IV

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-Pour la énième fois il n'y a rien à dire Mary lâche moi un peu avec ça.

-J'ai bien vu votre petit manège dans la chambre d'hôpital et jai vu comment tu le regardes. Dis moi juste ce qu'il t'a murmuré à l'oreille ce jour là, dit-elle avec un clin d'œil.

Cela fait deux jours que ma folle de meilleure amie me fait les mêmes remarques. Dès qu'on est sorti de la chambre de maman elle a voulu « avoir tous les détails croustillants » de mon soit disant idylle naissante avec le docteur El Wardini. C'est clair qu'elle est complètement à l'ouest mais que voulez vous c'est Mary Astou. Quand elle a une idée en tête elle ne laisse jamais tomber c'est grave. Je continuais donc ma route préférant ne pas répondre. Maman devait sortir aujourd'hui, le chauffard qui lui était rentré dedans nous attendait dehors.
Au début je lui en voulais beaucoup quand il s'était présenté à nous pour s'enquérir de l'état de santé de maman. Mais il semblait si abattu que j'avais fini par avoir pitié de lui. Il n'arrêtait pas de s'excuser expliquant qu'il avait été déconcentré par un message juste « quelques secondes » et l'accident était survenu. Ma mère l'avait rassuré qu'elle le pardonnait et depuis lors il était venu chaque matin la voir avant d'aller travailler. Il s'était proposé pour nous ramener aujourd'hui à la maison alors maman a accepté.
Maman était déjà prête quand on est arrivé. Elle nous attendait assise sur le lit un journal à la main.

-Il n'y a que toi pour t'occuper des nouvelles alors que t'es sur un lit d'hôpital man, la charriai-Je après lui avoir fait la bise.

-Le monde ne s'arrête pas de tourner et je dois être au courant des nouveautés sur la scène internationale.

-Je vous comprends maman, être ambassadrice ne doit pas être de tout repos, intervint Mary.

-Ça tu l'as dit. Mais où est donc notre chauffeur ?

-Il nous attend dehors man il ne nous reste plus qu'à le rejoindre. Je vais aller signer les papiers à l'accueil je vous rejoins à la voiture. Mary tient la bien s'il te plaît.

- Dacodak mon commandant !

-Tu sais au cas où tu ne l'aurais pas remarqué j'ai une fracture au bras je ne suis pas estropié Shayla je peux marcher toute seule, me dit maman.

-Je sais mais tu es en convalescence laisse nous prendre soin de toi.

Avant qu'elle ne réponde je sortis. Je me dirigeai vers l'accueil et y trouvait une autre dame. Elle me fit signer les papiers. Au moment de partir cela sortit tout seul :

-Où est le docteur El Wardini ?

Je regrettais déjà ma question.

-Il est en voyage depuis hier mais rassurez vous il avait d'abord examiné votre maman.

D'accord je vois. Merci.
Je me dirigeai vers la sortie tout en me maudissant. Mais pourquoi avais-je demandé après lui ? Ça ne m'intéressait pas de savoir où il était. Je me dirigeai vers la voiture et entrait trouvant ma mère en grande discussion avec Moussa alias son chauffard. Il s'entendait bien ses deux là. Un peu trop à mon goût.
Je me retournai vers Mary pour discuter pendant que la voiture démarrait.
                                 ****
Aujourd'hui j'ai décidé d'aller me promener sur la plage Le virage pas loin de chez moi. Il fait chaud et c'est le temps idéal pour cela. Je mis une robe blanche cintrée au niveau de la poitrine et de la taille et évasée après la ceinture qui m'arrivait au dessus des genoux avec mes sandales à lacets jusqu'aux chevilles. Je peignai mes cheveux et les laissais retomber drus sur mes épaules.
Je descendis au rez-de-chaussée où maman regardait la télé dans le salon et lui demandais la permission.

- Bien sûr vas y. Juste rentre avant le crépuscule.

-D'accord man. A plus.

Je sortais et pris un taxi. Il me déposa devant l'hôtel le virage et je descendis vers la plage. Les vagues à l'écume blanche venaient mourir sur la rive avec un bruit sourd. L'eau m'attirait tellement elle était belle sous le soleil. Je sais, j'aime l'eau. Les roches et la multitude de cailloux qui tapissaient le sable marin interdisaient la baignade à mes yeux même si certains s'y aventuraient. J'entrepris de me promener au bord de l'eau et laissait l'eau caresser mes pieds nus à présent. C'est tellement doux. Je fermai les yeux pour savourer pleinement ce moment.

-Vous allez finir par mouiller votre belle robe.

Je rouvris les yeux et tombait nez à nez avec un jeune homme de mon âge. Un séducteur à première vue. Je les reconnaissais à leur manière de s'habiller, leur manière de s'humecter les lèvres après chaque phrase et leur attitude confiante comme si la terre leur appartenait.

-Ce n'est qu'une robe après tout. Et je me demande comment je pourrais la mouiller alors que l'eau ne m'arrive pas aux mollets.

-Ah tu m'as démasqué. Je cherchais juste un moyen de t'aborder, fit-il en riant.

-J'ai vu ça. Faut dire que votre tentative n'était pas bien pensée mais la bonne chose c'est que je vous ai répondu. Maintenant vous pouvez y aller.

-Sûrement pas. Je ne vais pas m'en aller sans votre numéro.

-En plus il prend la confiance. Tu peux toujours rêver.

-Alleeer juste ton numéro et je te laisse en paix. Je veux juste faire connaissance, essaie t-il de me convaincre.

-Qui te dit que j'ai envie de te connaître ?

-Mon envie de faire connaissance est assez grande pour nous deux.

Il avait dit ça d'un ton tellement sérieux que ça m'a fait éclater de rire. Mais il sort d'où ce fou ?

- Tu devrais rire plus souvent. Tu es très belle quand tu ris, fit-il.

Séducteur !

-Merci pour le compliment mais tu n'auras pas mon numéro.

-Mais tu es dure toi ! On va faire une chose . J'essaie de deviner un truc sur toi si je trouve tu me donnes ton numéro. J'ai droit à trois tentatives.

-Une tentative. Tu fausses, tu me laisses en paix pigé ?

-Sheuuut. Bon ok.

-D'accord vas y je t'écoute.

Je sentais son regard sur moi mais je ne le regardais pas concentrée sur la contemplation de la mer. Au bout de deux minutes :

-T'es née en décembre, finit-il par dire.

Je me retourne lentement vers lui pour le regarder. Oui il est mignon je m'y attendais. Un vrai beau gosse sénégalais. Peau noire, musclé, un beau visage et de grands yeux marron foncés. J'ai toujours eu un faible pour les hommes aux grands yeux.

-Comment tu sais ? Demandais Je choquée.

-Le numéro d'abord, les explications ensuite.

Il me tendit son téléphone et j'inscrivais mon numéro.

-Sur la couette de ton téléphone il y'a écrit 'Queen du 16th Décembre' .

Il se mit à rire en voyant ma tête.

-Mais c'est de la triche !

-Pour avoir une fille comme toi tous les moyens sont bons.

Il me regarda intensément et je détournais les yeux. Son regard était trop....j'ai pas de mot pour le qualifier.

-Je crois que je vais rentrer.

-Je te raccompagne. Au fait je m'appelle Babacar.

-Moi c'est Shayla.

On marcha en discutant de tout et de rien puis je pris un taxi direction chez moi. Finalement il n'était pas si mal que ça. Il était même plus que ça pensais-je en souriant les yeux sur la route.

Fin de ce chapitre. S'il vous a plu votez et commentez les babes 🙈
Babacar en média
Layla❤️

Le spectre du passéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant