Strawberry

Chapitre 5 - Crise d'angoisse

Bonjour à tous!! Voici le prochain chapitre de Strawberry :D Bonne lecture! 

Attention, il y a un petit changement de point de vue :)

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          La lune s'étend au dessus de moi. Elle est presque d'une beauté ensorcelante. Sa lumière irradie dans le ciel et se répand partout autours de nous. La meute est là, la pleine lune nous a rassemblée au milieu de notre territoire. La famille Bold possède l'un des ensembles de cottages montagneux les plus vaste du pays. C'est un ensemble de petites maisons entourant le manoir principal de la famille, au beau milieu de la forêt. Plus j'y pense et plus je me dit que partir durant dix années n'aura pas forcément été une mauvaise chose. Il n'y a pas plus "secte" que cet endroit. 

           Je ne peut pas blâmer ma mère de m'avoir convaincue de revenir par ici pour terminer mes études. Et me voilà à devoir aussi participer à cette nuit de folie lupine. Courir dans les feuilles mortes, hurler et jouer à se sauter les uns sur les autres. Ce genre de choses que je ne supporte pas et qui me révulsent. Surprenant venant d'un loup Changeant n'est-ce pas?

          Mais pourtant cette idées de devoir faire craquer mon corps, mes os, mon être tout entier au profit d'un corps lupin et poilu m'est insuportable. De réduire mon comportement à des grognements, des hurlements et tout un jeu de dominant/dominé avec mon père - l'alpha - et tous ceux de la meute. Il va falloir que je me plie à ce jeu au lieu d'aller m'isoler. 

          Je soupire profondément. Ma mère Lyliana vient poser sa main protectrice sur mon épaule. Son regard est doux et bienveillant. Elle sait ce que me coûte de faire tout cela. Son sourire est doux comme le miel et bientôt elle se changera en une louve clair au regard jaune comme le miel lui aussi. Je lui jette un pauvre sourire, histoire de lui dire que je vais bien. Sa main presse mon épaule et elle ne peut s'empêcher de m'attirer dans ces bras. Son souffle chaud vient caresser mon cou et elle me glisse quelques mots à l'oreille: 

- Eden, je suis si heureuse que tu sois revenu parmi nous. Profites de cette nuit avec nous. 

          Je hoches la tête lentement et me résignes à devoir me changer. J'enlèves avec une extrême lenteur mon sweat à capuche, le frais sur ma peau me donne la chair de poule. Ou bien c'est l'idée de me changer? Je soupire une nouvelle fois et cette fois c'est mon père qui vient poser sa main puissante sur mon épaule. Son regard d'alpha me laisse sans mot. Ces iris rouges me fixent avec une intensité et m'intiment à la soumission. Mes yeux passent au jaune à leur tour.  

- Mon fils, je compte sur toi ce soir, maintenant transformes-toi et allons courir. 

          Je hoches la tête et le regarde avec défi. Il n'est pas mon vrai père, ce n'est qu'un inconnu et il a eut la bonne idée de faire de moi son nouveau petit béta pour "m'aider" à me faire une place dans cette meute. Mon cynisme pourrait couler de chacun de mes pores sans qu'il ne le remarque. Je suis dégoûté qu'il puisse avoir autant d'emprise sur moi. 

          Sous son regard que je sens oppressant, je Le laisse faire surface sans limite et c'est à ce moment précis que je sais que mon corps ne m'appartient plus. 

* * * 

          Je commence à tourner en rond dans mon appartement, je ressasse en boucle ce qu'il s'est passé avec Eden et essaie de mettre une raison sur son manque de contrôle. Il ne peut pas être un Changeant transformé, il y a plus de 50 ans que c'est interdit par la loi et au vu des peines infligées pour ce crime, peu s'y risquent. Un instable? pour qu'elle raison? Ce n'est pas un enfant ou une personne née dans la nature (oui oui c'est possible) 

          Moi aussi j'ai bien envie de me promener dehors ce soir, cette envie me tenaille depuis un moment. A savoir que toutes les races de Changeant ont une certaine dépendance à la lune. De la même façon que les loups ( à la base de notre situation) mi-hommes mi-loups, sous l'influence de l'astre céleste. Et j'en fais partie. J'imagine aussi Berth' qui s'amuse comme une petite folle dans la forêt ou dans la ville, sans parler de mon petit lapin de Béryl qui doit s'en donner à cœur joie avec des pissenlits. Je rigole juste à cette idée. 

