Je joue des rôles, des rôles, de personnes qui ne sont pas moi, des rôles qui m'éloignent de toi. Et je me perds, parfois entre cinéma et réalité, fiction et vérité.
Je sais plus où je dois mettre la tête, tout ressemble trop à l'illusion de «paraître», je me perds un peu, face à cette illusion de nous deux, de ce mauvais rôle qu'on joue, dans lequel on se retrouve, un petit peu plus chaque jours et çà, sûrement pour toujours.
Ce mauvais rôle que je me tue à jouer, parce que c'est mon premier, et sera sûrement mon dernier. Sous mon masque, personne ne sait qui je suis, et c'est normal, car moi-même je ne le sais pas. Ce rôle, c'est celui de ma vie.
Alors je joue et surfais pratiquement tout, je m'amuse..
Je m'amuse..
Ahah, je m'amuse..
Il me manque vraiment tout, parce qu'au fond, tout çà n'est qu'un jeu. Tout le monde sait que derrière ce personnage on fera pas mieux, on fera pas mieux que maintenant, on fera pas mieux qu'avant, avant ce personnage, qui cherche sans trouver son parfait paysage, avec le décor qui l'entoure et les lumières qui sur lui font des allers et retours.
Au devant de la scène, plus rien ne l'arrête, personne n'a besoin de savoir qui je suis, parce que je suis personne.. Personne d'autre que ce masque sans expressions que je porte. Je ne suis personne d'autre.. Je suis seulement un personnage parmi tant d'autre, au cœur meurtri, et ayant un peu perdu la vie.
Je me repose, sur le masque qui sourit, car au fond c'est sûrement un rôle plus facile, c'est sûrement un rôle plus heureux, un rôle qui fera croire que je vaux mieux, mieux qu'eux, que ces pantins désarticulés, ne sachant même plus rêver.
Alors je joue, de tout mais surtout de vous, à ne pas m'assumer, à ne pas partager mes rêves et mes idées.
A faire semblant, comme je l'ai toujours fait, depuis que j'suis enfant, rien n'a changé..
Je ne sais pas.. si vraisemblablement je le regretterai, d'avoir peut-être un peu trop jouer, de m'être trop amusée, avec des gens, qui ne méritaient peut-être pas ce mal que je leur ai fait.
Je joue.. De sentiments qui ne sont plus miens, j'ai perdu mon cœur à la guerre, il m'a était enlevé par un de ces pantin, et depuis j'avoue souvent je perds, je perds espoir, je cesse d'y croire..
J'ai plus envie. Je veux plus de çà, je veux plus ni de toi ni de moi, de ce rôle longue durée, que je me dois d'assumer.
Je suis désolée ma petite réalité.. Je t'ai abandonnée, car tu faisais trop mal avec tes vérités, je suis devenue quelqu'un d'autre sans toi, maintenant, c'est le mensonge qui guide mes pas, et je crois que depuis, mon cœur n'a jamais été aussi froid.
J'aimerai le réveiller, le forcer à aimer, effacer mes erreurs et être ramenée, toi ma réalité, celle qui faisait de moi qui j'étais..
M'en veux pas, s'il te plaît, j'avais trop de mal à avancer, c'était trop compliqué alors je t'ai laissée tomber, je t'ai remplacée, par un rôle bien mauvais, un rôle qui sans mentir, fait plutôt pitié.
Celui du personnage incapable d'aimer.
J'ai pas envie de devenir un pantin qui ne croit en rien, incapable d'imaginer comment ce sera demain. Je veux plus que ce mauvais rôle, qu'une sale comédie dramatique rendant tous ces personnages pathétiques. J'aimerais revenir à la vie, s'il te plaît réalité, reviens me hanter, reviens me crier au nez des choses moches qui font pleurer.
Rends moi triste et nostalgique mais fais-moi vivre. S'il te plaît, fais-moi rêver. Car depuis que t'es partie.. je n'arrive plus à rien imaginer.
Est-ce que c'est çà ma vie ? Flot de mélancolie, de qui j'étais et qui je suis.
Plein de questions rhétoriques.. Sans réponses à la clé.
Je ne dis pas que ce sera mieux après, certainement pas, mais j'ai besoin de me retrouver.. seulement moi. J'ai besoin de savoir où j'en suis de ma petite vie, de ma petite existence qui, depuis quelques temps part en décadence. J'ai besoin de savoir, j'ai besoin d'y croire.. juste comme avant, comme avant que je ne me mette à fuir, à courir, foncer loin d'ici, de ces réalités, de ces vérités qui m'ont souvent bouleversées. J'ai besoin de lui.. Comme avant qu'il ne parte. C'est pour çà que je fuis, parce qu'il m'a ouvert les yeux et fait comprendre que chaque choses à ses limites. Et surtout la vie. Quoi qu'on fasse, on est tous condamnés, de ce jeu mortel on arrivera pas à triompher, on est pas assez forts pour çà.. Pourtant, il m'arrive parfois d'y croire, de penser qu'on peut s'en sortir.
Vivre.
Sans se contenter de survivre.
Réalité, viens me chercher. Je veux plus être un pantin désarticulé.