu t'étais enfilé et j'ai répondu à tes lèvres en pleurant la solitude que j'avais toujours ressenti et que tu avais voulu faire disparaître. Dans cette illusion, on s'est tellement amusés. On a rêvé d'argent, de pouvoir et de gloire et rempli nos neurones de projets surréalistes qui n'allaient nous mener qu'à la hantise de ne plus jamais se revoir. On a rêvé de ces ambitions en duo mais on a toujours su que ces combinaisons ne pourraient se faire que si nous étions dépareillés. Je t'ai demandé d'arrêter de nourrir mon rêve de ces rêves qui allaient me faire souffrir ; tu as voulu continuer et je suis parti pantelant. Je suis parti pantelant dans tes bras avec l'envie de pleurer tant j'aimais t'entendre me mentir et imprégner mon esprit de tes envies éphémères que tu aurais oubliées dès demain. On est revenus tous les deux, main dans la main, dans cette maison qui criait une musique électronique bateau qui me donnait la pire des migraines. On m'a charrié car je t'avais embrassé ; dans ce sommeil, tout m'a paru encore plus facile. Je délogeais les douleurs que j'avais éprouvées cette nuit-là mais n'arrivais pas à oublier cette bonne figure que j'adressais aux autres. Un sourire, un rire, une banalité ou une boutade sucrée que mes amis voulaient m'entendre dire. J'ai ensuite erré pendant une heure en tentant de t'oublier et me suis langui sur le rythme de cette musique vomitive avec toujours ce mauvais alcool qui tremblait dans tout mon corps, n'attendant que de me laisser ivre pour l'expulser au travers de tous mes pores. Mes joues ont rougi, mon cœur s'est brutalisé et mes membres se sont dégourdis avec ces quinze minutes où trois verres m'étaient passés dessus. L'alcool ne cessait de me violer et je savais que tu étais toujours abrité au loin, prêt à me fondre dessus et m'atteindre dans cette nuit promise à une avalanche de plaisirs que je me savais éprouver dans des prochains instants passagers. On a mis un an pour se voir, une année pour bâtir cette relation perdue dans une toxicité odieuse dans laquelle tu as profité de me faire souffrir, sachant pertinemment que j'allais encore et toujours te retomber dessus et me réduire dans ta peau si aérienne. Je savais que quand tu allais partir tu allais me laisser trépident d'envie de te revoir, n'attendant que tu m'hurles à nouveau à quel point je t'avais changé. Je savais aussi qu'ensuite tu allais me laisser pour t'enfuir avec le premier venu tant tu allais finir par te faire prendre à ton propre jeu. Tu allais savoir que tu avais abusé de moi, que tu m'avais sali et que tu allais tant prendre peur que crever pour le premier connard allait juste être selon toi la meilleure décision à prendre. Ce petit paragraphe n'existe pas dans mon rêve. Dans mon rêve, je te contrôle et ma soif s'étanche pour mieux me livrer un paroxysme freiné dans une multitude d'espoirs qui ici vont faciliter mon bonheur. Dans ce réalisme qu'est la vie, j'ai ressenti la plus belle comme la plus infâme des nuits et j'ai fini par me laisser hospitaliser à cause de toi mais dans cette immatérialité qu'est mon rêve, je tremble de plaisir à l'idée de savoir où tes mains vont se poser sur ma peau et à ce doux rhapsodie qui va complaire toute ma substance. On s'est rejoint une heure plus tard pour filer dans cette immense nuit qui courrait entre mes doigts comme ton désir pour moi. Tu as rempli ma vie de fausses notes mais cette nuit je n'ai eu que l'envie de terminer le morceau et le consommer jusqu'à épuisement. Ta main a cherché ma cuisse pendant que tu t'amusais avec le levier de vitesse et que ton pied tremblait sur l'embrayage ; je voyais bien que tu étais stressé de cet amour naissant que tu savais vouloir faner car tu allais prendre peur. Tu m'as toujours aimé, tu le sais ça ? Pourtant, tu as préféré me délaisser. Non, dans ce rêve, cette partie ne doit pas exister. Revenons à ta main sur ma cuisse. Mon Dieu, j'ai l'impression d'être dans un cliché morbide : la main sur la cuisse, sérieusement ? Bon, qu'on se l'avoue, c'est tellement agréable... c'est tellement bon de continuer ce rêve qui exauce tout en oubliant cette douleur qui nous ronge. Qu'il continue et ne s'arrête plus. Qu'il ne me laisse pas, pas cette fois-ci. On sait cependant tous comment ça va finir ; à force de te regarder, j'ai moi aussi appris à te connaître par cœur et à t'utiliser. Tu gagneras peut-être toujours ce jeu espiègle dans lequel tu me perds mais ne me crois pas si stupide pour ne pas l'avoir compris. Ne me pense pas aussi insipide