          Je prépare des affaires dans un sac, le strict minimum; jogging, pull et sous-vêtements. J'en aurais besoin lorsque j'aurais terminé mon petit tour dehors. j'aime reprendre mon apparence humaine et m'habiller de vêtements propres, ensuite comme toujours je passe au salon et je me prépare un thé bien chaud avec quelques pâtisseries. Je soupire rien que d'y penser. J'adore faire ce genre de nuit et pleine lune. 

          Soudain euphorique, j'attrape mon sac à dos et ferme la porte de mon appartement avant de dévaler mes escaliers. la rue offrait une fenêtre de vue toute entière sur la splendeur de la lune. Pile au milieu des rangées de maison et d'immeubles qui se profilaient au loin, elle luisait et répandait son manteau laiteux pour me guider la voie. j'inspire profondément, pleinement et goulûment. J'ai l'impression que la lune à une odeur. Et je l'adore. J'en viens même à trottiner en direction de la forêt, guillerette comme jamais. 

          Mais je sens soudainement une boule se former dans mon estomac, au fond de mes tripes. Elle remonte dans ma gorge et grossi à mesure qu'elle s'approche de ma bouche. Je me pli en deux, sous l'effet de la nausée qui me traverse la gorge. Et je vomis tout ce qui être vomi. Sur le trottoir, dans la rue, sans aucune raison valable. Ma gorge me brûle, me lassèrent au rythme des gerbe de bile qui remplacent bientôt mon repas du soir. Qu'est-ce qu'il m'arrive?!

          Je me redresse à demi et essuie ma bouche d'un revers de manche, je pense que pour ce soir, ça va plutôt se terminer en jogging et t-shirt, au fond de mon lit, avec une petite liste de mes musiques préférées. J'ai à peine le temps de reprendre mes esprits que c'est ma tête qui se retrouve assaillit. Une douleur me tirailla la tête, l'esprit et l'âme. Je tombais à genoux, les mains sur mes tempes. Un cri muet me voulait pas sortir de ma bouche. Je suffoquais, incapable de mettre le doigt sur ce qu'il m'arrivait. 

          Puis soudain, tout s'arrêta , mon cœur se mit en revanche à tambouriner dans ma poitrine. A tout rompre, sans s'arrêter, à me rendre malade, mais vivante, pleine puis soudain extrêmement vide. Des larmes me vinrent aux yeux, dévalèrent mes joues. Je ne comprenais toujours rien. Ce chamboulement d'émotions laissa bientôt place uniquement au vide. Un vide grandissant et béant, me dévorant soudain. Et enfin je pus mettre le doigt sur ce qu'il se passait, ou plutôt un nom. Il s'imposa en moi avec force. Et le murmure qui hurla si près de mes tympans me fit l'effet d'une bombe à retardement. 

" Je vais te retrouver. " 

          La voix qui s'éleva parmi mes songes fit remonter en moi une nouvelle vague de dégoût, une nausée incomparable qui resta bloquée dans ma gorge. Le vide dans mon cœur prit du terrain. Un peu plus, un peu trop. Je me hissais sur mes jambes, la vision trouble. Puis je détalait comme un lapin pour faire machine arrière. Je loupais dans mon passage une marche de l'escalier menant à mon appartement et m'éclatais le nez sur l'acier froid. La douleur physique me ramena tout juste à la raison pour faire taire cette partie de moi-même appartenant à mon passé. 

          L'instant d'après, je faisais taire ma partie animale qui voulait hurler sa douleur et bouclais ma porte à triple tour. Seth voulait me retrouver, et ça, c'était mauvais signe. 

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Bonjour à tous! Merci aux petits nouveaux dont je vois les votes au fur et à mesure! N'hésitez pas à me passer un petit coucou! ;) :D