Je me réveille en sursaut, des gouttes de sueur perlant sur mon front. Je me relève difficilement et regarde autour de moi, l'air complètement perdu. Dans le noir, j'aperçois la silhouette de deux corps profondément endormis. Les souvenirs de la veille me reviennent à l'esprit.
#Flash-back#
J'ai besoin d'un grand, voire énorme, bol d'air. Cependant, à l'autre bout du trottoir, un passant tient un journal dans ses mains. Et un seul titre me saute au visage comme une bête affamée.
"Une fillette de 13 ans et son père sont décédés cette nuit dans un incendie"
Avant d'arriver à la hauteur du passant, je fais volte-face et retourne chez moi. Ma mère m'attend assise sur le canapé en compagnie de mon père et de Clarisse. Leur discussion s'arrête lorsque j'entre dans la pièce.
- Eeva, viens t'asseoir avec nous, me propose doucement ma mère en se décalant sur le canapé.
- Je n'ai pas envie de m'asseoir. Je...
- Eeva, nous étions en train de discuter avec tes parents de Vanessa. Elle n'est probablement pas au courant vu l'heure qu'il est et il serait malheureux qu'elle l'apprenne d'une quelconque façon, me coupe Clarisse.
Je n'avais pas pensé à Vanessa. Cette jeune fille est la quatrième personne de notre groupe d'amie. C'est la personne qui contraste le plus avec nous niveau caractère mais elle a un coeur d'or.
- J'avais proposé de l'appeler au début mais ton père a objecté en disant que ce serait malpoli et qu'il valait mieux se déplacer, reprends ma génitrice.
- Très bien, je me prépare et on y va, concluais-je avant de monter me préparer.
5 minutes plus tard, ma mère se gare devant chez Vanessa et c'est sa mère qui vient nous ouvrir après avoir sonné.
- Bonjour Sabrina, commence ma mère, nous aimerions te parler.
- Bonjour vous toutes, entrez au chaud.
La maison est plongée dans un silence presque inquiétant. Vanessa n'est pas encore levée et son père est au travail. La mère de ma meilleure amie nous amène une tasse de thé avant de s'installer avec nous.
- Que me vaut le plaisir de votre visite matinale? commence-t-elle la conversation
- Malheureusement, nous ne sommes pas ici par plaisir mais plutôt pour vous annoncer une nouvelle pas très réjouissante.... répond ma mère devant le silence qui s'était installé
Mon regard se pose sur les escaliers. Pas un seul bruit ne vient déranger le calme de la maison jusqu'à que ma mère ouvre la bouche. J'ai beau fixer mes yeux sur ses lèvres, je n'entends aucun son. Tout mon corps bouillonne de l'intérieur, j'ai les mains moites et une goutte de sueur coule le long de mon front.C'est la voix de Lisa qui me tire de mon état maladif.
- Nous devrions peut-être avertir Vanessa?
- Je vais y aller, prononce la génitrice de ma meilleure amie en se levant.
Tandis qu'elle disparaît à l'étage supérieur, je sens le regard inquiet et peiné de ma mère sur moi. Le temps semble s'étirer depuis que Sabrina est partie et c'est dans un semi-sursaut que j'entends des pas descendre les escaliers à toute vitesse. J'ai à peine le temps de me lever et de me retourner que Vanessa surgit dans le salon. Son visage déformé par la douleur et les larmes me fend le coeur. Je m'avance vers elle avant de la serrer contre moi. Son corps est secoué par les sanglots et nous restons là silencieusement.
2 heures plus tard, je m'étale sur mon lit, Vanessa et Clarisse sur leur matelas de fortune. Nos parents ont acceptés de nous laisser dormir toutes les 3, alors nous comptons bien en profiter.
Pour finir, nous avons passé l'après-midi à regarder des séries, à jouer et à discuter. La sortie ski prévue par mon père fût annulée mais montrant les flocons qui s'écrasaient lentement sur le goudron me rassurèrent.#Fin du flash-back#
Je me lève lentement et sors de la chambre sans faire de bruit. Mes parents sont montés se coucher, seule la lumière de l'aquarium illumine faiblement le salon. Lisa... Ce que je regrette le plus, c'est de ne pas être allé à sa fête. Son visage n'arrive pas à s'ancrer correctement dans mon esprit alors que nous sommes amies et pour cause, une journée comme une autre en guise d'au revoir.
Les bribes du cauchemar s'effacent et j'en profite pour retourner dormir. Bientôt il nous faudra assister à son enterrement et je ne suis pas sûre d'être prête pour ça. Rien que d'y penser, j'ai les mains qui tremblent, j'ai chaud et j'ai envie de pleurer. En me glissant sous les couvertures, j'accueille à bras ouvert Morphée, qui semble décidé à me donner un sommeil calme.
VOUS LISEZ
Ce que la Vie m'a pris
Ficção AdolescenteÀ 13 ans, Eeva perd sa meilleure amie. Sa vie devient un enfer et elle entame une chute libre vers la dépression. 2 ans plus tard, elle retrouve sa meilleure amie. Eeva décide d'élucider le mystère derrière la disparition de sa meilleure amie et le...