que naïf ; ne me pense pas perdant quand tes manipulations me permettront de ne pas te regretter ; ne me pense pas m'écraser dans l'amour que je te porte quand je te sens entiché dans tes péchés capitaux. L'orgueil t'a enlaidi, la gourmandise t'a jeté dans la perversité, l'envie t'a comparée à un monstre, l'avarice t'a fait parier que je ne valais rien, la paresse t'a dégradé l'esprit pour te rendre aussi acéré qu'un fantôme exhibé, la colère m'a fait te connaître encore plus ignominieux mais la luxure m'a permis d'oublier tous tes déséquilibres pour me languir, pour m'incérer et m'éprendre de ta chair. Je n'arrivais pas à oublier le cannibale qui dormait en moi, cette Belle au bois dormant qui ne voulait que sentir tes baisers pour se sentir revivre ou ma façon de vouloir attendre que tous les pétales tombent pour que tu restes cette Bête à tout jamais. Avachis chez toi, je ne te voyais plus que comme le paria qui m'avait toujours accablé de velléité, qui ne cessait de titiller mes caprices pour mieux me faire taire ou tel le loup qui m'idolâtrait devant mon désir de te toucher et te sentir. Tu aimais ça, tu aimais savoir que je voulais t'appartenir et que tu ne fasses plus qu'exister à travers toi. Tu savais que même dans mon rêve, j'adorais cette relation nuisible remplie de nicotine ou de venin hydraté de duplicités. Pourtant, dès l'instant où je t'ai senti en moi, j'ai su que même si tu allais devoir m'abandonner, cette idée te donnait des envies de kamikaze. Tu me voulais tellement, on s'étant tant cherchés mais savions précipitamment que tout allait se terminer bien trop vite. Je ne cessais de te respirer, de t'enfoncer mes ongles sous ta peau au point de te faire saigner de mon désir qui n'aspirait qu'à ne faire de toi mon attribut le plus dangereux. Tu voulais que personne ne me touche et je ne voulais te prêter à personne. Tes poils se hérissaient dès lors que tu apprenais qu'on avait voulu m'embrasser et tu rigolais quand ma transe m'attrapait la haine à l'instant où on avait voulu te prendre. Tu ne peux pas appartenir à quelqu'un d'autre ; tu es le titan, le maudit et l'horreur que j'aie toujours prisée. Je me suis actionné tel un vampire qui n'avait besoin de rien d'autre que sa dose d'hémoglobine et tu m'as répondu en implosant en moi tel un démon qu'on aurait besoin d'exorciser. Notre duo ne formait que l'explosion de saveurs de deux pays en guerre. Tu avais cette façon de tourner mon corps en une fête cyclopéenne, tes baisers avaient le goût de l'arsenic qu'il me fallait en une quantité fabuleuse et tes mouvements alternatifs en moi pleuraient le souhait de revenir éternellement. Je t'ai senti sans jamais t'oublier, j'ai frôlé cette mort dans l'enivrement qui ne parlait même plus à la folie érotique mais à l'orgasme d'une longue tirade. Je me suis vu sur scène, rempli d'estime et d'ardeur pour mes émotions qui n'attendaient que d'imploser et les ai retranscrites dans ce rêve dans lequel tu baignais mon corps et mes pensées qui ne réfléchissaient plus. Virgule après virgule, tu ne cessais de ne jamais vouloir apposer ce point sur mon corps. Dans tes bras, tu t'amusais à me serrer plus fort encore pour que je ne sache plus où aller, pour me montrer que ma place n'était nulle part ailleurs qu'ici et que ce monde ne serait rien sans notre complicité partagé entre folie et désespoir. On a fini par s'embrasser si fort que j'ai cru qu'on allait s'étouffer ; dans ce baiser nos larmes se sont imprégnées de nos deux visages furieux et ont gobé la cruauté que nous subissions sans relâche. J'ai crié ton nom pour souligner à quel point t'appeler n'allait me servir à rien et tu as logé ta main trempée sur mon visage comme si me voir te demandait la plus pénible des souffrances. Tu m'as tant aimé et j'ai tant répliqué à ton adoration mais ce que tu allais me faire allait me détruire. J'aurais dû te le pardonner mais je n'ai jamais réussi. A la fin de notre bêtise, mon corps s'est raidi en te sentant me malmener une dernière fois pour réussir à n'être qu'en ta possession. Le jour se levait. Tu m'as respiré une dernière fois, mon corps ballant sur les draps blancs et mon visage se filtrant face aux premiers rayons douloureux et tu t'es rhabillé, te préparant au pire. Tu m'as laissé là, tu n'en pouvais plus d'être habité par ce tumulte intérieur. Tu es parti, parti en m'empêchant de pleurer car ici, dans ce rêve, je n'avais pas le droit de revivre ce torrent qui m'avait donné jusqu'à l'espoir de m'abandonner moi-même, moi aussi.

Ainsi, je me suis réveillé et je me suis remémoré ce qu'il s'est passé. Je t'ai revu reprendre ta voiture et me marteler le cerveau en me disant que tu n'étais pas quelqu'un pour moi, que tu ne pourrais jamais aimer ou être à mon sacrifice. Tu m'as crié que je te faisais peur et que le monde qui t'entourait ne faisait que te rendre encore pire que tu ne l'étais déjà. J'ai vu dans tes yeux à quel point j'allais te manquer, à quel point je t'avais marqué et que j'avais laissé ce tatouage mortifié sur tout ton corps. Tu n'as jamais voulu m'aimer, tu étais tant persécuté et outré de me voir me cambrer de larmes dans ce lit puis sortir devant mon porche pour crier si fort que j'aurais pu briser cette Terre déjà trouée par l'extinction. J'ai crié, je n'ai fait que ça, j'ai alerté tous les voisins qui m'ont recueilli complètement nu devant ma porte en m'apportant des vêtements, à boire et à manger devant mon visage livide. Et j'ai entendu. Je t'ai entendu. Tout le monde t'a entendu. Tu avais osé me faire ça. J'ai enlevé cette couette de survie qui me grattait la peau, j'ai balancé tous ces foutus cafés qui me pétrifiaient les narines à défaut de te sentir une dernière fois et j'ai couru de toutes mes forces, sans relâche, au point d'en vomir et de manquer de m'évanouir puis je suis arrivé. Je t'ai trouvé, la cervelle en lambeaux et le corps tétanisé par le froid. J'ai vu cette gâchette qui s'était nichée dans ta bouche et cette pression que tu n'avais pas un instant hésité à serrer pour t'exploser le peu de vie qu'il te restait. Tu m'as laissé te voir ainsi, tremblant devant tout ce sang et ces organes qui gisaient à mes pieds et s'enfonçaient dans mes talons et je me suis évanoui avec toi. Quand je me suis réveillé, tu n'étais plus là, j'étais absent, de retour dans mon lit à te regretter pour le restant de ma vie. Tu sais quand même que tu m'as abandonné ? Tu sais quand même je n'ai jamais connu quelqu'un d'aussi égoïste que toi ? Tu détestais peut-être la vie mais tu m'as laissé avec la tienne. Tu es peut-être parti avec cette mort qui te plaisait tant mais n'a pas hésité à me laisser tous tes sentiments, à me transfuser ta haine et tes idées noires. Tu as joué à l'incube, à l'infâme et crois-moi que je te déteste de toutes mes forces. Je n'ai plus jamais réussi à aimer quelqu'un d'autre et j'ai eu si peur de sombrer qu'à moi seul j'ai tenté de m'accrocher à cette comédie qu'est la vie et que j'allais désormais devoir vivre sans toi.

C'est plus fort que moi, je ne cesse de te rêver, je ne cesse de te chercher dans mon subconscient, espérant te retrouver un jour à défaut de te revivre dans ce scénario rempli d'immondices. En t'écrivant, je ne cesse de raviver ces larmes qui ne méritent pas de couler pour toi et, dans ma tête, je n'arrive plus à faire taire cette résonance qui me crie de te dire que je t'aime.

Oui, crois-moi, tu m'as sublimé. Pour toujours.

PrécieusesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant