II

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La suite se passa comme dans un brouillard. Je me souviens m'être habillée de mon djellaba de prière et d'être entrée dans la voiture noire de maman côté passager. Après m'avoir forcé à lui raconter mot pour mot la conversation téléphonique, Mary m'avait traitée d'idiote et m'a carrément ordonné de la suivre à l'hôpital. Selon elle, je ne devais pas laisser le choc amoindrir mes facultés intellectuelles.
Nous voici donc sur la route, elle au volant. Le trajet se fit dans un silence pesant. C'est vrai qu'en y pensant la dame m'avait juste dit que maman était à l'hôpital. Mais ça a réveillé tellement de souvenirs que j'ai disjoncté.
Mary gare la voiture et on descend. Heureusement qu'on est dans les délais impartis pour les visites.
La salle d'attente des urgences est bondée. D'un pas décidé je me dirige vers la dame de l'accueil.

-Bonjour madame, on est venu voir une patiente,dis-je.

Elle lève les yeux vers moi avant de rire bruyamment. Euh il se passe quoi là ? Y'a un truc drôle ?

-J'ai dit on est venu..

Elle leva la main pour me faire taire et rajusta les écouteurs sur ses oreilles puis :

-Je te l'avais bien dit que ton mari te résisterait pas avec ça sur toi et qu'il ferait tout ce que tu voudras , fit-elle en faisant tourner sa chaise.

Ok. Donc elle est au téléphone. C'est moi ou elle faut genre elle nous a pas vu ? Tout de suite je vois rouge.

-Mais vous allez nous répondre oui ! On est là pour voir une patiente qui est entre la vie et la mort et vous vous êtes tranquillement assis au fond de votre fauteuil à faire du n'importe quoi ! Faites votre boulot ou levez vous de ce bureau bordel ! On est où là ?

Elle ouvre grand les yeux et me regarde choquée.

-Wa ki mom rewoul ? Tu te prends pour qui petite toubab de rien du tout pour venir ici et me parler sur ce ton ? Mal éduquée va, moi tu me montres du respect ou je te règle ton compte tout de suite,éructa t-elle en se levant de son siège.

-Je ne demande que ça. Sachez madame que le respect se mérite. Vous ne témoignez aucun respect aux familles des malades qui attendent dans l'inquiétude que vous finissiez tranquillement de raconter votre vie au téléphone ! N'avez-vous donc aucun respect pour votre travail et pour cet hôpital ?

- Je m'en contre fiche de ton avis ! Tu n'est personne pour me faire la morale. Ki eupeuloul ! Mane douma sa morome waxate ma pipe moy yow yay moudjer urgences.

J'ouvrais la bouche pour répliquer quand une voix d'homme se fit entendre. Sèche et autoritaire.

-Que signifie tout ceci ? Madame Diop qu'est-ce que c'est que tous ces cris ?

La chose devant moi se fit tout d'un coup tout sucre et tout miel et déclara d'une petite voix :

-Cette fille est venue ici et m'a attaqué docteur.

-Mais quelle....commençai-je

-Ce n'est pas vrai monsieur. On est venu ici pour voir la maman de mon amie et cette femme nous a tout bonnement ignoré car occupée à répondre au téléphone, expliqua Mary d'une voix vibrante de colère.

-Est-ce vrai madame Diop ? Fit la voix derrière moi avec une telle froideur que la dame n'osa pas lever les yeux.

-Ma sœur est très malade.... mentit-elle
mais il la coupa.

- On en reparle dans mon bureau. Allez-y m'y attendre.

La femme se dirigea au fond du couloir après un dernier regard assassin dans ma direction que je lui rendis avec les intérêts.

- Excusez ma collègue mesdemoiselles. Mais la prochaine fois ne faites pas un scandale dans un hôpital. Les patients ont besoin de calme.

-Je m'excuse pour mon amie docteur mais elle est sous le choc. Sa mère a eu un accident et a été amenée ici, lui dit Mary pendant que je m'adossais aux murs les doigts massant mes tempes.

-Je vois. Je crois bien qu'il s'agit de la patiente de la chambre 5. C'est notre seul cas d'accident aujourd'hui , enfin pour le moment.

-Oui ca doit être elle. Qu'est-ce qu'elle a docteur ?

Je m'approchai de mon amie pour me mettre à côté du docteur et entendre sa réponse.

-Je ne peux pas en parler avec vous. C'est à son mari que je dois m'adresser ou aux membres de la famille.

-Elle est un membre de la famille dis-je automatiquement.

Il se tourna vers moi en haussant les sourcils.

- Bien alors. Quand elle est arrivée la patiente présentait de nombreuses blessures et avait perdu beaucoup de sang. Elle a une double fracture à l'avant-bras et le choc a provoqué un traumatisme crânien mais...

Le reste des mots du docteur s'évanouirent sur ses lèvres ou c'est moi qui ne les entendis pas. Ma tête se mit à tourner et je sentis mon corps basculer vers l'arrière. Puis trou noir.

Fin de ce chapitre. Merci de lire mon histoire. J'espère qu'elle vous plaît. N'oubliez pas de voter et de commenter.
En media la maman de Shay
Layla❤️

Le spectre du passéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant