Deux mondes

Anima

Quelque part en ce monde, quelqu'un venait de mourir. Comme des centaines de personnes chaque jours, chaque heures, chaque secondes.
Ce n'était qu'un corps inerte sur le sol, celui d'un homme d'une quarantaine d'années. Assassiné. Par qui ou pourquoi, personne ne le savait encore...et c'était sans importance.
Ce qui ne l'était pas, en revanche, c'est ce que contenait ce corps. Deux âmes, dont l'une avait cessée de "vivre" il y a de cela bien longtemps.
La seconde âme, une anima, était en train de subir la pire chose possible: la mort. Encore une fois.
Il ne comptait même plus.
Son existante avait pourtant du bon. Virtuellement immortel, il pouvait contrôler le corps des gens et se servir de pouvoirs psychiques importants. Mais sa vie était souffrance.
Prisonnier de chacuns des corps qu'il occupait, il en ressentait les moindres émotions.
Garder un corps pouvait se révéler une tâche ardue. Au début, l'âme originelle tentait encore de se débattre. Le plus souvent cependant, elle n'y parvenait pas,et le parasite prenait le dessus.
La fin de la vie était de loin la chose la plus dur à supporter.
La mort.
L'anima la vivait, jusqu'au bout, mais y survivait. La première fois, c'était horrible . L'âme subissait la douleur du corps en agonie, priant pour que tout cela finisse vite. Ce qui n'était pas toujours le cas. Mais...une anima ne pouvait pas mourir. Ce n'était qu'une âme vagabonde, qu'un parasite utilisant le corps d'autrui.
Sans aucune identitée, sans aucune réelle apparence. Lui ne faisait pas exeption.
Alors il errait.
Il errait à la recherche d'un vrai corps, à la recherche de ce qu'il n'aurait sans doute jamais.
Tandis qu'il quittait le corps, il fut submergé par sa pensée, tentant de chasser des souvenirs qui n'étaient en fait pas vraiment les siens, afin de mieux appréhender son prochain hôte.
Hôte qu'il trouva sans trop de problème.Une femme d'une vingtaine d'années marchant au milieu de la grande ville, accompagnée seulement d'un jeune garçon. Elle était jolie.
Elle avait des allures de poupée, avec ses cheveux or et ses grands yeux bleus. Dans ses yeux là d'ailleurs, on distinguait quelque part une pointe de tristesse. Elle avait vécue des temps durs, et en gardait des marques.
Il sourit, si tant est qu'une créature comme lui le puisse. Après quelques instants, il entreprit d'entrer dans son nouvel hôte.

Aussi paradoxale que cela soit, un être tenant à la vie plus que tout venait de prendre le corps ..de quelqu'un qui n'y tenait pas.

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Elle hurla. Elle se recroquevilla sur elle-même en plein milieu de la rue, attirant les regards méfiants des passants.
Le petit garçon paru aussi paniqué, aussi surpris qu'elle.
Bien que plus habitué aux etrangetées de ce monde, il ne pouvait comprendre. Il attrapa la femme par la main, et celle-ci se releva avec grandes difficultés pour le suivre vers un endroit plus tranquille.
La douleur était atroce.
D'abord dans son crâne, elle n'avait pas tardée à se propager dans tout son corps qui, si il n'était pas paralysé, avait pourtant cessé de lui répondre.
A l'intérieur d'elle, c'était un combat constant. Le parasite prenait possession de son esprit, petit à petit. Des milliers d'aiguilles lui broyaient le cerveau.
Lui résister demandait chaque secondes des efforts considérables, une volonté qu'elle ne pensait plus avoir depuis longtemps.
Elle se débattait intérieurement, pourtant toujours immobile.
Hurlait de tous ses poumons pour que l'on sorte de son corps.
Sa respiration était saccadée.
Elle avait envie se taper sa tête dans un mur, simplement pour que ÇA sorte.
Elle ne pouvait pas, elle n'était déjà plus elle même.
Même sa magie ne lui servait à rien.

Anvin, assis à côté d'elle, tentait de la calmer par les mots, la prenait par la main.
Si elle ressentait sa présence, elle ne l'entendait pas.
Cela dura longtemps, aucun n'aurait su dire combien exactement.
Toujours est t-il qu'à un moment, tout s'arrêta.
En sueur et en larmes, elle se relava.
Sourire.
Anvin, trop occupé à la prendre dans ses bras, ne le remarqua pas tout de suite mais...
Quelque chose avait changé.