Prologue

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Cayden. Cayden... Ce prénom.... Ce prénom si delicieux sur le bout de ma langue...
IL n'avait jamais quitté mon esprit : son visage, son sourire, son regard tendre, son odeur, son irrisistible fausette... Comment aurais-je pu faire pour l'oublier ?

Malgré que je n'avais jamais pu le revoir, lui parler, le toucher... il restait ancré en moi.
Pas un seul jour ne passe sans que je ne recrée nos moments inoubliables, nos conversations puériles et nos fous-rire... Mais plus les jours passent et plus ces instants deviennent flous.
Chaque enfant lui ressemblant ne serais-ce qu'un peu, me fait l'effet d'une bombe. Ces atroces moments de mirages, ces simples secondes suffisent pour me dechirer le coeur, serrer ma gorge et augmenter inconditionnellement mes pulsations cardiaques.
Mais je devais me résoudre à penser que cet enfant avait maintenant grandit, tout comme moi je l'avais fait.

Mais je ne veux pas grandir. Cette pensée m'horripille tant. Pourquoi grandir ? En effet, plus les minutes passent et plus je m'éloigne un peu plus de lui.
Etre séparée de force après onze années de vie presque communes est une chose horrible. Épouvantable. Cela vous laisse une trace douloureuse qui peut peut-être être camouflée mais pas supprimée... Mais comment protester contre la volonté de mes deux géniteurs bornés ? J'étais si jeune et eux, si déterminés...

Aujourd'hui, plus que jamais, l'idée de le revoir est devenue mon obsession.

"Cayden est un homme à present, il a fait sa vie et tu devrais en faire autant Alyssa." J'en ai assez que l'on me répète ces épouvantables sornettes. Les personnes qui m'entourent aujourd'hui n'arrivent pas à comprendre à quel point Cayden et moi étions liés. Comme les deux doigts de la main. Nous étions indissociable. Comme Bonnie et Clyde, Minnie et Mickey, Yseult et Tristan, Anna Karénine et Alexis Vronsky, Elisabeth Bennet et Monsieur Darcy, Gaïa et Ouranos... Nous etions jeune mais nous nous aimions. On le ressentait, on le comprennait... C'était tellement sincère et évident à la fois. Malheureusement, tout deux restions trop timides pour nous déclarer...

Mon père avait trouvé, très loin de là où nous habitions autrefois, une offre d'emploi bien trop intéressante que pour la refuser. Il ne cessait de dire à ma mère qu'il voulait partir de ce quartier. Que depuis que nous étions arrivé ici, les choses avaient changées. Il répétait à qui le voulait bien entendre que c'était un quartier maudit. Ma mère elle, ne voulait décidemment pas partir et cela me soulageait. Elle s'y plaisait bien dans ce quartier. Elle avait son cercle d'amis qui venait souvent dîner à la maison. Elle n'avait pas de boulot officiellement déclaré mais elle donnait des cours de danse qui lui fournissait un tout petit revenu. Tout juste de quoi se faire ou me faire un peu plaisir.
Mais un soir, alors que ma mère était rentrée très tard et en pleur, mon père à hausser la voix. Chose qu'il n'avait jamais faite auparavant. Il s'est engeulé très fort avec ma mère. Tellement, que le lendemain même, elle m'a annoncé notre départ.
Je n'aurais jamais cru devoir partir un jour. Ma mère est une femme forte, très belle, qui a toujours eu ce qu'elle voulait. Jamais personne n'aurait pensé mon père aussi fort que pour pouvoir la faire changer d'avis. C'est elle qui avait choisit ce quartier. C'est elle qui s'occupait de la maison, de nous, de tout. C'est elle qui portait la culotte comme on disait. Même dans le quartier, tout le monde était tellement subjugué par sa beauté que personne n'osait la contredire. Tout le monde voulait être apprécié d'elle. Et mon père en était tellement bleu qu'il faisait le moindre de ses petits désirs. Mais à mon plus grand regret, pas cette fois.

Aujourd'hui, cela fait maintenant neuf ans que je suis partie. Durant ces années, il doit certainement avoir connu des histoires d'amour qui ferait baver plus d'une, vu l'amour qu'il était, le protecteur qu'il fasait. Il était serviable et doux. A chacune de mes blessures, il les pansaient. A chacun de mes pleurs, il me faisait rire... Les filles doivent cetainement courir après lui et ses nombreuses qualités. Mais je ne veux rien savoir. Je le veux, lui. Pour moi toute seule. Il était mon premier amour et sera l'unique. J'avais beau, moi aussi, avoir eu une histoire d'amour, ce n'était pas le même amour que je ressentais envers Cayden.

Il est vrai que j'ai fait plusieurs tentatives pour l'oublier. Sortir avec un garçon en était une et je n'en suis pas très fière mais chaque fois que je faisais quelque chose dans ce but précis, je le ressentais là, comme s'il était auprès de moi, me disant combien c'était interdit de l'oublier.
L'envie de le faire disparaître à tout jamais de ma tête me venait à l'esprit chaque fois que l'on me disait "Tu sais, si vraiment tu lui manquait, il serait déjà venu jusqu'à toi". Mais chaque fois, je lui trouvais tout un tas d'excuses et je désirais encore plus qu'avant de le revoir.

Il m'est impossible de penser qu'il n'ai pas, lui aussi, la volonté de me retrouver.
Même séparés, l'impression d'être relié à lui par je ne sais quelle puissance ne m'a jamais quitté. Petite, je devinais chacunes de ses pensées et vice versa. Je sais alors au fond de moi-même qu'il a le même désire que moi. Le désire aussi d'oublier ce souvenir effrayant de notre enfance et toute la rage contenue envers mes parents pour cette séparation qui nous traumatiserait éternellement.

Mais ce que je sais d'autant plus, c'est qu'un jour ou l'autre, on se retrouvera.

Un coup en plein coeur (tome 1 TERMINÉ).Où les histoires vivent. Découvrez maintenant