Porter ses ovaires

180 15 9
                                    


Héloïse

Je me préparais, m'habillant des habilles que ma mère avait gardé. M'allant trop grand (à cause de ma perte de poids), elle m'en a acheté des nouveaux quelques jours après mon retour. 

Je suis restée avec mes parents pendant une semaine, ça peut paraître peu pour certains. Mais, voyant que ma famille avait changée, et de voir leurs visages tristes lorsque je reculais pour éviter qu'ils me touchent était trop pour moi.

Oui, je les ai eu dans mes bras, quelques secondes chacun où je les serrai fort, lors de nos retrouvailles, mais c'était encore trop tôt. Je ne supportais et ne supporte toujours pas d'être touchée. Par n'importe qui.

Une fois prête je soufflais un bon coup.

Je sortais de la salle de bain et me dirigeai vers le salon où Léa m'attendait.

- Let's gooo ! S'excita-t-elle. J'en suis sûre qu'en revoyant l'établissement ça va te faire du bien !

Je souriais en guise de réponse.
À vrai dire, je ne sais pas. Mais au moins cela me fera penser à autre chose. Du moins, s'ils m'acceptent.

Je la suivais lorsqu'elle sortit de l'appartement.
J'entrais dans la voiture, côté passager et Léa conduisait.

Vingt minutes plus tard nous arrivons devant l'école.
Je regardais, par la fenêtre de la voiture, le portail du campus.
Il y avait du monde, beaucoup trop.

Mon amie prit son sac à main et me regarda.

- Ne t'inquiètes pas Hélo ! Tout va bien se passer, puis, on va foncer au bureau.

J'hochais la tête, soupirai un bon coup et ouvrit la portière, puis je sortais.

Nous avançons, s'approchant de plus en plus vers la foule.

Certaines discussions s'arrêtèrent lorsque je passais à côté - ou non loin d'eux, et reprirent par de petits chuchotements lorsque j'étais plus loin.

Certains me dévisagèrent.
je regardais alors le sol, honteuse.

Je ne veux pas être le centre de l'intention, surtout à cause de ça.

- Hélo, baisse pas la tête ! Tu t'enfous ! Aller, viens !

Elle allait me tirer par la main mais elle se rétractait. Alors elle me fit un mouvement de la tête pour que je la suive, ce que je fis, toujours sous les regards des autres. J'avais peur, j'angoissais, mais je ne disais rien.
Lorsque nous fûmes arrivées, nous toquons et lorsqu'on entendit le mot 《 entrez 》 nous entrâmes.
J'avais demandé à Léa de venir avec moi, je ne voulais pas rester seule avec un homme dans une pièce si étroite. 

J'aurai trop peur. Je ne fais plus confiance à personne, surtout aux hommes.

- Bonjour, asseyez-vous je vous pris. Dit-il en désignant les deux chaises en face de son bureau.
Puis, il s'assit et ouvrit un dossier et l'examinait.

J'observais la pièce autour de moi. Le peu que j'ai dû venir ici, rien à changé. La grande vitre derrière son bureau, entourée d'un mur couvert de bois. Le bureau très imposant du proviseur où étaient étalées un nombre incalculable de feuilles, éparpillées par-ci par-là, avec des post-it collés sur chaque tas. Sûrement sa technique pour se retrouver dans ce désordre. De nombreux casiers étaient sur notre droites, où certaines feuilles en dépassées.

- Alors, Mademoiselle Martin, vous voulez revenir dans l'établissement.

J'hochais la tête.

Il me jeter un coup d'oeil, la tête toujours dans le carnet, sûrement mon dossier.

RevenanteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant