Passer outre

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Héloïse

- Maintenant, retourne en classe, ta réaction est compréhensible, je ne pense pas qu'ils vont te dire que tu ne mettes plus les pieds ici. Tu y va et excuse toi auprès d'Aaron est de ta prof. Ok ? Je suis désolée, je dois y aller, je suis déjà en retard de trois minutes, et avec ce prof... si tu n'y arrives pas ou autre, tu m'appelles.

Victoire venait de partir me laissant seule avec mes réflexions.

Suis-je réellement prête ?
Puis-je reprendre mes études ? Pouvoir avancer dans la vie ? Ou vais-je rester dans mon coin ?
Vais-je vivre dans la peur, dans l'angoisse, dans la paranoïa toute ma vie ?

Non Héloïse, arrête de te poser des questions. Il faut que tu avances, que tu passes outre sinon, tu ne vas jamais réussir.

Il faut que j'y retourne, il faut passer le cape, il faut que je reprenne une vie lambda... il faut, il faut, il faut beaucoup de choses.

- Aller, tu peux le faire Héloïse, tu y vas, tu t'excuses et tu suis le cours. Me rassurais-je.

Je sortis de la cabine, puis des WC.

Toutes les personnes ayant pris une pause avaient déjà repris les cours.

J'arpentais les couloirs afin de pouvoir retourner dans ma classe.

Deux minutes passées, j'étais enfin devant la porte qui était fermée.

Mon coeur battait à cent à l'heure. Ce n'est pas le même stresse que tout à l'heure. La peur d'être en face d'une classe entière soit une vingtaine d'élèves, d'être jugée, regardée, et de voir leurs réactions, laissaient place à de l'appréhension. Oui, l'appréhension ; une nouvelle qui gifle son nouvrau camarade au bout de deux minutes et d'être partie telle une voleuse, n'a pas dû faire bonne impression.

Je tapais sur la porte pour avoir la permission d'entrée. En espérant que je sois acceptée, malgré mes cinq minutes de retard et de mon comportement du cours précédent.

J'entendais le fameux " Entrez !". Je soufflai fortement pour me soutenir.

J'entrai.

Les regards étaient une énième fois sur moi. J'étais le centre de l'intention.
La professeur me regardait.

- Re bonjour.... excusez moi pour le retard et... mon... mon comportement de tout à l'heure... je...

- Allez vous assoir, ce n'est rien. Le directeur m'avait prévenu que vous n'acceptez aucun touché. Je l'avais informé à tes camarades, mais monsieur GUERIN étant en retard, comme toujours,  n'a pas pu être prévenu. Ça lui apprendra. Allez-vous assoir à votre place je vous pris. M'interrompte-elle en me montrant la table de la main.

Je fus etonnée mais soulagée de ses mots. Elle ne va pas me virer. Ils sont très compréhensif sur ma situation, ça me fait vraiment plaisir. Toutes les écoles, du moins, tous les directeurs et professeurs n'auraient pas fait la même chose.
Mais il y a quelque chose qui me gêne dans son discours, le " à votre place "
Cela veut dire que la place du fond, à côté de lui, et dorénavant ma place à titrer ?
  Je ne peux pas être près de lui... Après mon geste et le fait qu'il soit... lui !

J'avançai malgré tout en direction de la table qui m'est dorénavant atitrée.

Il était là, assis, me regardant arriver avachi sur sa chaise en tournoyant son stylo.

Je passais près de lui, le contourner enfin d'être à sa droite.

Je m'asseyais. Je ne savais pas quoi faire ; m'excuser ou ne rien dire, comme si rien ne s'était passé.

RevenanteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant