Un coup en plein coeur (tome 1 TERMINÉ).

20

Je n'arriverai jamais à comprendre Cayden Kross. Jamais. Pourtant j'aimerai tellement. Comme avant... J'aimerai tellement retrouver cette complicité que l'on avait autrefois... Et cela me tue de voir tout cet amour que l'on ressentait l'un pour l'autre partir en fumé. Je regrette tellement le jour où je suis partie. Aurais t'il changé ?
Je me coince dans mon canapé et libère toute ces sensations fortes. Je pleure. J'aurais tellement voulu ne jamais déménager. A présent je suis seule... Avant nous étions deux. Je ne sais plus quoi faire pour que Cayden redevienne comme avant et je crois que j'ai perdu tout espoir. Au lieu d'être mon ami, il se moque de moi tout en froissant mes sentiments. Pourquoi fais t'il cela ? Ça ne lui manque pas à lui ce que nous étions avant ? Quelqu'un entre et je remarque ma mère sur le perron. Je sèche vite mes larmes et entre dans ma chambre. Quelques minutes après, ma mère frappe deux coups secs sur ma porte et je me redresse afin d'aller l'ouvrir. Je la laisse grande ouverte et repars m'asseoir sur mon lit.
- Tu m'aides à préparer le dîné ?
- Oui bien sûr...
- C'est pour six personnes.
- Six ? Je demande confuse.
- Oui, les Kross. Je me sens redevable envers Marc et pour le restaurant aussi... Il était tellement chic... C'était super cher tu sais.
- Oui d'accord. L'idée de revoir Cayden dans si peu de temps me donne la nausée. Toutefois, je descends en bas et aide ma mère à préparer le dîné.
- Tu sais que dans quelques semaines tu recommences l'école ma chérie ?
- Oui maman. Je le sais.
- Combien déjà ?
- Quinze. Quinze pauvres petits jours.
- Tu pourrais demander à Cayden de t'accompagner les matins. Après tout, vous allé dans la même école.
- Maman... Il est la dernière chose dont j'ai envie de parler.
- Vous ne vous...
- Maman ! J'ai conscience de l'agresser mais je n'en peux plus d'entendre parler de lui. Surtout après sa moquerie de tout à l'heure.
- Très bien d'accord ! J'avoue qu'il a beaucoup changé dans son genre... Mais c'est un beau garçon. Il a beaucoup pris de son père.
Je lâche le morceau de concombre que j'ai entre les mains et le fait tomber par terre. J'ai envie de pleurer. Je sais... Je suis faible. Je ne devrais pas pourtant.
- Désolé me dit ma mère quand j'essaie de nettoyer ma bétise sous le jet de l'eau.
                                ***
Lorsque les Kross arrivent, ils sont tous là, sauf Cayden. Il arrive vingt minutes en retard sans même s'excuser. Il prend place à table et je sers les plats. Lorsque vient son tour il me prend brutalement la louche des mains et se sert lui même. Il me regarde dans les yeux et je les abaisse automatiquement, ne savant pas quoi faire d'autre. Il veut me faire comprendre qu'il n'a pas besoin de moi, j'en suis sûr.
Pendant tout le repas, nous ne nous parlons pas. De temps en temps nos regards se croisent mais je finis par baiser mes yeux sur mon assiette.

- Dans deux semaines déjà, mon fils reprend l'école... Je suis tellement fière dis Eli.

Cayden toise sa mère et elle en rit.
Il se lève et se dirige vers le salon. Comme s'il était chez lui. Je regarde son assiette et remarque qu'il a tout mangé, pourtant, elle était bien remplie. Sa mère, rouge de son je-m'en-foutisme, le regarde de loin mais il n'y prête pas attention. Il couche ses pieds sur le sofa et allume la télévision.
Ma mère et Elizabeth parlent de lorsque j'étais jeune. Je ne veux pas entendre ça et c'est une joie pour moi lorsqu'elle me demande d'aller chercher mes anciennes photos et que je n'ai plus à les entendre.
Quand je tombe sur mon album, je le saisis et fais quelques pas mais il glisse et tombe à terre, éparpillant certaines photos de moi et Cayden. C'était mes favorites il y a à peine un mois de cela et aujourd'hui, j'ai envie de les déchirer. J'ai les larmes qui me montent aux yeux.
- C'est quoi ?
Je me retourne et le vois. Directement, je baisse les yeux pour qu'il ne remarque pas les larmes qui viennent de couler sur mes joues. Je me dépêche à tout ranger, je ne veux pas qu'il voie que j'ai gardé des photos de nous deux. Il est évident que lui, n'en as plus une seule depuis des lustres.
En essayant de les ranger le plus vite possible, je remarque un pied écrasant une photo où il me tendait un pissenlit, autrefois. C'était la fleur que je préférais. Je faisais des vœux en soufflant sur celle-ci et il riait de moi.
Il s'abaisse et pose ses mains sur les photos pour éviter que je ne remballe tout.
- Tu as gardé toutes ces crasses ?
"Ces crasses" c'est comme ça qu'il les voit lui ?
Soudain, une goutte de mes larmes tombe sur l'une des photos et il relève la tête sur moi. Je reste toujours le regard fixé vers le bas, priant pour qu'il n'ait pas vu la larme mais il prend mon menton entre ses doigts et relève mon visage.
Je le regarde dans les yeux et il paraît triste de me voir comme ça. Il reste un petit moment à me regarder. Je m'attends à ce qu'il rit mais au contraire, il me redresse tout en gardant mon menton dans ses doigts et il s'approche de moi.

Il me chuchote tout bas, comme pour un secret :
- Pourquoi tu pleures ?
Bizarrement aucune once de moquerie ne parait dans sa voix. Il a l'air plutôt d'avoir envie de me réconforter. Mais je ne veux pas y répondre. Il lit dans mes pensées et ajoute :
- Réponds-moi.
Je baisse les yeux ainsi que mon visage mais il me le relève aussi tôt. Il glisse sa main pour arriver sur ma hache droite et il amène tout mon corps vers lui. De l'autre main, il essuie ma larme et la porte lentement à sa bouche tout en me regardant d'une manière sensuelle.

Ce qui fait chavirer mon coeur. Je suis décontenancé. Je ne sais plus quoi faire. Ni même où me mettre. On se regarde pendant de longues minutes et attrapant mes joues de ses deux mains, il me dépose un chaste baiser sur les lèvres.

Que viens t'il de se produire ? Mon souffle s'est coupé. Mes jambes tremblent et mes bras aussi. Le frisson glacé est passé tout le long de ma colonne vertébrale et les poils de mes bras se sont hérissés. Il me regarde longuement, les sourcils froncés cherchant dans mes yeux quelque chose. J'ai la bouche entrouverte. J'ai tellement envie qu'il repose une nouvelle fois ses lèvres sur les miennes. J'en ai tellement envie malgré que je sais que venant de lui, ça n'a pas la même signification...