One More Breath {TWD}

13. Le grand jour

« Oh mon Dieu !!! » Ma mère est allongée sur le canapé en robe de chambre, poussant des cris assourdissants. Mika est assis à côté d'elle, Maman lui agrippe la main. « Chérie !! Nous sommes là, nous avons une infirmière avec nous, tout va bien se passer d'accord ? » Simon prend le relais de Mika et tient la main de ma mère fermement. Je suis sous le choc, je ne sais pas quoi faire. Sally est montée à toute vitesse chercher des bandages et tout ce dont on a besoin puis les donne à l'infirmière. Victoire m'appelle de l'extérieur de la maison. « Olivia, ramène toi stp ! » Je cours vers l'extérieur, pensant que Meredith se réveillait enfin. « Prends ta soeur, je dois aller aider l'infirmière. » Je prends Meredith dans mes bras pendant que Victoire fonce dans la maison. Cette fille est incroyable.

Je rentre dans la maison à mon tour et monte rapidement dans ma chambre pour déposer ma sœur sur mon lit. « Je reviens, Mer. » Je redescends à toute vitesse et voit Victoire entourer la jambe blessée de Suzanne par un bandage. « Ce sera mieux, comme ça. » « Merci beaucoup. » Suzanne prend le matériel médical nécessaire que nous avons ramené de l'hôpital et s'approche de ma mère. « Madame, je vais vous demander de vous calmer. Monsieur, faites en sorte que votre femme ait le dos un peu surélevé afin qu'elle soit dans la bonne position pour accoucher. » Mika est venu à côté de moi et me prend la main. « J'ai peur. » me chuchote-t'il a l'oreille. « Moi aussi, Mika, moi aussi... » Victoire nous voit tous les deux paniqués et à la fois morts de peur, puis elle vient vers nous. « Tout va bien se passer, vous verrez. Votre mère est forte, elle va s'en sortir. » Elle me prend elle aussi la main. Une montée de chaleur envahit mon corps. Elle me regarde et me sourit. Je dois avoir l'air tellement pathétique à rougir comme ça ! Je me sens assez gênée qu'une inconnue me prenne la main.

   « Madame, je n'ai pas d'anesthésiant assez fort pour une telle procédure. Je vais vous faire une piqûre mais je vous demanderai de vous lâcher en criant autant que vous en avez besoin et en serrant la main de votre mari le plus fort que vous le pouvez. On commence. » Sally emmène ses enfants à l'extérieur et ferme la porte. Victoire, Mika et moi regardons la scène, Mika et moi encourageons notre mère. « Allez Maman, tu vas y arriver ! » Ma mère, en pleurs et en sueur, prends le courage de nous envoyer un sourire. Je l'admire tellement. « Madame... » « Bénédicte. Appelez-moi Bénédicte. » « Très bien Bénédicte, prenez une grande inspiration et quand j'aurai compté jusqu'à 3, poussez ! Vous êtes prête ? » « Oui. » « 1, 2, 3, allez-y poussez ! » Maman pousse de toutes ses forces en criant et serrant la main de Simon. Je stresse, et serre celles de Mika et Victoire. Mika s'accroche à mon bras. « 3, 2, 1, poussez !! » Elle a dû le répéter presque une dizaine de fois. « Encore un dernier effort, je vois ses cheveux !! » Ma mère pousse une dernière fois puis des pleurs de bébé envahissent la pièce. Wow. « Félicitations !! Simon, vous voulez couper le cordon ? » « Je veux bien ! » Suzanne donne les ciseaux à Simon qui coupe le cordon et prend le bébé dans ses bras. Sally et les deux enfants reviennent dans la maison. Tout le monde s'approche du nouveau bébé, dans les bras de Simon et Maman. Je suis tellement fière. L'infirmière s'approche de ma mère. « C'est un bon travail, Bénédicte. Comment s'appelle votre petite fille ? » « Louise. Louise Suzanne. » Suzanne regarde ma mère avec les larmes aux yeux et les deux femmes se serrent dans les bras. « Merci beaucoup, sans vous je ne sais pas si j'aurai réussi. Merci pour tout. »

Je m'approche de ma nouvelle petite sœur. « Je peux la prendre? » « Bien sûr. » Je prends Louise dans mes bras. Elle est si petite, si fragile. « Coucou toi. » Elle a déjà des cheveux sur le crâne, presque noirs comme ceux de Simon. Mika s'approche et caresse les cheveux de notre petite merveille. « Bon bah ça me fait 3 sœurs maintenant ! » On rigole tous. Ma famille est tellement belle. C'est dans les moments comme ça que je me dis que rien ne vaut le fait d'être en vie. La vie est beaucoup trop précieuse. Louise, une nouvelle vie, un souffle de plus dans ce monde presque mort. Je repense à toutes ces personnes qui nous ont quittées, je repense à Cora, à Papa, à tous ceux qui sont loin de moi.

« MAMAN !! » On lève tous la tête et regardons le haut des escaliers. Meredith s'était réveillée et nous regardait tous avec un grand sourire. Elle descend les marches à toute vitesse et se jette dans les bras de ma mère. « Ils t'ont retrouvée ! Tu vas bien mon ange je suis tellement heureuse! » Sally me prend Louise des bras, et je vais rejoindre Meredith et Maman, Mika fait de même et nous voilà faire un géant câlin collectif, Maman, Mer, Mika, Simon et moi. Meredith se lève et regarde le bébé dans les bras de Sally « C'est Louise ?! » « Oui ma chérie, voici ta nouvelle petite sœur ! » Meredith s'approche du bébé. « Je peux la prendre? » Sally regarde ma mère pour avoir son accord et ma mère acquiesce. Ma petite sœur prend le bébé délicatement. Je m'approche d'elle. « C'est ta nouvelle petite sœur, tu n'es plus le bébé maintenant Mer. Tu vas devoir bien t'en occuper et faire en sorte qu'elle soit en sécurité. » « Ouiiii ! »

   Simon explique à maman comment on a retrouvé Meredith et demande à Victoire de s'approcher. « Merci pour tout. Tu es notre héroïne, tu veux rester avec nous ? » « C'est normal... Euh.. je ne voudrais pas vous déranger... » « Mais si, reste. Tu dormiras dans la chambre d'Olivia. » « Bon... d'accord. » Victoire me regarde et me sourit. J'aurais préféré dormir avec Meredith, je la connais à peine et elle me met mal à l'aise. « Eh mais Louise elle a 5 frères et sœurs du coup ?! » dit Mika étonné. « Ah bah... oui, ça fait beaucoup. » lui répond Simon. « Wowww la chance !! » Puis on se remet à rire. Suzanne a pris Louise pour la nettoyer et Simon a été chercher la valise de bébé. « Bon, il va falloir sortir les biberons, les couches, les petits pyjamas... C'est reparti pour quelques années de pleurs et de soucis. » Simon n'aurait pas dit mieux. Quelques années de pleurs et de soucis pas seulement pour Louise mais pour le monde entier. Peut-être même pour toute la vie.